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Politique - Page 28

  • Dépassionner, pour pouvoir agir !

    Je sais la souffrance des Français qui ne reconnaissent plus la France du préambule de la Constitution. Je sais qu’ils ont perdu confiance en leurs élites, et pour cause ! Je sais aussi, dans le même temps, que la détresse est grande parmi ceux que la France, en appliquant le « droit du sol », a affublés d’une identité dont ils ne se sentent pas porteurs. Je sais tout cela, mais il est pourtant indispensable de créer les conditions de sérénité qui permettront à ce sujet d’être enfin un jour mis au menu de notre classe politique.

    Or, dès lors que l’on aborde la question de l’intégration, les passions se déchaînent. Il semble quasi-impossible d’apaiser ce débat ; pourtant, l’enjeu est de taille, puisque sans apaisement, jamais ce sujet, LE sujet qui engage l’avenir de la France et des Français, ne sera traité.

    Si notre société n’avait pas été aussi gravement malade, elle aurait su, malgré ses élites, traiter dès l’apparition des premiers symptômes l’échec de l’insertion dû à l’incompatibilité avec la culture française de certaines valeurs importées. Je parle ici d’insertion, et non d’intégration ; ceux qui ont lu Le puzzle de l’intégration en comprendront la raison.

    Le problème de fond est-il réellement l’Islam (ou toute autre religion ou croyance qui serait venue questionner les valeurs françaises) ou ce cancer de la perte de repères dont le peuple français est profondément atteint ? Et nous le savons, il n’est pas le seul peuple à en être affecté.

    Une prise de conscience est nécessaire sur ce point : la stigmatisation de la religion musulmane et des musulmans produit l’effet opposé à celui qui est recherché, puisqu’en opérant de la sorte, il n’est guère laissé d’autre choix aux musulmans, quel que soit leur niveau de pratique, que de s’agglomérer. Il ne peut en être autrement, vu la très forte pression qu’exerce le groupe sur l’individu. Cette approche est donc totalement contre-productive et heurte en outre, de manière injuste, tous ceux qui ne demandent qu’à vivre en paix dans la société d’accueil. Pour avoir vécu parmi des musulmans, je sais à quel point la religion peut devenir un instrument redoutable d’efficacité pour dresser les uns contre les autres. En Algérie et dans de nombreux pays musulmans, la religion dresse des musulmans contre des musulmans. Si ces pays avaient été laïques, ils ne seraient pas autant frappés, comme ils le sont à présent, par le malheur.

    Je suis convaincue que l’une des graves erreurs commise par nos dirigeants a été de remettre en cause la laïcité à un moment où elle s’imposait plus que jamais pour prévenir et anticiper les conséquences des importants flux migratoires, comme je l’ai écrit dans Le puzzle de l’intégration : « Le rôle d’une classe politique est de savoir identifier, et même anticiper, les difficultés nouvelles qui se présentent à la société au destin de laquelle elle préside. »

    La remise en cause de la laïcité a renforcé la détermination de ceux qui œuvrent à accroître l’influence du religieux sur le politique, avec l’objectif d’imposer de plus en plus d’« accommodement raisonnable » à notre société. Le maintien d’un espace public soustrait à l’emprise des religions, dans le but de préserver la paix, s’impose de manière impérieuse aux Français d’aujourd’hui. Ces derniers sont tombés en léthargie et ont perdu de leur vigilance, notamment parce qu’ils n’ont plus connu la guerre ni les affrontements depuis longtemps. Il serait utile qu’ils se remémorent le contexte de la naissance de la loi de 1905. Il est par ailleurs essentiel que ceux qui demeurent nostalgiques de la période antérieure à 1905 réalisent que la laïcité constitue à présent pour eux une aile protectrice.

    Le puzzle de l’intégration : « C’est la succession de ces pages inscrites dans un fleuve de larmes et de sang, qui a peu à peu conduit les Français à admettre l’impératif absolu de l’élaboration d’une loi qui œuvrerait à pacifier leurs rapports réciproques. La France a connu tant d’épreuves où son unité nationale s’est trouvée menacée de voler en éclats ! Ce n’est donc pas la légèreté qui a commandé la promulgation de la loi de 1905, mais bien la sagesse assise sur la souffrance et sur la douleur. »

    Les Français ont participé, sans le savoir et sans le vouloir, à l’importation sur le sol de France des tensions qui existent au sein du monde musulman. Ces tensions entre différentes “chapelles”, mais aussi entre ceux qualifiés de modernes et les rigoristes, existent depuis la nuit des temps et ressurgissent régulièrement. Croire que les Européens seraient en position d’en trouver la solution et le dénouement est confondant de naïveté ; une naïveté bien dangereuse, qui fait le jeu de ceux qui ont pour objectif que le religieux influence bien davantage encore le politique, car si le mot « islam » fait désormais très peur aux Français du peuple, il transforme nos politiques en statues de sel ou pire encore, les rend capables de nous conduire sur des sentiers hautement dangereux.

