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Identité - Page 3

  • Comment les élites de commandement ont réparti les braises à travers le territoire national

    Pour ceux qui souhaitent cerner la réalité des enjeux et défis et sortir de l'écume des vagues et des approches simplistes et binaires, voici des extraits de mes livres. Comme l'avait écrit Marcel Gauchet dans la revue le Débat :  "Malika Sorel est la seule à s’être préoccupée de comprendre le processus d’intégration et à mettre en lumière les conséquences ravageuses qu’entraîne la méconnaissance des données de base de ce processus".

     

    Extrait de Décomposition française : comment en est-on arrivé là ?

    Les élites de commandement, celles qui ont le pouvoir de décider de la trajectoire, doivent admettre qu’elles se sont trompées, qu’elles ont fait emprunter une route dangereuse à la France.

    Le commandement a failli, et plutôt que d’admettre ses erreurs et tenter de corriger la trajectoire, il a persisté, et persiste encore, à emmener la France vers le chaos. Ce qui se produit défie l’entendement.

     

    Extrait de mon ouvrage Le Puzzle de l'intégration (2007) 

    La contestation de l’autorité des policiers par les jeunes n’est pas liée aux qualifications des forces de l’ordre. Cette non-reconnaissance, voire ce refus de leur autorité, tient en partie, comme cela est souvent avancé, au désir de certains de soustraire de l’autorité de la République des territoires qu’ils ont annexés pour y mener une vie paisible à l’ombre de l’économie parallèle. Elle n’est pas sans rapport non plus avec la symbolique de l’uniforme, puisque cet uniforme représente une société qu’ils rejettent avec vigueur et dont ils ne souhaitent pas respecter les lois, car ils ne les reconnaissent pas. Ils ne rejettent pas du tout cette société parce qu’elle les aurait rejetés (ça, c’est l’explication « vitrine » qui leur a été fournie par de « savants spécialistes » et par la gauche). Ils la rejettent uniquement parce qu’elle n’est pas conforme à leur système de valeurs et d’idéaux. C’est d’ailleurs pour la même raison que les enseignants, qui sont eux aussi des symboles de la République, sont agressés. L’erreur est de continuer à penser que les « jeunes » sont des électrons libres. Ils ne le sont pas. S’ils sont en position de camper si fort sur leurs positions extra-sociétales, c’est qu’ils savent qu’ils bénéficient du soutien pas nécessairement réfléchi de leurs tuteurs légaux, et de l’aubaine de l’intoxication des esprits liée au « politiquement correct ». Une action sur les seuls jeunes ne suffira donc pas, car, une fois extraits de la société, ils seront aussitôt remplacés par leurs puînés sur le « terrain » de l’action. Il est nécessaire de faire prendre conscience aux parents que leurs attitudes sont loin d’être sans conséquence et qu’il leur est possible de ne pas entraver l’insertion de leurs enfants dans la société.
    Il est essentiel de relever que cette vive antipathie de certains enfants de l’immigration pour leur pays d’accueil n’est jamais ressentie pour leur pays d’origine, qui est pourtant celui qui a poussé leurs familles à l’exil et les a donc privés d’une existence dans une société conforme à leur système de valeurs. Preuve s’il en fallait encore que le véritable amour, sincère et désintéressé, n’est pas lié à des contingences matérielles.

     

     Extrait de mon ouvrage Immigration, intégration : le langage de vérité (2011)

    De plus en plus de parents de France sont malheureusement concernés par les problèmes identitaires qui se concentrent sur les enfants de l’immigration et les amènent de plus en plus souvent à perturber le climat au sein des établissements scolaires. Nul n’est désormais à l’abri de voir des élèves au langage atrophié et à la scolarité conflictuelle se retrouver, par la magie de la loi SRU ou du busing, dans la classe de ses enfants. Il suffit parfois d’un seul élève perturbateur pour plomber l’ambiance de travail d’une classe et en freiner la progression. Il n’est aujourd’hui plus possible aux parents de déléguer l’entière formation de leurs enfants à l’école de la République, car les enseignants sont confrontés à des problèmes de discipline chronophages qui les empêchent d’assurer l’intégralité des programmes.

