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  • Émission "Esprits libres" du Figaro

    Je remercie Alexandre Devecchio du Figaro de m'avoir invitée à débattre avec Dominique Reynié, Directeur de la Fondapol.

    Notre débat a été diffusé en ligne sur le site du Figaro ainsi que sur le canal 34 de la TNT. Il est à présent accessible sur YouTube.

    De nombreux sujets ont été abordés dont Mayotte; le Danemark; le code de la nationalité; l'impuissance de l'État dans un domaine qui engage pourtant la continuité historique du peuple français.

    Je me suis appliquée à démonter certaines idées reçues commepar exemple : "l'Europe empêche les États d'agir" alors même que le Danemark nous démontre le contraire de manière éclatante. Ou encore : "les quotas ou l'immigration choisie" sont la voie alors même que le Québec en est le contre-exemple absolu ! Toutes ces approches sont en réalité propagées pour dédouaner les élites de commandement de leiurs responsabiltés... 

    Vous pouvez retrouver l'intégralité du débat à cette adresse.

    Catégories : Revue de presse
  • La nausée

    Voilà ce qu’a provoqué en moi la nouvelle de la rémunération de Madame Boutin. Lu dans L’Express : « Christine Boutin a confirmé que cette rémunération (9500 euros) s’ajoutait à son indemnité de conseillère générale des Yvelines (environ 2600 euros bruts par mois) et sa retraite de parlementaire (1986-2010, environ 6000 euros par mois). »

    Éric Woerth a demandé à Christine Boutin de renoncer à son cumul de salaires : « À partir du moment où une polémique est née, il faut répondre à la polémique », a-t-il dit. Si je comprends bien le français, cela signifie qu’en l’absence de polémique, ils peuvent continuer de se goinfrer comme si de rien n’était ?

    Christine Boutin, sur France Info : « J’ai une superbe mission, une responsabilité majeure qui va sans doute participer à la pacification mondiale. Quand il s’agit du travail des enfants, de l’inégalité sociale entre travailleurs, excusez-moi du peu, ça mérite qu’on s’y donne à fond. »

    De quelle crédibilité les goinfres et autres justificateurs de goinfrerie peuvent-ils se prévaloir, pour venir ensuite évoquer la justice sociale devant des classes moyennes qui portent le pays à bout de bras ? Mais ma parole, comme on dit dans le sud, ils n’ont pas de morale ! « Ils n’ont pas de pain, qu’on leur donne de la brioche ! » : cette phrase, attribuée à Marie-Antoinette, pourrait être aussi bien prononcée par l’un de nos contemporains.

    Pour mémoire, François Fillon, le 21 septembre 2007 : « Je suis à la tête d’un État qui est en situation de faillite sur le plan financier, je suis à la tête d’un État qui est depuis 15 ans en déficit chronique, je suis à la tête d’un État qui n’a jamais voté un budget en équilibre depuis 25 ans. Ça ne peut pas durer. » Vous avez bien raison, Monsieur le Premier ministre, « ça ne peut pas durer ».

    Catégories : Politique
  • Burqa : enfin !

    Il en aura fallu des discussions, pour arriver à ce qu’un accord se dégage autour d’une interdiction générale de la burqa sur le territoire national. Comme toujours, des querelles de pouvoir se sont produites, et elles auraient pu emporter avec elles cet impératif de traduire, dans le monde réel, ce que signifient concrètement les principes républicains.

    Pour justifier l’inaction et surtout l’impuissance du politique, nous aurons entendu tous les prétextes : elles ne sont pas si nombreuses que cela à porter la burqa ; il sera impossible de faire appliquer cette loi sur le terrain ; cette loi va stigmatiser ; la burqa, ce n’est finalement qu’un bout de tissu (je l’ai entendu de mes propres oreilles lors d’une réunion)… La France se trouve à un moment de son histoire où elle n’a nul besoin d’impuissants dans le monde politique. Loin d’être neutres, ces derniers sont bien au contraire hautement nuisibles, car ils jouent le rôle d’idiots utiles.

    Pourquoi des élus, ou encore des responsables politiques, se permettent-ils de relayer dans les médias l’idée que l’interdiction de comportements contraires à notre socle de principes aboutirait à stigmatiser ? Pourquoi et dans quel but cachent-ils la vérité ? À savoir que ce sont bien ceux qui adoptent des comportements contraires aux normes collectives françaises qui se placent délibérément en marge de notre société, et qui œuvrent à leur propre stigmatisation. Concernant l’interdiction générale de la burqa, Malek Boutih est même allé jusqu’à parler de race. Calmez-vous, Monsieur Boutih, vous semblez perdre un peu les pédales !

    Le Premier ministre a dit que le gouvernement était prêt à prendre des risques juridiques. Oui, il le faut ; et il faut également faire évoluer des lois qui ont certes contribué à émanciper à une époque, mais qui enchaînent aujourd’hui, et jouent surtout le rôle d’un nœud coulant se resserrant chaque jour davantage autour du cou de notre société.