    Gardons-nous des fadaises et de l’ignorance, comme celle dont fait preuve Jean-François Copé, Président du groupe UMP à l’Assemblée Nationale, dans un entretien au journal le Monde : « Le premier défi, celui qui sera le plus structurant, c’est la question de l’identité française. La nation se fissure en silence parce qu’il n’y a pas de discours sur l’identité […] nous avons commis collectivement l’erreur de ne pas expliquer ce que cela veut dire être français aujourd’hui […] Il faut que l’on positive le fait d’être une population aussi diverse que l’est devenue la nôtre, qu’on le vive comme une chance. […] Ce qui compte, c’est que chaque Français, quelles que soient sa date d’arrivée en France, son origine ou sa religion, a de la valeur et apporte ce qu’il a de mieux pour notre pays. Un exemple : au lycée, on peut choisir en option de très nombreuses langues, mais il est quasi impossible d’apprendre l’arabe, alors que cela pourrait être un fantastique atout économique. Résultat, ce sont des intégristes dans des caves qui s’en chargent. » Et aux propos de Nicolas Sarkozy qui qualifie les Français de « monarchistes et régicides », Jean-François Copé réagit ainsi : « Il a raison, mais c’est une lecture de la société qui se réfère à 1793. Depuis, il y a eu des vagues d’immigration, et je ne suis pas sûr que 1793 reste pour les Français la référence. »

    Jean-François Copé entérine le fait qu’après les dernières vagues d’immigrations, les détenteurs de papiers d’identité français ne revendiquent pas et n’endossent pas le même passé et ne possèdent pas tous la même langue… donc ne forment pas un seul et même peuple. Cela signifierait donc que le peuple français, celui qui reconnait 1793 comme faisant partie de son héritage, partage désormais son territoire avec d’autres peuples. Pour une décision aussi lourde de conséquences et autant chargée de menaces d’éruptions volcaniques, a-t-on seulement recueilli le consentement du principal intéressé, le peuple français ? Si l’on analyse froidement les prises de position et les actes de nombre de nos hommes et femmes politiques, on s’aperçoit qu’ils travaillent, sans même en avoir pris conscience, à la balkanisation de la France. Comme l’a très bien suggéré Stéphane, un de mes lecteurs, face à la gravité des évènements, il appartient à chacun de « débattre et d’informer pour que nous, citoyens, puissions agir envers les élus et informer les français. » Bien sûr, j’ai pour ma part déjà écrit à Jean-François Copé.

    Si les Français s’emparent en masse du sujet de l’intégration, dans le calme et avec détermination, les politiques finiront par respecter eux-mêmes, et faire respecter, l’existence d’un socle de fondamentaux français, car rien n’importe plus à leurs yeux que leur propre élection, puis réélection… Détenir leur destin politique entre nos mains, c’est notre force. Mais pour ce faire, il faudra accepter de jauger les hommes et femmes politiques individuellement, et non plus sur des bases partisanes.

    Autre point: du fait de mon ascendance biologique, on en vient parfois à vouloir m’utiliser pour participer à une guerre de religions. Le sursaut dans le calme est-il encore possible ? Lorsque je vois le niveau des haines qui s’expriment, il m’arrive parfois d’en douter. Je ne suis ni ne serai jamais une Ayaan Hirsi Ali ou une Waffa Sultan. Je n’ai jamais goûté la folie des hommes : la guerre. Je n’ai, par ailleurs, aucun compte à régler ni avec l’islam ni avec les musulmans, car je vis mon appartenance à la communauté française, dans laquelle j’ai inscrit ma descendance, de manière sereine et pleinement assumée.

    C’est parce que je crois à l’impératif du respect de chaque être humain et à la justice pour tous, que j’invoque l’existence de valeurs non négociables propres à la culture française. Il est en effet moralement condamnable d’avoir menti et de continuer de mentir à ceux qui ne connaissent pas vraiment la culture française. Vivre sur le territoire français ne suffit pas pour l’acquérir. Voici un extrait de mon entretien à l’Observatoire du communautarisme : « Ces difficultés d’adaptation sont d’autant plus conséquentes que ces migrants arrivent dans une société dont le référentiel culturel est profondément différent du leur. Si de plus, la société d’accueil ne leur précise ni les codes, ni les règles qui la régissent, ni les lignes blanches à ne pas franchir (socle de valeurs fondamentales), alors inévitablement leur insertion dans cette société deviendra conflictuelle, voire impossible… »

    C’est encore mon vif attachement au respect et à la justice qui m’a conduite à décrypter les drames de dissonance identitaire dont le droit du sol se rend coupable ; et parce qu’il est coupable, il doit être condamné.