    La loi SRU n°2000-1208 du 13 décembre 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbains, qui oblige les communes à accepter un quota de 20 % de logements sociaux. Le but avoué est d’accroître la mixité sociale, dans le but non avoué de «déghettoïser » les quartiers sensibles… donc de répandre les braises à travers le territoire. Étrange que cette nouvelle méthode d’extinction des feux. Gageons qu’elle amplifiera à terme les problèmes sur le territoire national, puisqu’elle n’a été préalablement accompagnée d’aucun traitement de la source des difficultés.

    Tout événement tragique survenant dans une banlieue «sensible» est désormais exploité par certains de ses habitants pour déclencher des expéditions punitives contre notre société et ses représentants. En dehors de ces occasions, il suffit de se plonger dans le quotidien des pompiers, médecins ou enseignants de ces quartiers pour prendre la mesure du défi que nous devons tous participer à relever, afin d’éviter la dislocation de la France.

    L’impunité dont ont longtemps joui les adolescents et jeunes adultes issus de l’immigration les a renforcés dans leur détermination à affronter la République et ses représentants. Ils savent à présent très bien qu’ils ne risquent pas grand-chose, selon leur propre subjectivité, et la prison est même vécue par certains comme une distinction au sein du groupe, celle d’avoir eu le courage d’en découdre avec l’État ou ses représentants.

     

    Catégories : Éducation - instruction, Identité
  • Que les femmes en Occident s'y préparent : le statut de la femme est inférieur à celui d'un homme

    La perception du corps féminin est un élément fondamental de l’identité culturelle. C'est ce que Madame Ursula von der Leyen vient d'apprendre à ses dépens.

    Dans un message publié mercredi soir, Charles Michel a regretté « le traitement différencié voire diminué » de la présidente de la Commission, reléguée lors d'une réunion avec Erdogan. Pour Marc Pierini, ancien ambassadeur de l'UE en Turquie : « C'est un gage de plus donné aux religieux conservateurs turcs », affirme-t-il.

    Voici ce que j'écrivais dans Marianne au sujet du projet de loi “séparatisme”, celui qui a pour ambition de conforter les principes de la République : « Ce projet de loi laisse de côté deux points majeurs qui participent à sculpter les contours du séparatisme. Le premier a trait à la hiérarchie entre la loi des hommes et les commandements religieux dans la gestion des affaires de la cité. (...) Le deuxième point, c’est la perception du corps de la femme dont découle, en bonne part, son statut. »

    Et les élites européennes – femmes et hommes – persistent dans leurs programmes irresponsables de flux migratoires intenses en provenance de pays qui ont les commandements religieux comme principes organisateurs de la cité ! Le cynisme sans borne de ces élites les a amenées à imposer à leurs peuples l'idée selon laquelle seuls les corps se déplacent, et non l'identité. Pour la définition de l'identité, prière de se reporter à mes ouvrages.

    Ce sont nous les femmes, toutes sans exceptions, donc y compris les occidentales, qui en paierons le prix, et cela a déjà commencé. L'actualité abonde d’exemples qui viennent le souligner. Mais qui s'en soucie ? Nobody. Pas même les femmes décideurs qui sont des hommes comme les autres : c'est leur intérêt personnel qui prime, comme j'ai pu le constater lors de mon voyage à l'intérieur du Système.

    Catégories : Éducation - instruction, Identité
  • L'islamo-droitisme

    Dans le billet précédent, j'écrivais que l'on aurait tort de s'en tenir au seul islamo-gauchisme. En effet, si seule la gauche avait laissé faire, notre société n'en serait pas là. Bien sûr, certains ont été plus actifs que d'autres, mais il n'en demeure pas moins que le refus d'agir et pire encore, le consentement à une multitude de concessions et accommodements a été le fait de beaucoup de monde sur l'échiquier politique.

    Illustrations ci-après avec des informations parues récemment dans la presse. Pour d'autres éléments, se plonger ou de se replonger dans mes ouvrages où les exemples foisonnent.

    Journal du Dimanche du 22 février 2021 :

    ---> « À Trappes, le retour au réel après la polémique autour de la menace islamiste qui planerait sur la ville (...) Depuis, les deux camps s'invectivent, s'accusant mutuellement de clientélisme communautariste. Les partisans d'Ali Rabeh exhument un vieux tract de la campagne législative de 2012 de Jean-Michel Fourgous (LR), alors député des Yvelines, où l'on peut lire : "Mise en place d'un abattoir mobile pour les fêtes de l'Aïd dont l'organisation risque d'être annulée en cas de victoire de la gauche."

