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  • Que faire ?

    Marianne vient de publier un hors série consacré à l'immigration.

    Sous le titre "Que faire?", je débats avec le démographe Hervé Le Bras. Le débat est animé par le journaliste Kévin Boucaud-Victoire. De nombreux aspects du sujet sont abordés aussi bien dans notre débat, que dans l'ensemble de ce hors série de Marianne.

    Trois précisions :

    - Dans le passage : "une partie des immigrés sortent des statistiques", je souhaitais parler des étrangers qui disparaissent des statistiques "étrangers" aussitôt que la carte d'identité française leur a été octroyée. 

    -  Dans le passage : "Il a ainsi supprimé le respect de la bonne assimilation par les préfectures qui délivrent la carte d’identité", il fallait comprendre : il a supprimé la vérification, par les préfectures, du respect de l’assimilation ou encore de son effectivité.  

    - Dans le passage "le diplôme n’est pas un critère. Beaucoup de gens qui ont participé à la réislamisation de la France étaient ingénieurs ou docteur en sciences. A l’inverse, vous avez des gens qui parlent mal français, mais qui épousent le destin des Français". Bien entendu, je ne voulais pas parler de réislamisation de la France puisque la France n'a jamais été musulmane, mais de la réislamisation, en France, d'une partie des jeunes de l'immigration extra-européenne.

     

     

    Catégories : Identité, Immigration
  • L'abstention aux élections est un signe politique

    Je comprends les citoyens qui s'abstiennent aux élections. L'abstention n'est pas le signe que le peuple français se désintéresse de la politique comme je l'entends ou le lis, mais signifie qu'une forte proportion du peuple n'est pas satisfait du choix qui lui est offert. Moi-même, je ne votais plus depuis le dernier hold-up de la présidentielle de 2017. À un moment donné, on finit par baisser les bras. On se dit : à quoi bon ? Rien ne semble pouvoir enrayer la machine infernale qui fait qu'au fil du temps, on se sent de moins en moins bien représenté. Les préoccupations de celles et ceux qui gouvernent semblent parfois étrangères aux préoccupations du peuple, et cela se voit trop.

    Lorsque l'abstention est trop forte, une des voies serait peut-être de revoter. La pression induite reposerait sur les épaules des candidats, qui s'évertueraient alors à mobiliser le corps électoral. On observe dans les scrutins en cours que tous les candidats n'avaient pas nécessairement intérêt à un fort taux de participation. Que vaut le résultat d'élections dont le taux de participation est ridiculement bas ? Une infime minorité décide pour la majorité. Il n'y a guère de légitimité pour celui ou celle qui est élu avec un taux d'abstention qui dépasse les 50%. Pourtant, beaucoup se pavanent quand ils devraient faire preuve de grande modestie.

    Je suis également choquée par le déni de la voix du peuple auquel conduisent les fusions et les retraits de listes entre les deux tours, car cela ouvre la possibilité à une inversion du choix des électeurs. Dans une démocratie digne de ce nom, cela ne devrait pas être possible. Mais sommes-nous encore dans une véritable démocratie ?

    Le matraquage idéologique atteint des sommets. Ici, il est demandé aux électeurs de voter contre des listes islamo-gauchistes et là, le front se fait avec des listes qui abritent des islamo-gauchistes ou des islamo-droitistes. Il est naturel que le peuple perde confiance en ceux qu'il est improprement convenu d'appeler “élites”.

    Un scrutin à un seul tour, puis des résultats d'affectation de sièges effectués dans le respect des proportions obtenues par chacune des listes, c'est-à-dire à la proportionnelle intégrale afin que chaque électeur soit représenté, voilà qui inciterait davantage à aller voter.

    Catégories : Politique
  • La démocratie confisquée

    Lundi 14 juin, un débat était organisé par LCI avec l'ensemble des têtes de listes de la région Île-de-France. C'était La grande confrontation.

    Chacun des candidats a pu s'exprimer de sorte que les électeurs puissent prendre connaissance des propositions portés par les uns et les autres sur les sujets les plus importants. Certains moments, le débat était vif et cela est tout à fait naturel. À la fin du débat, chaque Francilien aura ainsi pu se faire son opinion pour l'éclairer dans son vote de dimanche. Mais quelle n'a pas été ma surprise - je devrais dire ma colère-, de voir qu'une fois le débat terminé, au lieu de laisser chaque électeur cogiter librement, voilà qu'une phase proprement surréaliste s'ouvre et qu'un journaliste (Yves Thréard du Figaro) prend le relais pour dicter aux électeurs ce qu'il convenait de penser du débat et ainsi, de fait, orienter leurs choix de vote.

    Du matin au soir, ce sont les journalistes qui écrivent et disent aux citoyens - à longueur de plateaux radio et télé-, ce qu'il convient de penser. Vous avez dit libre arbitre ? Et l'on feint ensuite de s'étonner que l'abstention soit devenu le premier parti de France !