    Qui ne considérerait comme irresponsables des parents qui continueraient d’adopter de nouveaux enfants alors qu’ils se trouveraient dans l’incapacité, peu en importent les raisons, de créer les conditions d’une vie normale pour tous leurs enfants, aussi bien déjà adoptés que conçus. Il ne se trouverait au demeurant aucune administration française pour leur délivrer la fameuse autorisation indispensable à chaque nouvelle adoption. Comment qualifier alors l’État français, qui se retrouve dans la situation de tels parents et qui n’en tire aucun enseignement ni aucune ligne de conduite ?

    Le puzzle de l’intégration : « L’intégration des dernières vagues d’immigration représente un sérieux défi pour le peuple français, ainsi que pour les migrants et leurs descendants. Cette intégration nécessite en outre un accompagnement différent de celui qui a été apporté aux vagues d’immigration d’origine européenne. Il faut, dans le même temps, accepter une évidence propre à tout ce qui concerne les êtres humains : l’issue des processus d’insertion et d’intégration sera éminemment personnelle.
    […]
    Il est fondamental de réaliser que le fait que certains gouvernements aient procédé à des régularisations massives d’immigrés, a profondément nui à l’insertion de ceux qui étaient déjà présents sur le territoire national. Il était pourtant facile de comprendre que, face à une situation d’insertion délicate, les chances de réussite diminuent sérieusement si l’on disperse les attentions. À ce propos, il me semble important de mentionner ici que les familles de l’immigration déjà installées supportent elles-mêmes très mal que l’État, vu les finances de notre pays, se trouve dans l’obligation d’éparpiller ses efforts pour prendre en compte la nouvelle urgence que représentent les familles nouvellement arrivées sur le territoire national.
    […]
    Il est également fondamental d’anticiper le fait qu’un nombre non négligeable de ces parents de l’immigration ne souhaiteront pas voir leurs enfants adopter lesdites règles et s’y opposeront, que ce soit de manière consciente ou inconsciente. Cette opposition se manifestera au travers de toutes les remarques faites quotidiennement à l’enfant au sujet des fondamentaux de la société d’accueil qui ne sont pas partagés. Ce sont tous ces éléments de dévalorisation qui amèneront plus tard l’enfant à refuser de s’insérer dans la société d’accueil. Les parents n’ont pas pour objectif que leurs enfants se rebellent contre l’ordre établi, mais la conséquence de l’éducation qu’ils auront transmise et que leurs enfants auront entièrement intériorisée y conduira. Du fait qu’elle leur a été transmise par leur famille, elle porte également pour les enfants une valeur affective forte. On peut comprendre qu’il soit ensuite très difficile à l’école de venir imprimer sa marque, car elle n’évolue alors pas en terrain vierge ni conciliant, mais en terrain rendu en partie inamical.

    Pour le migrant, cette phase d’adaptation et de respect de la définition du “bien vivre ensemble” du peuple d’accueil est incontournable, car elle conditionne son insertion dans la société qui l’accueille. Plus le migrant en enfreindra les règles, moins il aura de chances de s’insérer, c’est-à-dire d’être accepté. Nombreux sont ceux, issus de l’immigration récente, qui n’ont toujours pas réussi cette phase d’adaptation. Au lieu de se préoccuper de “contrat d’intégration”
    , c’est de “contrat d’insertion” que la France aurait dû au préalable se soucier. »

    J’ai déjà tout dit dans Le puzzle de l’intégration. J’y ai énuméré ce qu’il convenait de faire et de ne pas faire afin que la France soit apaisée et demeure indivisible. Bien d’autres que moi ont également écrit sur ce sujet. Les Français disposent d’une très grande facilité d’accès à l’information mais, à l’évidence, ils s’en servent bien peu, d’où il résulte qu’ils sont très facilement manipulables. Pourquoi s’attendre alors à ce que d’autres qui ne disposent pas du tout des mêmes facilités et qui sont même parfois analphabètes, puissent être libres et disposer d’un libre arbitre ?

