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république - Page 2

  • L’Histoire est imprévisible

    « Pour reconnaître les ténèbres en tant que telles, il faut encore appartenir à la lumière. »

    Suite à cette pensée du professeur de philosophie Fabrice Hadjadj que j’avais souhaité partager avec vous, voici la réaction que nous adresse Jérôme :

    « Phrase magnifique en effet, et qui convient parfaitement à notre époque où les ténèbres avancent parce qu’on ne les voit pas comme telles.

    Je serai toujours fasciné par ces intellectuels, hommes de pouvoir ou politiciens qui nous vantent les ténèbres et qui dénigrent la lumière. Ces “amis du désastre” comme les qualifie Renaud Camus.

    Gigantesque entreprise de mystification au demeurant et qui réussit très bien : les ténèbres ont le vent en poupe. Ainsi, le monde dans l’anarchie est aimable pourvu qu’on l’appelle “multipolaire”, les émeutes rentrent dans le cadre démocratique dès lors qu’on les nomme “révoltes”, on retient de la violence sa “vitalité”, sa “jeunesse”, pour un peu, elle serait presque branchée. On insiste par ailleurs sur l’obsolescence de la politesse, de la galanterie et de toutes les formes de civilisation qui pourraient remettre en cause le chaos naissant. La perte du langage commun enfin, est appelée diversité.

    Le schéma est clair : ce nouveau discours est le discours du pouvoir, il est destiné à masquer son impuissance. Ne pouvant changer le monde, il change le langage. Il diabolise l’ordre qu’il ne peut plus apporter, il esthétise le désordre, qu’il ne peut plus empêcher.

    Cette phrase de Hadjadj me fait penser à celle-ci, de Heidegger : “La décadence spirituelle de la Terre est déjà si avancée que les peuples sont menacés de perdre la dernière force spirituelle, celle qui leur permettrait du moins de voir et d’estimer comme telle cette décadence”.

    Ce qui me fait apprécier ce site est justement qu’appartenant à la lumière, il reconnaît les ténèbres en tant que telles. Quand à l’avenir, soyons optimistes, et combatifs, les ténèbres actuelles ne sont pas nécessairement le signe du crépuscule de notre monde. Peut-être s’agit-il tout au plus de quelque nuage qui passe. L’Histoire est imprévisible»

    __________

    Voici, pour vous, quelques très courts extraits de mon article publié dans l’enquête 1980-2010 de la revue Le débat :

    Le sursaut intellectuel

    On ne règle pas un problème en utilisant le système de pensée qui l’a engendré.

    Albert Einstein

    Nous voilà de nouveau à la croisée des chemins, en un lieu et un temps où l’Histoire peut faire irruption à tout instant et rebattre, comme elle seule sait le faire, les cartes du destin des humbles et des sans-voix.

    Si je devais retenir un seul marqueur de ces dernières décennies, ce serait la consécration, partout en Europe, du divorce entre les peuples et les élites. Des élites qui se sont distinguées de l’élite par leur propension à créer du désespoir, là où l’élite aurait semé l’espoir. Des élites qui se sont attachées à convertir les citoyens au fatalisme pour mieux leur faire accepter les affres d’un monde qui serait devenu incontrôlable, là où l’élite aurait su leur ouvrir de nouveaux horizons […]

    Nous vivons une époque où la confusion règne, quand ce n’est pas le mensonge ; une époque où les repères des citoyens sont constamment brouillés : « Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire, ce n’est pas de subir la loi du mensonge triomphant qui passe », disait Jean Jaurès. […]

    L’identité des Français s’incarne en grande partie dans le pacte républicain qui est la synthèse de l’histoire culturelle et politique du peuple auquel ils appartiennent. […]

    et c’est notre République qui se trouvera ainsi au centre de la vie intellectuelle des prochaines années, sous le regard vigilant d’un peuple de nouveau en quête de sens ; d’un peuple qui dispose désormais de moyens de communication lui permettant d’influencer la géographie de la pensée.

    Saurions-nous bâtir un édifice commun sans consensus sur ses fondations ? De fait, la réflexion s’engagera autour du sens et du contenu de chacun des principes et de chacune des valeurs qui suffisaient pourtant jusqu’ici à faire sens, à tisser du lien entre les individus et permettaient au désir de vivre ensemble d’exister et de s’exprimer. […]

  • Burqa : enfin !