    Voici donc la conclusion d'Yves Thréard, dans la foulée immédiate de "la grande confrontation". Et cela a été le mot de la fin du débat des régionales en Ile-de-France. Vous pourrez ainsi vous forger votre propre opinion.

    David Pujadas: Yves, le moment difficile est venu pour vous. Il y a beaucoup de choses qui ont été dites sur pas mal de sujets. Votre conclusion ?

    Yves Thréard : Camarade David, beaucoup de choses. Alors évidemment, il y avait une tentation facile pour les uns et les autres, parce qu'ils ont tous des profils connus avec des ambitions très importantes, et on se disait : ça va devenir un débat national, ça va pas être un débat local, régional. Et on les connaît, ils maîtrisent bien leurs sujets. Et finalement, eh bien non, on a beaucoup parlé de la région, et Valérie Pécresse a raison, il va falloir faire du contrôle de chiffres, du contrôle d'affirmations, du contrôle d'allégations, parce que là, je pense qu'il y a un panier à salades qui est bien garni avec beaucoup de choses à vérifier.

    Et là, David Pujadas interrompt Yves Thréard. On se dit qu'il va tenter de ramener Yves Thréard sur une voie un peu plus objective, un peu moins partisane, mais il n'en sera rien. Il veut simplement préciser que Total ne fermera pas sa raffinerie, qu'il n'y aura pas de licenciements mais des reconversions.

    Yves Thréard poursuit: Trois mots. Le premier mot est un prénom, c'est "Valérie". Évidemment, Valérie. Valérie au pays des bobards. Parce qu'évidemment, c'était la personnalité au cœur, au centre du débat. C'est elle qui devait prendre tous les coups. Elle a joué, pas toujours en fond de court d'ailleurs, elle est monté au filet. Elle a quand même réussi à se sortir de pas mal d'attaques qui, d'entrée, ont été assez violentes. Donc évidemment, en plus avec les ambitions qu'on lui prête, des ambitions présidentielles, eh bien elle n'était pas dans une position très confortable.

    Le deuxième mot, c'est pas un prénom, c'est "opposition". En fait, on vit depuis quatre ans, et Monsieur Saint-Martin est là pour évidemment enfoncer le clou au rythme du "en même temps", c'est à dire qu'il n'y a plus ni droite ni gauche, on est et de droite et de gauche, avec un président de la République qui fait un coup de barre à droite, un coup de barre à gauche. Eh bien ce débat est absolument, je dirais, en contradiction avec ça, car ces deux projets de société - je suis tout à fait d'accord avec ce qu'a dit Valérie Pécresse tout à l'heure, c'est-à-dire que les quatre prétendants qui sont à côté de vous, David, défendaient un projet clairement de gauche qui tirait même vers une lutte révolutionnaire avec Madame Artaud, évidemment, qui nous promet toujours, eh bien, des lendemains qui chantent pour elle. Et en fond de court, trois candidats qui symbolisaient trois droites, trois droites pas si différentes que ça. Deux droites très proches l'une de l'autre, et une extrême droite qui parfois, eh bien, généralement sort du court pour nous faire de grandes digressions générales, comme Madame Artaud, où on sent qu'ils ont besoin, eh bien, l'un et l'autre, pour s'affirmer, de donner des grandes lignes idéologiques plutôt que de s'attacher aux faits régionaux, en tous les cas.

    Le troisième mot que j'emploierai, c'est "nationalisation". Évidemment, parce que ce débat, compte tenu des participants et des partis politiques qui sont présents, tout de suite on se projette. Et c'est d'ailleurs le début de la conclusion de Monsieur Bardella : on se projette dans dix à onze mois vers la présidentielle. Et ce qui était intéressant, c'est de voir les regards, les piques, les attaques entre les uns et les autres. Et on a vu que finalement, la gauche, entre eux tout va bien, mais ils sont divisés. Je ne sais pas s'ils sont irréconciliables, mais en tout les cas, ce soir ils n'ont pas montré de fracture qui paraît insurmontable. Et pourtant, et pourtant, et les études d'opinion le montrent: ils sont faibles dans le pays. Et la droite, on a remarqué la difficulté entre Madame Pécresse et Monsieur Saint-Martin de se distinguer l'un de l'autre, parce que finalement, ils disent et ils proposent souvent les mêmes choses. En revanche, Monsieur Bardella, lui, il est dans son couloir. Et on a senti d'ailleurs que Monsieur Saint-Martin était assez énervé à un moment, je crois que c'était vers 22h15, il y a eu un échange je dirais assez musclé entre l'un et l'autre, comme une préfiguration de ce qui pourrait peut-être se passer d'ici à dix mois.

    Catégories : Politique
  • Explosion des violences: notre société a créé des fauves

    Plus un jour ne passe sans que la société ait à déplorer les conséquences de l'explosion des violences. Des images et vidéos circulent en boucle de bandes qui attaquent la police ou se battent entre elles, sans compter la multitude des attaques contre des simples passants.