    Terminons sur une note d’espoir avec Marcel Gauchet : « Les conditions d’un rebond existent. Il ne manque que la volonté de s’en saisir. » Trouvera-t-on collectivement la volonté de s’en saisir ? Faudra-t-il pour cela que l’Histoire nous envoie un nouveau De Gaulle ? C’est l’avenir qui nous le dira, mais une chose est sûre : le meilleur ne pourra surgir du chaos ambiant qu’à la condition que les Français exercent ENFIN pleinement leur citoyenneté.

    Catégories : Insertion - intégration, Politique
  • De la crédibilité de la parole en politique…

    Voici un extrait du discours du Président de la République sur la réforme du lycée : « La création du lycée, c’est le geste fondateur de notre éducation nationale, c’est un geste qui signifiait très concrètement la fin des privilèges de la naissance. Cela voulait dire que désormais en France, c’est de l’école que sortiront les élites, et pas de la naissance. Cela voulait dire désormais que ce qui compte en France pour réussir, ce n’est plus d’être bien né pour réussir, c’est travailler dur et avoir fait la preuve par ses études, par son travail, de sa valeur. Principe de justice mais en même temps, principe d’efficacité car quel meilleur critère que celui du savoir et de la compétence pour désigner ceux qui doivent exercer des responsabilités. »

    Voici à présent plusieurs extraits du discours que le Président de la République avait prononcé à l’École Polytechnique en décembre 2008. Ce discours avait pour objectif d’imposer, aux acteurs économiques ainsi qu’à ceux de la formation, de mettre en œuvre la discrimination positive. Il y tressait des lauriers à l’Institut Montaigne et Sciences Po Paris, qui sont les lames les plus acérées, en France, contre l’égalité républicaine :

    « Ces dernières années, beaucoup d’initiatives ont été prises pour changer la donne.
    Je pense à Sciences Po, qui a instauré une voie d’accès réservée à des lycéens méritants de l’éducation prioritaire. Je pense à l’institut Montaigne, qui a mobilisé plus de 2000 entreprises autour des engagements de sa charte de la diversité. […]

    Il faut aller au-delà, inciter les entreprises à introduire la diversité au cœur de leur gestion des ressources humaines. À partir d’une certaine taille, elles devront obligatoirement faire état dans leur bilan social des actions qu’elles conduisent sur ce sujet. Un “label diversité” va être créé pour valoriser les meilleures pratiques. Il sera attribué aux entreprises, mais aussi aux administrations ou collectivités locales, engagées dans une démarche active de promotion de la diversité. Les premiers labels seront attribués dès janvier. Je demande également que l’on examine comment l’exécution des grands marchés publics de l’État pourrait être conditionnée à la mise en œuvre par les entreprises d’actions favorables à la diversité. Il faut utiliser tous les moyens pour inciter les acteurs à faire de ce sujet une priorité. […]

    Pour mener à bien ces réformes, la France doit se doter d’outils statistiques permettant de mesurer sa diversité, pour identifier précisément ses retards et mesurer ses progrès. […]

    Je veux une mobilisation de tout l’appareil de l’État, de toutes les administrations et de tous les ministères. Je veux que l’État soit exemplaire. Exemplaire dans la mise en œuvre des politiques en faveur de l’égalité des chances, exemplaire dans la lutte contre les discriminations, exemplaire dans la promotion de la diversité, exemplaire en matière de transparence sur les résultats. Mais il n’y a pas que l’État qui doit être exemplaire. Il y a aussi les collectivités locales. Il y a aussi les partis politiques. Il y a aussi les entreprises.»

    Je cite Nicolas Sarkozy, car c’est lui qui détient aujourd’hui entre ses mains le pouvoir d’influer sur le destin de la France ; mais bien d’autres personnalités politiques de premier plan multiplient, tout comme lui, incohérences et contradictions, ce qui décrédibilise considérablement la parole politique.

    Le soutien du Président de la République à la nomination de son fils, âgé de 23 ans et sans aucun diplôme ni véritable expérience professionnelle, va à l’encontre du principe d’Égalité républicaine, « principe de justice mais en même temps, principe d’efficacité car quel meilleur critère que celui du savoir et de la compétence pour désigner ceux qui doivent exercer des responsabilités », dixit le Président lui-même. Ce soutien fait apparaître au grand jour que Nicolas Sarkozy semble ignorer des pans essentiels de l’histoire de France, parmi lesquels figure l’attachement du peuple français à l’abolition des privilèges liés à la naissance ; abolition conquise dans la fureur de la Révolution française, et cela a une grande importance ! Dans Le puzzle de l’intégration, j’assimile les passe-droits accordés à des personnes issues de l’immigration (promotion de la diversité) à des privilèges liés à la naissance, puisque c’est bien en raison de la naissance dans une communauté précise que ces privilèges sont accordés. Aujourd’hui, la nomination de Jean Sarkozy attire, à juste titre, les foudres de l’opinion publique. J’espère qu’un jour prochain cette même foudre finira par s’abattre sur la discrimination positive ou “promotion de la diversité”, et plus généralement sur l’ensemble des attaques menées contre notre modèle de société.