    “Ce n'était rien d'autre qu'une réponse au tract de Benoît Hamon qui proposait un abattoir fixe", réplique Fourgous, maire de la commune voisine d'Élancourt. Mais les pro-Rabeh dégainent aussi un courrier daté de 2019 du même Fourgous à l'Union des musulmans de Trappes sur le même sujet, mentionnant “l'intervention en […] faveur” d'Othman Nasrou.” »

    D'où les questions qui se posent : qui est Othmane Nasrou, et pourquoi l'élu de droite J.M Fergous fait-il état, auprès de l'Union des Musulmans de Trappes, d'Othmane Nasrou comme constituant un atout ? Et quelle est cette organisation ?

    Les extraits ci-dessous d'articles de presse apportent quelques éléments de réponses :

    Paris Match du 18 février 2021 :

    « Après les accusations d’un enseignant, la ville de Trappes (Yvelines) est devenue, depuis une semaine, le symbole du séparatisme.  (...) Des déclarations médiatiques très mal accueillies par Ali Rabeh. Le premier magistrat, étiqueté Génération.s (le parti de Benoît Hamon) (...) Ali Rabeh se rend aussi au lycée du professeur et distribue aux élèves un tract blâmant les prises de position de l’enseignant. Un geste de “pompier pyromane”, selon Othman Nasrou, principal opposant d’Ali Rabeh à Trappes.

    Pour le conseiller régional de droite, proche de Valérie Pécresse, la communication du maire s’expliquerait par la récente annulation de son élection par la justice et l’éventualité d’un nouveau vote : "Il est en campagne permanente. Il cherche à se refaire une santé en montrant qu’il défend les habitants, alors qu’il les prend en otage." Une thèse évidemment récusée par l’intéressé. »

    ---> Pour se rafraîchir la mémoire, voici un extrait de l'article intitulé “Trappes, le piège radical”, publié le 12 février 2004 dans le journal Libération, qui démontre que la situation était connue, dès cette époque là. Il y est question, entre autres, de l'Union des Musulmans de Trappes.

    « Frédéric Brunnquell a enquêté durant sept mois à Trappes, ce “ghetto pauvre” de la grande banlieue ouest de Paris, où l'UMT (l'Union des Musulmans de Trappes) tire profit du vide politique pour étendre son influence, prônant un islam dur, revendicatif et intransigeant. »

    ---> Ali Rabeh et Othmane Nasrou sont tous deux d'origine marocaine, tout comme la ministre déléguée à la ville  qui est, pareillement, élue de Trappes. Voici ce qu'elle déclarait, le 16 février 2021, dans le Talk du Figaro : “Tous les deux ont raison”. Elle parle ici du maire de Trappes Ali Rabeh et du professeur de philosophie Didier Lemaire. Elle poursuit avec des propos où il est question de stigmatisation... Nadia Hai :  “Il y a des phénomènes de séparatisme. Il y a des intégristes à Trappes, évidemment que oui. Mais résumer cette ville à cela, c'est tomber dans des travers qui peuvent être dangereux, graves et surtout stigmatisants pour nos habitants”.

    Qu'ont fait au juste, depuis tant d'années, les politiques de souche pour empêcher que la situation ne se tende puis dégénère ? Nombre d'entre eux n'ont eu de cesse d'oeuvrer à communautariser la société française, pour finir par courir après le vote des "communautés" qu'ils ont eux-mêmes installées. Et ce n'est pas faute de leur avoir expliqué pourquoi leurs actions et décisions ne rendraient service à personne, ni aux Français de souche, ni à ceux issus de l'immigration, sans compter que cela finirait par mettre la France en danger... Nous y sommes. Je le redis : tant que les politiques de souche, sur l'ensemble de l'échiquier politique, ne reconnaîtront pas l'extrême gravité de leurs erreurs et ne feront pas amende honorable, il n'y aura pas possibilité de redressement.

    Contrairement à moi, tous ces politiques portent des prénoms issus du calendrier chrétien et, selon la thèse simpliste d'Éric Zemmour, ils seraient donc bien plus Français que je ne le suis, en dépit de mon engagement constant, plein et entier au service de la France. L'approche binaire d'Éric Zemmour, au lieu de servir la France, la dessert et ce, dans un moment de l'Histoire où la France a plus que jamais besoin de l'engagement de tous ses enfants (*) à ses côtés.