    Il en aura fallu des discussions, pour arriver à ce qu’un accord se dégage autour d’une interdiction générale de la burqa sur le territoire national. Comme toujours, des querelles de pouvoir se sont produites, et elles auraient pu emporter avec elles cet impératif de traduire, dans le monde réel, ce que signifient concrètement les principes républicains.

    Pour justifier l’inaction et surtout l’impuissance du politique, nous aurons entendu tous les prétextes : elles ne sont pas si nombreuses que cela à porter la burqa ; il sera impossible de faire appliquer cette loi sur le terrain ; cette loi va stigmatiser ; la burqa, ce n’est finalement qu’un bout de tissu (je l’ai entendu de mes propres oreilles lors d’une réunion)… La France se trouve à un moment de son histoire où elle n’a nul besoin d’impuissants dans le monde politique. Loin d’être neutres, ces derniers sont bien au contraire hautement nuisibles, car ils jouent le rôle d’idiots utiles.

    Pourquoi des élus, ou encore des responsables politiques, se permettent-ils de relayer dans les médias l’idée que l’interdiction de comportements contraires à notre socle de principes aboutirait à stigmatiser ? Pourquoi et dans quel but cachent-ils la vérité ? À savoir que ce sont bien ceux qui adoptent des comportements contraires aux normes collectives françaises qui se placent délibérément en marge de notre société, et qui œuvrent à leur propre stigmatisation. Concernant l’interdiction générale de la burqa, Malek Boutih est même allé jusqu’à parler de race. Calmez-vous, Monsieur Boutih, vous semblez perdre un peu les pédales !

    Le Premier ministre a dit que le gouvernement était prêt à prendre des risques juridiques. Oui, il le faut ; et il faut également faire évoluer des lois qui ont certes contribué à émanciper à une époque, mais qui enchaînent aujourd’hui, et jouent surtout le rôle d’un nœud coulant se resserrant chaque jour davantage autour du cou de notre société.

    Abdelwahab Meddeb : « En plus, avec la burqa, nous sommes confrontés à une stratégie du grignotage. Au-delà des rares cas d’adhésion religieuse authentique, il ne faut jamais perdre de vue que des islamistes mais aussi de pieux salafistes appliquent les recommandations du Conseil européen de la fatwa. Dans cette instance, les militants sont exhortés à agir dans la légalité afin de gagner, en Europe, des parcelles de visibilité en faveur de la loi islamique. » Je vous recommande vivement la lecture de l’intégralité de l’article de Monsieur Meddeb.

    Dans le discours qu’il a prononcé hier lors de son déplacement en Seine-Saint-Denis, le Président de la République a promis que la République ne reculerait pas. Comme je l’écris dans Le puzzle de l’intégration, ce n’est pas elle qui a fauté, mais l’État, qui lui a fait perdre des territoires entiers. Les citoyens attendent désormais du pouvoir politique que la République soit de nouveau chez elle partout sur le territoire français. Il y faudra du courage, de la persévérance, et une détermination de chaque instant.

    Catégories : Insertion - intégration, Politique
  • « Du grain à moudre » sur France Culture

    Vous pouvez écouter ci-dessous l’émission Du grain à moudre de France Culture à laquelle je viens de participer, sur le thème « Le débat sur l’identité nationale est-il légitime ? ».

    Partie 1 (durée: 13 mn)

    Partie 2 (durée: 13 mn)

    Partie 3 (durée: 14 mn)

    Ce qui me semble un peu injuste dans certains débats, c’est que lorsque je me retrouve seule face à plusieurs personnes qui s’opposent à ma vision, cela n’est pas toujours pris en compte pour équilibrer le temps de parole en conséquence. Ce qui serait plus juste, c’est que chaque vision dispose en effet d’un temps de parole équivalent. Cet état de fait m’oblige souvent à accélérer mon débit ou à laisser de côté beaucoup d’arguments extrêmement importants.

    Écoutez bien, à la 4ème minute de la partie 3, Patrick Braouezec évoquer des Algériens qui défilent en arborant les drapeaux de l’Algérie après le match Algérie-Égypte. Il dit bien spontanément « des Algériens ». Dans son regard, ils ne sont pas Français, car si tel avait été le cas, il aurait dit « des Français ».

