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raffarin

  • Les Français apatrides sur leur propre terre, celle de leurs ancêtres

    L’inquisition a frappé, par la voix de Mediapart. La ministre Chantal Jouanno a donc fait rouler la tête du directeur technique, qui n’aura même pas eu droit à un procès, fût-il stalinien. Laurent Blanc, lui, verra peut-être sa tête sauvée car, dixit Chantal Jouanno : « Pour le connaître, il prône plutôt le métissage ». Il faudra que le soviet suprême nous dise un jour ce que « métissage » signifie exactement.

    Il est aujourd’hui important de se remémorer le comportement inqualifiable de certains joueurs de l’équipe de France de football lors de la dernière coupe du monde. Les langues s’étaient alors déliées pour porter à la connaissance du grand public l’absence totale de cohésion, le regroupement selon l’ethnie d’origine, la dictature exercée par certains joueurs pour lesquels on était allé jusqu’à imposer un certain nombre de contraintes à l’ensemble de l’équipe, y compris d’ordre alimentaire et sanitaire (douches séparées). Se souvient-on encore du préjudice énorme que cette « équipe » avait alors fait subir à la France en salissant son image devant les téléspectateurs du monde entier ?

    Au micro de RTL, Christophe Dugarry révèle que le soir de 1998 où la France vient d’être sacrée championne du monde, alors que les joueurs prennent des photos dans les vestiaires, Lilian Thuram lance un : « allez les blacks, venez on va faire une photo tous ensemble ! » Imaginez que c’eût été un joueur blanc qui ait lancé « allez les blancs, venez on va faire une photo tous ensemble ! »… Alors, c’était donc ça, la France black-blanc-beur de Jacques Chirac ?

    Un problème notable existe aussi du fait du comportement de joueurs dotés d’une double nationalité. Le Monde : « Lors de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud, neuf footballeurs français ont joué la compétition avec une autre équipe que les Bleus, alors qu’ils avaient porté le maillot de l’équipe de France en sélection de jeunes. Ces “binationaux” sont nés et ont grandi dans l’Hexagone, mais ont choisi de jouer pour le pays d’origine de leurs parents. »

    La gauche comme la droite pratiquent depuis fort longtemps la discrimination positive au profit des personnes d’origine étrangère. J’en avais longuement parlé dans Le puzzle de l’intégration. Le critère ethnique est même mentionné en toutes lettres dans la Charte de la diversité instituée en octobre 2004 par Jean-Pierre Raffarin, alors Premier ministre.[1] Engagement n°3 de la Charte de la diversité : “Nous [les entreprises signataires] nous engageons à chercher à refléter la diversité de la société française et notamment sa diversité culturelle et ETHNIQUE dans notre effectif, aux différents niveaux de qualification.”

    La Charte de la diversité incite, dans les faits, les entreprises à favoriser le recrutement de ceux qui ne sont pas d’origine européenne. Cela se transforme en discrimination négative vis-à-vis des Français de souche européenne.

    Voici un extrait d’Immigration-intégration : le langage de vérité.

    « Sur le terrain, la pratique de la discrimination positive se transforme, de manière très concrète, en discrimination négative envers les Français de souche européenne : “L’Oréal fait de la discrimination positive et l’assume […], déclare le directeur général du groupe Jean-Paul Agon. Aujourd’hui, lorsque nous rencontrons un candidat qui a un prénom d’origine étrangère, il a plus de chances d’être recruté que celui qui porte un prénom français de souche.[2]” Ces propos discriminatoires à l’égard des Français de souche ont été tenus par le dirigeant d’un groupe qui emploie 12 000 personnes en France. Autre illustration : “À compétences égales, eh bien désolée, on choisira la femme ou on choisira la personne venant d’autre chose que le mâle blanc pour être clair.[3]” Ces propos discriminatoires à l’égard des hommes blancs ont été tenus par Anne Lauvergeon, patronne d’un groupe français qui emploie 50 000 personnes. Imaginons que de tels propos aient été tenus à l’encontre d’autres couleurs que la couleur blanche ; toutes les associations de France et de Navarre auraient rué dans les brancards. Là, il ne s’est rien passé. Comment expliquer, par ailleurs, que de tels propos et attitudes n’aient pas été sanctionnés par la loi ? Parce que le racisme est devenu, comme je l’ai précédemment évoqué, un concept à géométrie variable, qui ignore superbement les comportements qui frappent les Français de souche européenne. Le 14 mai 2009, le ministre de l’Immigration félicitait le groupe L’Oréal pour sa politique de recrutement et le gratifiait du “label diversité” [4]
    […]
    Par exemple, le racisme dirigé contre les Français de souche européenne ne semble guère les émouvoir. Leur indignation est sélective. Eux qui font feu de tout bois, se gardent bien de s’interroger sur cette tendance aujourd’hui à l’œuvre sur le sol français : “Entre le 1er janvier et le 30 septembre 2010, 485 cimetières et lieux de culte ont été dégradés : 410 l’ont été au préjudice de sites chrétiens, dont 179 cimetières et 231 lieux de culte.[5]” Autrement dit, 85 % des dégradations de lieux de culte ont visé en 2010 des sites chrétiens ! Les Français ont-ils le sentiment que cette information a été relayée par les médias, ou que leurs représentants politiques ont témoigné la moindre compassion, à défaut d’indignation ? Le comportement de ces censeurs porte de surcroît atteinte au vrai combat contre le racisme, car, mettait en garde Claude Lévi-Strauss, “en banalisant la notion de racisme, en l’appliquant à tort et à travers, on la vide de son contenu, et on risque d’aboutir au résultat inverse de celui qu’on recherche.[6]
     »

