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égalité

  • Pêle-mêle

    La semaine dernière, j’ai assisté à la remise du prix de l’intégration par le Ministre de l’Identité nationale, Éric Besson. J’étais très émue en écoutant les lauréats parler de leur amour de la France. Leurs mots témoignaient du fait que l’intégration se joue bel et bien sur le registre affectif. Qui en doutait encore ? À cette soirée, je n’ai rien découvert que je ne sache déjà, mais rencontrer des personnes qui aiment la France et qui l’expriment, m’émeut à chaque fois.

    Changement total de décor : hier, j’ai participé à une réunion où il était question de laïcité. J’y ai vu se déployer les arguments de la liberté au nom de laquelle il est interdit d’interdire. La burqa ? Les femmes ont le droit de la porter sur le sol de France, car notre société s’est fondée sur la liberté. Si nous venions à l’interdire, ce serait seulement parce qu’elle pose la question de la sécurité. Les femmes qui accompagnent voilées nos enfants aux sorties scolaires ? Eh bien, où est le problème ? Là aussi, c’est une question de respect de la liberté de chacun. J’ai fini par leur crier à la face que j’en avais plus qu’assez que l’on évoque la liberté pour tout et n’importe quoi, et qu’il faudrait un jour que les intellectuels et politiques expliquent si dans leur conception de la liberté, celle de la femme est incluse ou pas. Et puis, il faudra également qu’ils expliquent si la liberté peut être atteinte en l’absence d’égalité hommes-femmes. Je ne le crois pas pour ma part. Je suis de plus en plus choquée de voir à quel point des générations de personnes qui sont censées avoir appris à penser, ne pensent en réalité plus vraiment par elles-mêmes. L’ancien Premier ministre belge a bien raison de dire qu’« il y a quelque chose de pourri en République française », mais certainement pas pour les raisons qu’il invoque ; et je ne vois vraiment pas que la Belgique soit actuellement en position de constituer un quelconque exemple. Il n’y est certainement pas étranger, lui qui a gouverné la Belgique pendant huit ans. La réserve siérait davantage à ses résultats !

    Je souhaite à présent partager quelques articles avec vous :

    1) Doit-on faire entrer la Turquie en Europe ?

    « L’atteinte à l’honneur est encore parfois considérée, par certains juges, comme une circonstance atténuante. En janvier, un père qui avait tué sa fille a ainsi vu sa peine ramenée, en appel, à vingt ans de prison. L’État se montre souvent incapable de protéger les victimes : la jeune Medine, qui n’allait plus à l’école, avait alerté la police à trois reprises, signalant que son grand-père la battait. »

    2) De quelle liberté les élites européennes parlent-elles ?

    « Elles restent victimes de l’opprobe social […] Cette union lui a permis de se réconcilier avec ses parents, qui ne voulaient plus entendre parler d’elle. Rahmouna, elle, regrette de ne pas avoir pu revoir son frère aîné avant la mort de celui-ci. Il l’accusait d’avoir sali la réputation de la famille. Elle aurait tant voulu lui expliquer… »

    Je rappellerai simplement que les flux migratoires ne déplacent pas que des hommes. Ils déplacent également avec eux leurs schémas de pensée et d’organisation sociale. Il suffirait aux gens des beaux quartiers d’aller vivre avec leurs familles dans ceux qui sont pudiquement qualifiés de « sensibles » pour le réaliser. Décrétons « grande cause nationale » la mixité sociale qui serait appliquée à tous les élus et journalistes (avec leurs enfants bien sûr). Je suis sûre qu’ils délaisseraient très vite leurs discours ineptes et qu’ils jetteraient à la poubelle leurs actions irresponsables qui aggravent, chaque jour davantage, la situation de la France.

    3) De la solidarité à raison de l’ethnie ou de la race :

    « “Trop de points communs existent entre les deux pays pour qu’on ne sente pas concernés. Ce sont des Noirs comme nous. Ils parlent français. Ils vivent dans l’un des pays les plus pauvres du monde. Ils sont obligés d’émigrer dans des conditions épouvantables pour fuir la misère”, m’explique un étudiant sénégalais. »

    Dans cette même catégorie, nous retrouvons Marie-Luce Penchard, ministre de l’Outre-mer : « Mon coeur est et restera en Guadeloupe […] Je n’ai envie de servir qu’une population, c’est la population guadeloupéenne. »

    Imaginez un seul instant un « Blanc » justifier une aide ou son engagement par un « ce sont des Blancs comme nous ». Il est effrayant de constater que le racisme est devenu acceptable lorsqu’il porte une autre couleur que le blanc ! Le soutien de François Fillon à Marie-Luce Penchard est moralement inacceptable. Il montre à quel point ce sont les intérêts partisans qui dictent leur conduite aux hommes de pouvoir. Pourtant, François Fillon est un Républicain. C’est dire à quel point la situation dans laquelle se trouve le peuple français est compliquée : tous les repères sont brouillés !

    4) De l’usage de la « diversité » pour permettre aux Français de ne pas être contraints de manger de la viande bénie par un religieux :

    Le maire de Roubaix : « Je présume qu’on peut obtenir à l’amiable un retour à la diversité.»