    ---> Autre information très intéressante publiée par l'Express : Les méthodes du préfet des Yvelines Jean-Jacques Brot ne font pas l'unanimité :

    « Abdelaziz Al Jahouari (imam, président de l'association des musulmans de Mantes-Sud) est persuadé d'avoir été marginalisé par la préfecture à la suite d'un désaccord qu'il l'a opposé à Pierre Bédier, le président LR du conseil départemental, à l'occasion de l'entre-deux tours des élections législatives de 2017. Sur ce sujet, les récits s'opposent. Selon l'imam, l'élu lui aurait suggéré d'appeler à voter pour le candidat LR au second tour, ce que l'ex-ministre conteste. Une chose est en revanche certaine : Jean-Jacques Brot et Pierre Bédier sont proches. Tous deux collaborateurs historiques de Jacques Chirac - l'actuel préfet a même été son conseiller aux affaires corréziennes à l'Elysée - ils entretiennent les meilleures relations depuis l'arrivée du nouveau préfet dans le département. »

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    (*) Qu'est-ce qu'être Français ?

    Lorsque Marc Bloch proclame « la France, la patrie dont je ne saurais déraciner mon cœur… j’ai bu aux sources de sa culture. J’ai fait mien son passé… », et mieux encore : « je me suis efforcé, à mon tour, de la défendre de mon mieux », il définit ce qu’être Français signifie, et trace assurément les lignes du véritable séparatisme, lequel transcende l’ethnie et la race.

    Catégories : Identité
  • "Ces deux angles morts majeurs de la loi sur le séparatisme"

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    Malika Sorel-Sutter, prix « Honneur et Patrie » de la Société des membres de la Légion d’Honneur pour « Décomposition française » (Fayard) et ancien membre du Haut Conseil à l’Intégration, analyse les faiblesses du projet de loi sur le « séparatisme ».

    Le projet de loi confortant le respect des principes de la République comporte quelques mesures intéressantes, notamment celles qui ont pour objet un meilleur contrôle des associations. En vérité, la question à l’aune de laquelle doit être jugé le projet de loi confortant les principes de la République est de savoir si son application aurait pu éviter « les tensions observées dans la société française et susceptibles de menacer l’unité de la Nation », selon les termes de l’avis rendu par le Conseil d’État.

    DES ANGLES MORTS

    Or ce projet de loi laisse de côté deux points majeurs qui participent à sculpter les contours du séparatisme. Le premier a trait à la hiérarchie entre la loi des hommes et les commandements religieux dans la gestion des affaires de la cité. C’est là que réside la véritable scission entre les sociétés laïques et celles qui ne le sont pas, et c’est pourquoi le président égyptien Al-Sissi, lors de sa venue en France, a déclaré que « les valeurs religieuses doivent avoir la suprématie sur les valeurs humaines. » L’Égypte, parce qu’elle abrite l’institution Al-Azhar qui rappelle ce qui doit être, occupe un rang particulier aux yeux de la rue musulmane. En France, 57 % des jeunes musulmans pensent que la charia est plus importante que la République (Ifop, nov. 2020). Pourtant, dans ce projet de loi, aucune mention du rôle que les parents doivent jouer. Or nous savons à quel point la période de la toute petite enfance, au travers des liens précoces, joue un rôle déterminant dans le processus d’apprentissage des normes et connaissances.

    Le deuxième point, c’est la perception du corps de la femme dont découle, en bonne part, son statut. Comme l’avait identifié Emmanuel Todd dans Le destin des immigrés, « le statut de la femme, bas ou élevé, est essentiel car il définit en lui-même un aspect de l’existence sur lequel les peuples ne sont guère prêts à transiger ». Nous sommes là au cœur de la problématique de l’identité. Comme le précise le chef de l’État aux Mureaux, où il expose sa stratégie qui « tourne autour de cinq piliers principaux » – allusion manifeste aux cinq piliers de l’Islam –, une série de « dérives se sont produites » de la part d’« agents qui exercent des services délégués par la commune, par le département, par l'État ; et donc qui portent ces signes dans le cadre de leurs missions. » Le projet de loi s’ouvre sur l’extension de l’obligation de neutralité à toute entité chargée de l’exécution d’un service public. L’accompagnement des sorties scolaires par les parents n’étant pas mentionné, il est légitime d’en déduire que ces sorties sortent désormais du cadre du service public de l’Éducation nationale. Il convient donc de les retirer de la scolarité.