    Si vous y réfléchissez bien, nous ne sommes plus du tout en France dans une politique de méritocratie républicaine, mais dans une politique clairement fondée sur un critère de préférence extra-nationale. Et comme l’avait très bien relevé notre ami Jugurta, les Français d’origine extra-européenne qui ont réussi leur intégration et se sont assimilés subissent le même sort que les Français de souche européenne.

    Voici ce que déclarait Nicolas Sarkozy le 26 octobre 2005, en tant que Ministre de l’Intérieur, dans une conférence-débat sur le thème Un défi républicain : la discrimination positive à la française, le ministère de l’Intérieur s’engage : « La première fois, Ministre de l’Intérieur, où j’ai réuni les préfets, j’ai demandé à mes collaborateurs : “Y-a-t-il quelque chose qui vous choque ?” Ils m’ont répondu : “Rien du tout. Tout est normal.” Ben moi y’a quelque chose qui me choquait. Parmi les préfets, il n’y avait que des Christophe. Enfin, des Pierre, des Louis, des Jean et c’est amusant, et parmi les préfets ils étaient tous de la même couleur. Je vous laisse la deviner. »

    Encore un extrait d’Immigration-intégration : le langage de vérité : « Les Français se sentent aujourd’hui apatrides sur leur propre terre, celle de leurs ancêtres. Pour qu’ils reprennent confiance en eux et en l’avenir de la France, il est urgent qu’ils se réapproprient le droit élémentaire qui leur a été confisqué – celui d’exprimer et d’assumer ce que “Français” signifie dans leur tête, leur cœur, leur âme et surtout leur inconscient collectif ».

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    [1] La Charte de la diversité en entreprise a été instituée en octobre 2004 (Jean-Pierre Raffarin). Elle comprend actuellement 3076 entreprises signataires, dont la liste peut être consultée ici

    [2] Jean-Paul Agon, « L’Oréal fait de la discrimination positive et l’assume », propos recueillis par Nathalie Brafman et Stéphane Lauer, Le Monde, 13 juillet 2007.

    [3] Propos tenus par Anne Lauvergeon lors du Women’s Forum à Deauville, Journal de France 2, 16 octobre 2009.

    [4] La création de ce label « diversité » a été annoncée par le Président de la République dans son discours à l’École polytechnique sur l’égalité des chances. Ce label a été créé par décret le 17 décembre 2008.

    [5] Lettre adressée par Brice Hortefeux, Ministre de l’Intérieur, de l’Outre-Mer et des Collectivités territoriales à Thomas Hammarberg, commissaire aux Droits de l’homme au Conseil de l’Europe, rendue publique le 2 novembre 2010.

    [6] Claude Lévi-Strauss, Didier Éribon, De près et de loin, Odile Jacob, 1988.

    Catégories : Discrimination positive, Politique
  • Toucher à la laïcité, c’est mettre la paix civile en danger

    Février 2007, Michèle Alliot-Marie déclare : « Vous connaissez mon attachement aux valeurs qui fondent notre pacte républicain […] Et c’est parce que je suis attachée à notre pacte républicain que je défends ardemment la laïcité, principe fondamental de la République. La laïcité, c’est la protection des droits individuels. Et parce qu’elle s’oppose à toutes les discriminations, c’est également l’assurance pour chacun de vivre dans le respect de l’autre. »[1]

    Janvier 2008, Michèle Alliot-Marie, désormais Ministre de l’Intérieur, annonce qu’elle souhaite voir adaptées certaines dispositions de la Loi de 1905, une loi qu’elle juge inadaptée à « une société qui a changé » et qui, selon elle, créerait « des entraves à l’exercice des cultes ».