    « Le maire de Roubaix estime enfin que la "discrimination" est d’autant plus insupportable que Quick est une "enseigne nationale", propriété de la Caisse des Dépôts et Consignations, le bras financier de l’État. »

    Il y a un autre élément qu’il m’apparaît important de souligner : après que l’État a laissé se créer les conditions qui ont abouti à l’exclusion progressive des Français de souche des « quartiers », avec les conséquences que l’on sait sur l’insertion, il laisserait à présent les restaurants se « ghettoïser » ? Où est la cohérence de l’État, s’il laisse peu à peu disparaître les espaces partagés qui ont vocation à constituer des lieux d’apprentissage du bien-vivre ensemble de la société française, alors qu’il se permet par ailleurs d’imposer des quotas « SRU » au motif qu’il faudrait favoriser la mixité, disons, culturelle ?

    Imaginons à présent un instant que la dîme fasse son retour en France. Cela soulèverait immédiatement un tollé général ; alors, pourquoi le versement d’une taxe au culte islamique, au travers de la consommation de viande, serait-il accepté dans un pays où la laïcité est censée garantir la neutralité et où l’on ne doit pas imposer à autrui ses convictions religieuses ?

    Autre élément : les Français accepteraient-ils l’idée que la viande qui leur est servie dans un restaurant soit préalablement bénie par un prêtre ? Je crois que notre pays glisse lentement mais sûrement vers la folie. Il est plus que temps de le ramener à la raison !

    Pour mémoire, rappelons que la dîme a été abolie à la Révolution française. Si vous y réfléchissez bien, ce sont toutes les conquêtes de la Révolution française qui se retrouvent menacées, les unes après les autres.

    5) Sur la violence à l’école

    Sur Europe 1, Jean-François Copé a précisé que ce problème de la violence est « circonscrit dans les quartiers difficiles […] et que le vrai sujet de la violence, c’est une question à poser aussi aux parents ». J’ai déjà tout dit à ce propos dans Le puzzle de l’intégration. Les enseignants se trompent lourdement en pensant que ce n’est qu’une question de moyens. Ils seraient bien avisés d’accepter de regarder en face la réalité de ce problème, avant d’en arriver à payer un jour eux-mêmes de leur vie. À titre de comparaison, lorsque j’étais au collège en Algérie, nous avions un seul surveillant pour environ 350 élèves. Il n’y a jamais eu de violence au sein du collège. C’est notre société qui fabrique la sauvagerie des enfants issus de l’immigration, une sauvagerie qui finira par l’anéantir si aucune prise de conscience politique n’intervient rapidement. Et ce n’est pas en installant des caméras de surveillance partout que le problème de la violence sera réglé. La Grande Bretagne est championne de la vidéosurveillance, cela n’y a eu aucune incidence sur le niveau de violence. Ceux qui prennent les décisions ne peuvent l’ignorer. Aujourd’hui, c’est le lobby de la vidéosurveillance qui doit se frotter les mains.

    Pour voir à terme réglé le problème de la violence, il n’y a pas d’autre issue que de mettre en œuvre, et simultanément, l’ensemble des actions politiques que j’ai listées dans Le puzzle de l’intégration. Il va bien falloir que les Français comprennent, très rapidement, qu’ils doivent s’impliquer bien davantage dans la vie de leur Cité, s’ils ne souhaitent pas voir disparaître à tout jamais le bien-être auquel ils sont si attachés.

    Rêvons à présent un peu :

    Le Président de la République : Le peuple français est meurtri, le peuple français est épuisé, mais le peuple français est debout ! C’est aux Français et à eux seuls de définir un véritable projet national et ensuite de le conduire. Le rôle de la France est de les aider à reprendre le contrôle de leur destin…

    Catégories : Politique
  • De la crédibilité de la parole en politique…

    Voici un extrait du discours du Président de la République sur la réforme du lycée : « La création du lycée, c’est le geste fondateur de notre éducation nationale, c’est un geste qui signifiait très concrètement la fin des privilèges de la naissance. Cela voulait dire que désormais en France, c’est de l’école que sortiront les élites, et pas de la naissance. Cela voulait dire désormais que ce qui compte en France pour réussir, ce n’est plus d’être bien né pour réussir, c’est travailler dur et avoir fait la preuve par ses études, par son travail, de sa valeur. Principe de justice mais en même temps, principe d’efficacité car quel meilleur critère que celui du savoir et de la compétence pour désigner ceux qui doivent exercer des responsabilités. »

    Voici à présent plusieurs extraits du discours que le Président de la République avait prononcé à l’École Polytechnique en décembre 2008. Ce discours avait pour objectif d’imposer, aux acteurs économiques ainsi qu’à ceux de la formation, de mettre en œuvre la discrimination positive. Il y tressait des lauriers à l’Institut Montaigne et Sciences Po Paris, qui sont les lames les plus acérées, en France, contre l’égalité républicaine :