    Dans le livre Français comme les autres ? que j’ai évoqué au cours de l'émission, se trouve un long passage dans lequel les auteurs montrent, chiffres à l'appui, que les Français issus des dernières vagues d'immigration votent majoritairement à gauche, et ce indépendamment de leur statut social, contrairement aux autres citoyens. La gauche ne peut ignorer le résultat de ces études sur le vote des immigrés et de leur descendance…

    Catégories : Revue de presse
  • Le débat sur l’identité nationale

    Nous devons faire entièrement fi des motivations qui ont pu amener ce débat sur la table et, bien au contraire, saisir cette occasion unique qui nous est donnée pour aider la France à accoucher d’un plan d’action bien concret qui sauvera le peuple français du naufrage, donc de la disparition.

    Mes propositions concrètes, vous les trouverez toutes dans mon livre. J’envisageais de les énumérer ici, lorsque j’ai reçu plusieurs messages de lecteurs en pleine lecture du Puzzle de l’intégration, qui n’ont pas apprécié que je publie dernièrement sur ce blog quelques paragraphes de mon livre alors qu’ils ne les avaient pas encore atteints dans leur lecture. Je comprends leur déconvenue, car il y a tout un enchaînement à respecter. Lorsqu’on lit Le puzzle de l’intégration pour la première fois, il est nécessaire de le lire dans l’ordre.

    La suggestion de mes lecteurs Paris et Dominique de faire envoyer mon ouvrage, par le HCI, à tous les parlementaires pour les aider dans cette réflexion sur l’identité nationale, est très intéressante. Mais je ne vois pas vraiment comment le HCI pourrait se permettre de donner publiquement un signal qui privilégierait, de fait, ma parole sur celle des autres membres du Conseil.

    Nous devons pourtant trouver le moyen de faire du lobbying pour la République, de la même manière que les communautaristes en font contre la République. J’aurais donc tendance à inciter tous ceux qui peuvent accéder à leur Député ou Sénateur, que ce soit sur un marché, à l’occasion d’une réunion publique, ou encore dans sa permanence, à lui remettre Le puzzle de l’intégration en main propre. Le contact direct est infiniment plus porteur qu’un envoi postal qui pourrait prendre la poussière sur une étagère.

    Voici à présent une information de terrain très précieuse : lors d’une réunion dans une enceinte administrative où l’on demandait aux intervenants de privilégier, pour l’insertion professionnelle, des personnes d’origine étrangère, un de mes lecteurs a récemment fait appel à plusieurs de mes démonstrations pour démonter l’approche communautariste et refuser de s’y plier. L’assistance a été attentive à ses arguments, et jamais il ne s’est vu opposer ni réaction de rejet ni procès en racisme. Je tiens à préciser que le lecteur dont il s’agit est de souche européenne. Il a pu ainsi tester la robustesse de mes arguments et vérifier, à sa grande satisfaction, la réceptivité de l’auditoire. Vous voyez qu’il n’est pas nécessaire d’être d’origine étrangère pour pouvoir à présent exercer pleinement son esprit critique et sa liberté de jugement. C’est à la portée de tous les citoyens. Cela doit vous encourager à prendre la parole dans le débat sur l’identité lorsqu’il se tiendra dans votre ville. N’hésitez surtout pas à engager la discussion autour de vous et à fournir des arguments aux autres citoyens.

    Gardez toujours en tête que ceux qui souhaitent la disparition de nos valeurs et principes arguent du fait que le modèle républicain d’intégration aurait échoué, et qu’il faudrait dès lors lui substituer d’autres modèles. Soyez donc extrêmement vigilants. Ne vous laissez surtout pas piéger en reprenant à votre tour cette attaque contre la République. NON, le modèle républicain n’a pas échoué, car il n’a tout simplement pas été appliqué ces trente dernières années par l’État français. L’État a en effet le plus souvent abdiqué sur la question des principes républicains et sur la nécessité de transmettre la culture française, faisant ainsi perdre de vastes territoires à la République. Il n’est qu’à observer la réalité des quartiers dans lesquels les principes de liberté, d’égalité et de laïcité ont disparu, pour réaliser que ce n’est pas la République qui a failli à sa mission, mais bien l’État.

    À tous les citoyens que nous croisons sur notre chemin, nous devons à présent insuffler le devoir de s’engager pour faire en sorte que l’État français se place entièrement au service de la République, et rompe ainsi définitivement avec la remise en cause des valeurs et principes qui fondent l’identité nationale française.

    Catégories : Insertion - intégration, Politique