    "Dans ce projet de loi, pas un traître mot sur l’immigration, hormis une mention relative aux polygames"

    Dans son discours aux Mureaux, le Président a parlé de la « concentration de populations souvent en fonction de leurs origines, de leurs milieux sociaux. » Aussi, le projet de loi comporte des « dispositions relatives à la mixité sociale dans les logements » pour retirer aux maires certaines prérogatives au profit du gouvernement, habilité à intervenir par ordonnances. C’est le durcissement de la loi SRU de décembre 2000. Comment une telle situation, devenue insoluble, a-t-elle bien pu advenir alors même que les conséquences des flux migratoires sont parfaitement connues depuis 40 ans ? En témoignent les propos de 1981 de Georges Marchais, secrétaire général du Parti communiste. Il évoquait « les charges d’aide sociale nécessaires qui deviennent insupportables pour les budgets des communes », et des « familles aux traditions, aux langues, aux façons de vivre différentes », rendant « difficiles leurs relations avec les Français. » Sa proposition ? « Stopper l’immigration officielle et clandestine. » Or, dans ce projet de loi, pas un traître mot sur l’immigration, hormis une mention relative aux polygames.

    ABANDON DE L'ASSIMILATION

    Reprenant à son compte l’antienne selon laquelle la provenance des fonds qui financent les cultes constitue l’alpha et l’omega, le Président expose son stratagème : renforcer le contrôle des associations à activités cultuelles ayant fait le choix du régime prévu par la loi 1901, afin de les faire « basculer vers le régime prévu par la loi de 1905, à la fois plus avantageuse fiscalement et davantage contrôlée sur les plans des financements venant de l'étranger ». Lorsque les financements seront devenus entièrement locaux, et même en partie publics grâce à d’avantageuses exemptions fiscales, les Français constateront que le problème demeure entier. Le vœu du Président trouve sa traduction dans le titre II du projet de loi. Les dits avantages sont nombreux : pas de droits de mutation sur les donations et legs, exonération de la taxe foncière pour les édifices de culte, forte réduction d’impôt sur les dons des particuliers, possibilité pour l’État et les communes de garantir des emprunts et d’octroyer des baux emphytéotiques au loyer symbolique. À noter qu’un certain nombre de ces libéralités ont été introduites par la loi du 23 juillet 1987 sur le mécénat. Peut-on, en toute honnêteté, persister à parler de « neutralité de l’État » ?

    "Le Président n’en serait pas à parler « séparatisme », si l’État avait respecté le Code civil qui posait l’assimilation comme prérequis à toute attribution de la citoyenneté"

    Comment en est-on arrivé là ? Au fil du temps, les principes fondamentaux de la République sont devenus des variables d’ajustement, l’évolution de la démographie électorale dictant aux politiques leurs actions et décisions. Le Président n’en serait pas à parler « séparatisme » ni, avant lui, François Hollande de « partition », si l’État – hauts fonctionnaires et élites politiques nationales indubitablement associés dans cette affaire – avait respecté le Code civil qui posait l’assimilation comme prérequis à toute attribution de la citoyenneté. Ce projet de loi laissant soigneusement de côté cette clé de voûte de la nation prépare, sans l’ombre d’un doute, une loi stérile.

    En s’amputant de sa capacité à agir dans le respect du seul intérêt général, qui plus est lorsqu’il s’agit de cohésion nationale, les élites se sont dépossédées de l’indispensable légitimité sans laquelle gouverner en démocratie devient impossible. Ernest Renan, dont j’ai souvent cité le brillant discours sur la nation, aura oublié un élément de taille. Pour que le culte des ancêtres soit « de tous le plus légitime », il y faut des conditions : quel « passé héroïque », et quelle « gloire » ?

    Lorsque Marc Bloch proclame « la France, la patrie dont je ne saurais déraciner mon cœur… j’ai bu aux sources de sa culture. J’ai fait mien son passé… », et mieux encore : « je me suis efforcé, à mon tour, de la défendre de mon mieux », il définit ce qu’être Français signifie, et trace assurément les lignes du véritable séparatisme, lequel transcende l’ethnie et la race. Dans ce portrait esquissé par Marc Bloch, on serait bien en peine de reconnaître les traits de ceux qui, à l’instar de certaines élites, font le procès de la France, accablent son passé, exigent qu’elle fasse repentance et nourrissent ainsi contre elle, jour après jour, le ressentiment d'une part des enfants de l’immigration.

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