    En 2010, j'avais donné un entretien à la Libre Belgique alors que les voyants viraient déjà au rouge. La situation n'a fait qu'empirer. L'insécurité a étendu son manteau sur l'ensemble du territoire, et pour cause ! Les vrais leviers n'ont jamais été actionnés.

    Aujourd'hui, chacun s'auto-proclame expert et y va de ses recommandations et préconisations politiques. Ce que j'entends ou lis dans les médias me fait dire que beaucoup participent ainsi à égarer notre société. Pourquoi donc prennent-ils la parole ? Par pur narcissisme, et aussi par purs intérêts personnels.

    Voici mon entretien dans la Libre Belgique avec la journaliste Valérie Roussel.

     

    “Notre société a créé des fauves”

    Publié le

    Malika Sorel a écrit en 2007 “Le puzzle de l’intégration”, un ouvrage remarquable paru aux éditions Mille et une nuits. Cette Française d’origine algérienne, nommée membre du Haut Conseil à l’Intégration, y analyse les questions de l’immigration, de l’échec scolaire ou de la culpabilité des Français, sans langue de bois. Son esprit éclairé et sa parole responsabilisante interpellent tous ceux qui démissionnent, à commencer par l’État.

    Les journalistes français recourent à des “fixeurs” pour entrer en contact avec les habitants de banlieue. Aveu d’impuissance ? Manque de professionnalisme ?

    C‘est devenu très difficile pour tout le monde de travailler sur place. Des agents techniques de grandes entreprises de télécommunications reçoivent des consignes pour s’y rendre à une certaine heure, le matin, avant que les jeunes ne se réveillent. Ailleurs, un proviseur de lycée fraîchement arrivé a vu sa voiture vandalisée parce qu’il n’avait pas été "présenté à la population". Et le maire pensait que cet oubli était une faute ! C’est une réalité de la banlieue parisienne. C’est ce que les gens me racontent à huis clos quand on se déplace où qu’on les reçoit.

    Mercredi dernier, un jeune “fixeur” racontait au “Grand journal” pourquoi il avait piégé un journaliste du “Point” en se faisant passer pour une épouse de polygame.

    Et il invite même les journalistes à venir dans son quartier ! J’ai été choquée que personne ne relève cela. C’est très grave pour la liberté de notre pays. C’est une véritable régression. Et je suis catastrophée par l’image que ce jeune donne des gens de la banlieue. Comment, ensuite, leur faire confiance ?

    Comment les journalistes devraient-ils traiter les problèmes en banlieue ?

    Ne pas céder au chantage, exercer leur métier de journaliste, dire les choses. Et tant pis pour ceux qui vont penser que c’est exagéré. La réalité est pire que ce que les journalistes écrivent parce qu’ils s’autocensurent depuis des années. Si les médias avaient commencé par donner les prénoms et les noms de ceux qui commettent des actes délictueux, on se serait rendu compte des difficultés. Et les parents de ces jeunes l’auraient compris. Ce n’est qu’aujourd’hui, avec un chercheur comme Hugues Lagrange (voir encadré), que l’on admet cette sur-représentation des jeunes d’origine africaine et maghrébine. D’avoir caché des vérités, c’est ça qui a fait que les quartiers se sont enfoncés. Et une fois mis au ban de la société, c’est plus difficile de s’en sortir.

    Pourquoi les journalistes redoutent-ils d’être soupçonnés de racisme ?

    Ils vivent dans une société qui pratique l’idéologie de la bien-pensance. L’héritage de la Seconde Guerre mondiale est très lourd à porter, avec cette peur de stigmatiser et de faire ressurgir des phénomènes de xénophobie. La création du Front national au grand jour n’a rien arrangé. Les sujets que le FN traitait étaient transformés en catastrophe. De fait, on ne pouvait plus y toucher. A force de cacher la vérité, elle finit par exploser à la figure. Notre société a créé des fauves. Maintenant, que fait-on ? Allez expliquer à des enfants qu’il faut étudier en classe alors que c’est un processus très long quand, à côté, ils ont plein d’exemples de réussites faciles, rapides ! Pourtant, ce sont les enfants qui vont en payer les conséquences.

    Pourquoi les émigrés qui se sont épanouis en France ne s’expriment-ils pas ?

    Longtemps, ils n’intéressaient ni les médias, ni les mouvements politiques. On cherchait des Arabes ou des Noirs tenant un discours misérabiliste pour que les gens de l’immigration s’identifient à eux. Ils ont été maintenus dans la case diversité afin d’être courtisés lors des élections. On a enfermé les gens de l’immigration avec un discours sur le racisme que renvoie aujourd’hui ce jeune, invité au "Grand journal". C’est vicieux comme comportement.

    Quelle solution, alors ?

    Les citoyens doivent exprimer leur ressenti aux élus de tous les partis. Car si un seul politique porte un projet différent, le jeu électoral le fera forcément échouer.

    Catégories : Revue de presse