    Abdelwahab Meddeb : « En plus, avec la burqa, nous sommes confrontés à une stratégie du grignotage. Au-delà des rares cas d’adhésion religieuse authentique, il ne faut jamais perdre de vue que des islamistes mais aussi de pieux salafistes appliquent les recommandations du Conseil européen de la fatwa. Dans cette instance, les militants sont exhortés à agir dans la légalité afin de gagner, en Europe, des parcelles de visibilité en faveur de la loi islamique. » Je vous recommande vivement la lecture de l’intégralité de l’article de Monsieur Meddeb.

    Dans le discours qu’il a prononcé hier lors de son déplacement en Seine-Saint-Denis, le Président de la République a promis que la République ne reculerait pas. Comme je l’écris dans Le puzzle de l’intégration, ce n’est pas elle qui a fauté, mais l’État, qui lui a fait perdre des territoires entiers. Les citoyens attendent désormais du pouvoir politique que la République soit de nouveau chez elle partout sur le territoire français. Il y faudra du courage, de la persévérance, et une détermination de chaque instant.

    Catégories : Insertion - intégration, Politique
  • Les yeux grands fermés

    Selon la presse, le Premier ministre souhaitait un large remaniement. Au vu du sévère avertissement que le corps électoral vient d’adresser au pouvoir politique, et l’abstention en est un témoin majeur, c’eût été en effet la moindre des choses. Mais le Président de la République, qui connaît peut-être la loi de conservation de la masse de Lavoisier, a choisi de l’appliquer à la lettre : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Les Français ont donc eu droit à un petit jeu de chaises musicales, jolie expression qui désigne en réalité le recyclage du personnel politique, dont la France est la principale victime depuis des décennies ; jeu de chaises également assorti de la récupération de personnalités identifiées comme des opposantes, stratégie éculée qui vise à en diluer le « venin ». Pour la rupture attendue depuis 2007, le peuple français patientera encore. Selon le Figaro, « l’UMP s’est félicité du remaniement Fillon, saluant la “volonté de l’exécutif de rassembler toutes les sensibilités de la majorité présidentielle” ». Ce remaniement ne concernait donc pas du tout la France et les Français, mais bien uniquement l’UMP et ses courants internes…

    J’ai une petite pensée pour Xavier Darcos. La culture est en effet si peu répandue dans ce monde politique, que cela me fait toujours bien de la peine de voir partir un lettré !

    Je souhaite à présent mentionner la sortie du livre que vient de publier Michèle Tribalat, démographe et directrice de recherche à l’Ined : Les Yeux grands fermés, L’immigration en France.

    Voici quelque extraits d’un entretien que Michèle Tribalat a accordé à l’Express.

    Michèle Tribalat : Pouvoirs publics, médias, experts n’inventent pas des chiffres, mais ils privilégient les instruments qui relativisent l’immigration et présentent ses effets sous un jour favorable ou, lorsque ce n’est pas possible, qui mettent les immigrés ou leurs descendants en position de victimes.

    L’Express : Pourtant l’immigration est, selon de nombreux observateurs, utile à notre économie ?

    Michèle Tribalat : C’est ce que l’on nous martèle de tous côtés, mais je n’ai pas lu beaucoup d’études traitant de la question en France. Cette insistance contraste avec le silence assourdissant qui a accueilli le rapport du CAE, silence qui montre le peu d’intérêt pour la réalité, ou tout au moins pour un diagnostic éclairé. Et les études qui sont disponibles, souvent réalisées aux États-Unis ou au Royaume-Uni, ne mettent pas en avant une augmentation décisive du produit intérieur brut [PIB] par habitant due à l’immigration. Les nombreuses études étrangères s’accordent généralement pour constater un effet négatif sur les plus bas salaires lorsque l’immigration est faiblement qualifiée. […]

    Michèle Tribalat : L’immigration familiale a changé : elle n’accompagne plus à distance, comme autrefois, le flux d’entrées de travailleurs. Elle comprend désormais des unions dites mixtes entre Français et étrangers, dans lesquelles le conjoint français est bien souvent d’origine étrangère. Ces unions ouvrent ainsi un droit à immigrer à un étranger qui vient du même pays que celui des parents de son conjoint français.

    L’Express : Un débat sur l’immigration est donc impossible ?

    Michèle Tribalat : Il est difficile. C’est sans doute en partie lié au passé (colonisation, Shoah…). Je crois aussi que nous n’avons pas, comme les anglo-saxons, le culte de la libre expression. Ce n’est pas, chez nous, une question fondamentale. Au Royaume-Uni, par exemple, même si le débat est virulent, des positions divergentes peuvent s’exprimer. En France, s’interroger sur les bienfaits annoncés comme inévitables de l’immigration, c’est déjà pécher. Être en faveur d’une politique migratoire plus restrictive est forcément répréhensible. On fait alors immédiatement partie des “méchants” qui ne veulent pas accueillir des malheureux, et l’accusation de racisme n’est jamais bien loin. Nous n’avons pas le goût de la vérité.

    Vous pouvez lire l’intégralité de l’entretien sur le site de l’Express. Michèle Tribalat fait partie des personnes à lire, et dont les analyses méritent d'être largement relayées.

    Catégories : Immigration, Insertion - intégration, Politique