    De par ses prises de positions, Nicolas Sarkozy n’a eu de cesse de venir par ailleurs affaiblir la laïcité. Avec son discours au palais de Latran, le 20 décembre 2007 dans lequel il plaçait la parole du prêtre (demain celle de l’imam ?) au-dessus de celle de l’instituteur, il a participé à affaiblir encore davantage la place de l’école dans notre société.

    En approuvant le discours de Barack Obama sur le voile, il a donné des forces, mais aussi de nouvelles armes, à tous ceux qui, dans notre pays, s’emploient à faire reculer la laïcité pour permettre aux religions d’y accroître leur emprise. Et c‘est là que nous retrouvons, marchant main dans la main, les fondamentalistes catholiques et musulmans… Il y a opposition entre le Nicolas Sarkozy qui donne, comme Barack Obama, sa bénédiction au voile dans les sociétés occidentales, et celui qui vient ensuite y dénoncer la burqa… Je n’en suis pas, pour ma part, à mesurer en deçà de combien de centimètres de voile la dépossession de la femme de son propre corps serait jugée acceptable dans la société française du XXIe siècle !

    Le fonctionnement de Nicolas Sarkozy recèle une très grande part de mystère. C’est comme s’il faisait appel alternativement à des parties de cerveau différentes et totalement déconnectées l’une de l’autre, ce qui lui permettrait d’affirmer, avec la même force et le même degré de sincérité, des convictions antagonistes.

    Nous sommes, comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, dans un temps historique. Le Président de la République, avec tous les pouvoirs dont il dispose, peut soit secourir la France et lui donner un élan nouveau, soit lui faire franchir le dernier pas qui la sépare désormais du ravin ; le pas fatal. Formons le vœu qu’il en prenne conscience très rapidement !

    Catégories : Politique
  • Persévérons !

    Dans un récent billet, j'ai rappelé à quel point le repli communautaire pouvait être imputé à un rejet de l’intégration, et même à un refus d’insertion. Mais c’est le refus des politiques de considérer la réalité du problème qui aura conduit la France au bord du gouffre. Nous n’avons pas fini de payer les conséquences de ce manque d’engagement au service de l’intérêt général.

    Je reçois de nombreux messages de soutien de la part de Français issus de l’immigration. Je souhaiterais en partager un avec vous. Ces messages renforcent ma détermination, et doivent nous motiver encore bien davantage à faire en sorte que de plus en plus de Français, de toutes origines, affirment de manière claire leur volonté de voir enfin ce sujet traité dans toutes ses dimensions.

    « Bonjour madame

    Je suis entièrement d'accord avec vous sur votre analyse de la situation actuelle vis à vis de l'intégration et du refus du paternalisme...

    Je suis né en Afghanistan, j'ai grandi dans une cité jusqu'à 14 ans et cela ne m'a pas empêché de faire des études de médecine, que je suis sur le point de terminer avec une spécialisation en imagerie.
    Pourquoi ? car mes parents m'ont toujours dit que le seul moyen de s'en sortir c'est le travail et le respect des autres.

    Bravo continuez

    Cordialement
    »

    Catégories : Politique
  • Les valeurs non négociables

    Jugurta nous propose de réfléchir aux valeurs non négociables du peuple français : « La première chose à faire serait peut être de définir quelles sont ces valeurs non négociables. Selon moi ce sont celles issues de la DDHC de 1789 : liberté individuelle et égalité en droit auxquelles on peut ajouter la séparation du politique et du religieux avec la laïcité. »

    Ayant donné ma propre réponse dans Le puzzle de l'intégration, ainsi qu'au HCI lors de mon audition sur les valeurs de la République, je trouverais très intéressant que mes lecteurs me transmettent leurs propres sentiments sur cette question. Oui, que vous vient-il spontanément à l'esprit lorsque l'on évoque « les valeurs non négociables » ?

    Cette question, chaque peuple au monde se la pose et y répond à sa façon, et les « bobos » de droite comme de gauche n'y trouvent rien à redire. Les Français ne formeraient-ils donc pas un peuple à leurs yeux ? Liberté, liberté chérie…

    Vous pouvez me faire part de vos réflexions sous forme de commentaires ou par courriel. Merci à tous !

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