    Que s’est-il donc passé entre février 2007 et janvier 2008, et pour quelles raisons Michèle Alliot-Marie rejoint-elle aujourd’hui les rangs de ceux que Jean-Pierre Raffarin, alors Premier ministre, avait qualifiés d’« apprentis sorciers » ? Ces « apprentis-sorciers » qui « pourraient, en revenant sur la loi de 1905, déséquilibrer ce qu’est aujourd’hui l’organisation même de notre République. »[2]

    Dans un entretien accordé au journal La Croix, Michèle Alliot-Marie va jusqu’à fustiger les Républicains attachés à la laïcité : « Certains ont une conception que j’estime assez archaïque, voire sectaire, de la laïcité. Ce n’est pas le cas des représentants de toutes les religions et courants de pensée – y compris les obédiences maçonniques – que j’ai reçus »[3] Non seulement Michèle Alliot-Marie se permet d’opposer les Français, qui dans leur immense majorité, demeurent très attachés à la laïcité, aux représentants des religions, mais de plus elle laisse entendre que, sur la laïcité, la position des obédiences maçonniques s’accorderait à la sienne ; or, cela est totalement faux !

    Jean-Michel Quillardet, Grand Maître du Grand Orient de France, a d’ailleurs tenu à exprimer la vive inquiétude de la franc-maçonnerie, et sa mobilisation pour la préservation d’un principe républicain qui participe à la pacification de notre espace public : « C’est la première fois dans l’histoire de la Ve République qu’un chef de l’État va aussi loin dans la manifestation de sa foi, mais surtout dans la reconnaissance qu’il accorde au fait religieux. […] Nous assistons donc avec inquiétude à une nouvelle formulation des rapports entre la République et la religion […] On sent bien derrière ce projet politique une idéologie américaine - ou tocquevillienne - visant à investir la religion d’une mission de lien social. Débarrassée de toute conception théologique, métaphysique, la religion que nous propose le président de la République est un nouvel opium du peuple, avec pour fonction la paix publique, notamment dans certains quartiers en difficulté. C’est ainsi qu’en amendant la loi par le biais de mesures réglementaires, les associations cultuelles risquent de passer sous l’égide des associations de loi 1901, donc culturelles, ce qui permettrait aux collectivités locales de subventionner des activités cultuelles. Cela, nous ne l’acceptons pas. »[4] « La laïcité est un instrument de cohésion sociale permettant d’éviter toute dérive communautaire. »[5]

    Dans des temps difficiles où nous craignons que soit commis l’irréparable qui nous pousserait vers un dangereux engrenage, il est réconfortant d’entendre s’élever au sein de notre classe politique des voix de sagesse nourries par la connaissance de l’Histoire. Elles viennent rappeler aux Français des vérités que l’on aimerait voir guider la réflexion et l’action de tout homme ou femme politique. Ainsi François Bayrou est-il venu nous rappeler que « la laïcité est un bien très précieux que la France a su définir avant et mieux que les autres ».[6] Le 7 février dernier, au micro de RTL, l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin a tenu à avertir les Français du danger qui les guettait, ce danger qui plane aujourd’hui sur nombre de sociétés à travers le monde : « C’est un combat essentiel, celui de la laïcité. Il a causé, Dieu sait, beaucoup de morts dans notre pays, beaucoup de tensions dans notre pays. […] Je crois qu’il faut être vigilant […] Nous sommes dans un monde où les tensions religieuses, les tensions confessionnelles sont sources de beaucoup de crispations et de beaucoup de dangers. »[7]

    Quelle que soit leur place sur notre échiquier politique, nos hommes et femmes politiques doivent apprendre à se retrouver pour aider les Français à faire face aux dangers lorsqu’ils menacent l’essentiel, à savoir leur idéal républicain, noyau de leur identité intimement façonnée par les douleurs et cicatrices de l’Histoire. Car en ces moments, ce n’est ni sur la gauche, ni sur le centre, ni sur la droite que pèse la menace, mais bien sur la France.

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    [1] Le Chêne, 22 février 2007 : « La laïcité »

    [2] Le Monde daté du 15 novembre 2004 : « Nicolas Sarkozy fixe ses objectifs au milieu des critiques de son camp »

    [3] La Croix, 24 janvier 2008 : « Michèle Alliot Marie : certains ont une conception archaïque de la laïcité »

    [4] Le Figaro, 29 janvier 2008 : « Verdin/Quillardet : “La laïcité est-elle vraiment en danger ?” »

    [5] Le Monde daté du 11 janvier 2008 : « Inquiets pour la laïcité, les francs-maçons disent avoir obtenu des assurances de l’Élysée »

    [6] Le Monde daté du 26 décembre 2007 : « Bayrou : Sarkozy remet en cause la Laïcité républicaine »

    [7] RTL, 7 février 2008, L’invité de Jean-Michel Aphatie : Dominique de Villepin

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