    « Ces dernières années, beaucoup d’initiatives ont été prises pour changer la donne.
    Je pense à Sciences Po, qui a instauré une voie d’accès réservée à des lycéens méritants de l’éducation prioritaire. Je pense à l’institut Montaigne, qui a mobilisé plus de 2000 entreprises autour des engagements de sa charte de la diversité. […]

    Il faut aller au-delà, inciter les entreprises à introduire la diversité au cœur de leur gestion des ressources humaines. À partir d’une certaine taille, elles devront obligatoirement faire état dans leur bilan social des actions qu’elles conduisent sur ce sujet. Un “label diversité” va être créé pour valoriser les meilleures pratiques. Il sera attribué aux entreprises, mais aussi aux administrations ou collectivités locales, engagées dans une démarche active de promotion de la diversité. Les premiers labels seront attribués dès janvier. Je demande également que l’on examine comment l’exécution des grands marchés publics de l’État pourrait être conditionnée à la mise en œuvre par les entreprises d’actions favorables à la diversité. Il faut utiliser tous les moyens pour inciter les acteurs à faire de ce sujet une priorité. […]

    Pour mener à bien ces réformes, la France doit se doter d’outils statistiques permettant de mesurer sa diversité, pour identifier précisément ses retards et mesurer ses progrès. […]

    Je veux une mobilisation de tout l’appareil de l’État, de toutes les administrations et de tous les ministères. Je veux que l’État soit exemplaire. Exemplaire dans la mise en œuvre des politiques en faveur de l’égalité des chances, exemplaire dans la lutte contre les discriminations, exemplaire dans la promotion de la diversité, exemplaire en matière de transparence sur les résultats. Mais il n’y a pas que l’État qui doit être exemplaire. Il y a aussi les collectivités locales. Il y a aussi les partis politiques. Il y a aussi les entreprises.»

    Je cite Nicolas Sarkozy, car c’est lui qui détient aujourd’hui entre ses mains le pouvoir d’influer sur le destin de la France ; mais bien d’autres personnalités politiques de premier plan multiplient, tout comme lui, incohérences et contradictions, ce qui décrédibilise considérablement la parole politique.

    Le soutien du Président de la République à la nomination de son fils, âgé de 23 ans et sans aucun diplôme ni véritable expérience professionnelle, va à l’encontre du principe d’Égalité républicaine, « principe de justice mais en même temps, principe d’efficacité car quel meilleur critère que celui du savoir et de la compétence pour désigner ceux qui doivent exercer des responsabilités », dixit le Président lui-même. Ce soutien fait apparaître au grand jour que Nicolas Sarkozy semble ignorer des pans essentiels de l’histoire de France, parmi lesquels figure l’attachement du peuple français à l’abolition des privilèges liés à la naissance ; abolition conquise dans la fureur de la Révolution française, et cela a une grande importance ! Dans Le puzzle de l’intégration, j’assimile les passe-droits accordés à des personnes issues de l’immigration (promotion de la diversité) à des privilèges liés à la naissance, puisque c’est bien en raison de la naissance dans une communauté précise que ces privilèges sont accordés. Aujourd’hui, la nomination de Jean Sarkozy attire, à juste titre, les foudres de l’opinion publique. J’espère qu’un jour prochain cette même foudre finira par s’abattre sur la discrimination positive ou “promotion de la diversité”, et plus généralement sur l’ensemble des attaques menées contre notre modèle de société.

    De par ses prises de positions, Nicolas Sarkozy n’a eu de cesse de venir par ailleurs affaiblir la laïcité. Avec son discours au palais de Latran, le 20 décembre 2007 dans lequel il plaçait la parole du prêtre (demain celle de l’imam ?) au-dessus de celle de l’instituteur, il a participé à affaiblir encore davantage la place de l’école dans notre société.

    En approuvant le discours de Barack Obama sur le voile, il a donné des forces, mais aussi de nouvelles armes, à tous ceux qui, dans notre pays, s’emploient à faire reculer la laïcité pour permettre aux religions d’y accroître leur emprise. Et c‘est là que nous retrouvons, marchant main dans la main, les fondamentalistes catholiques et musulmans… Il y a opposition entre le Nicolas Sarkozy qui donne, comme Barack Obama, sa bénédiction au voile dans les sociétés occidentales, et celui qui vient ensuite y dénoncer la burqa… Je n’en suis pas, pour ma part, à mesurer en deçà de combien de centimètres de voile la dépossession de la femme de son propre corps serait jugée acceptable dans la société française du XXIe siècle !

    Le fonctionnement de Nicolas Sarkozy recèle une très grande part de mystère. C’est comme s’il faisait appel alternativement à des parties de cerveau différentes et totalement déconnectées l’une de l’autre, ce qui lui permettrait d’affirmer, avec la même force et le même degré de sincérité, des convictions antagonistes.

    Nous sommes, comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, dans un temps historique. Le Président de la République, avec tous les pouvoirs dont il dispose, peut soit secourir la France et lui donner un élan nouveau, soit lui faire franchir le dernier pas qui la sépare désormais du ravin ; le pas fatal. Formons le vœu qu’il en prenne conscience très rapidement !

    Catégories : Politique