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Le retour de la dîme ?

Des consommateurs paieraient-ils, sans le savoir, un impôt à une organisation religieuse ? Rappelons qu’en France, la dîme a été abolie à la Révolution. Voici quelques éléments pour alimenter la réflexion.

Marine Le Pen : « L’ensemble de la viande qui est distribuée en Île-de-France, à l’insu du consommateur, est exclusivement de la viande halal. »

Claude Guéant : « Les déclarations de Marine Le Pen selon lesquels la viande “distribuée en Île-de-France” est “exclusivement” halal, sont “absolument fausses”. »

Gilles Kepel, dans Quatre-Vingt-Treize : « Cette proportion très importante en regard d’une population estimée au maximum à 10 % du total, même si il y a une surconsommation de produits carnés chez les musulmans, induit à penser qu’une part significative est mangée par des non-musulmans, en toute connaissance (lorsqu’ils se rendent dans des boucheries halal qui sont désormais majoritaires dans de nombreuses villes) ou à leur insu. Ce dernier phénomène, selon B. Bernard et F. Bergeaud-Blackler, Comprendre le halal, est “courant depuis une dizaine d’années”, du fait “qu’une partie de la viande sans étiquetage religieux vendue en supermarché est issue d’abattages rituels” et parce que “les prix de la viande halal sont si compétitifs que certains gestionnaires des restaurants et cantines s’approvisionnent auprès de négociants de viande halal”. »

Je pense pour ma part que Marine Le Pen a vraisemblablement exagéré ou forcé le trait, en ce sens que nous consommons également en Île-de-France de la viande qui provient directement de nos terroirs, mais elle soulève néanmoins une vraie question. Le ministre des Cultes Claude Guéant a tort de balayer comme il le fait cette question d’un revers de main, car des interrogations légitimes se posent. Pour preuve, le décret paru le 28 décembre 2011, évoqué dans le Monde par le porte-parole du ministère de l’agriculture : « Selon un décret paru le 28 décembre 2011 et en application depuis début janvier, l’abattage selon le rite halal ne peut avoir lieu que “sur commande, et non de manière mécanique ou systématique”. “Cela doit répondre à une commande spécifique.” »

Le ministre des Cultes a l’obligation morale de diligenter une enquête digne de ce nom, car il se pourrait en effet qu’une partie de la viande halal qui n’est pas consommée par des musulmans se retrouve bel et bien écoulée incognito dans le circuit, de sorte que le consommateur ignore qu’il consomme une viande bénie par un homme de religion et qu’il participe également, par le biais de la taxe versée au moment du sacrifice rituel de la bête, au financement d’une organisation religieuse. Les consommateurs ont le droit de savoir et de choisir de participer ou non à ce financement en toute connaissance de cause.

Catégories : Politique

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