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fillon - Page 2

  • La parole à un Américain

    La différence fondamentale entre la France et les États-Unis, c’est qu’aux États-Unis, les Démocrates et les Républicains partagent un même amour de la nation américaine et ils en exigent le respect.

    Vendredi 4 décembre, j’ai assisté au colloque « Qu’est-ce qu’être Français ? » organisé par l’Institut Montaigne. Le discours de clôture du Premier ministre François Fillon était très beau. À un moment donné, j’ai eu envie de me lever et de lui crier « Aux actes, citoyen Fillon ! » Oui, nous en avons assez des beaux discours. Ce qu’il faut à présent à la France, ce sont des actes !

    Voici un extrait d’une table ronde qui avait pour sujet « Comment, concrètement, réhabiliter le sentiment d’appartenance à la communauté française ? » Et puisque nul n’est, paraît-il, prophète en son pays, laissons la parole à Thione Niang, citoyen américain.

    Thione Niang a 31 ans. Il est Américain d’origine sénégalaise. Il a fait partie de l’équipe de campagne de Barack Obama. Il est actuellement Président de la commission des affaires internationales des jeunes démocrates américains.

    Voici donc pour vous un extrait de son intervention :

    « Excusez mon Français car je suis aux États-Unis depuis neuf ans, mais pour le respect de la langue, je vais essayer de parler en français. »

    « Ce que j’ai constaté ici en France, ce que me disent les jeunes et les jeunes disent la même chose partout où je vais, c’est qu’on ne se sent pas Français surtout les minorités. Je leur parle de mon histoire. Je suis issu d’une famille pauvre du Sénégal. Quand je parle dans les conférences que je fais pour les encourager à s’engager dans leur pays, participer au développement de leur pays parce que le monde a besoin des jeunes qu’ils soient partout des acteurs de changement, ils me disent qu’en France c’est pas la même chose, ce n’est pas possible parce qu’on ne se sent pas Français, que le système ne nous inclut pas.

    Beaucoup d’entre nous qui ont quitté leur pays, on emmène notre culture avec nous. Quand je suis venu aux États-Unis, j’ai amené avec moi la culture wolof, le côté privé de cette culture, ma religion Islam. Il y a des choses que je ne vais pas laisser, mais il y a des choses dans ma culture qu’il fallait que je laisse pour m’intégrer dans la société américaine.

    Quand je suis devenu Américain, j’ai pris la nation américaine très très très au sérieux. Je suis prêt à mourir pour les États-Unis parce qu’il m’a tout donné. C’est un pays qui m’a tout donné. Même l’Afrique ne pouvait pas me donner. Et ça c’est ce que je dis aux jeunes ici. Il ne faut pas juste dire que le système ne marche pas. Ils ne me reconnaissent pas donc je ne fais pas partie. Mais tu vis en France et tu hais la France. Si tu hais la France alors prends tes affaires et rentre chez toi. Si le Sénégal était très bien, j’allais pas aller aux États-Unis. Il faut que les gens comprennent qu’ils doivent avoir la fierté et l’amour de leur pays. Prendre la nationalité d’un pays, c’est quelque chose de vraiment très sérieux. Le succès d’un pays dépend de la conscience des gens dans le fait qu’ils doivent donner à leur pays.
    »

    Catégories : Identité
  • Risque révolutionnaire ?

    C’est la question qui continue d’agiter les médias et notre classe politique. Les hommes et femmes politiques, les syndicalistes, mais aussi les journalistes, ont donné leur avis sur la question suivante : existe-t-il un risque révolutionnaire en France ? Ils réagissaient à la conviction exprimée par l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin, pour lequel ce risque existe bel et bien. Le volcan français serait-il de nouveau prêt à une éruption dont lui seul connaît le secret ?

    L’actuel Premier ministre, François Fillon, a qualifié d’ « irresponsable » l’avertissement de Dominique de Villepin. Faut-il être aveugle, sourd et ignorant de l’histoire de France pour ne pas voir, entendre et sentir que la France est désormais de nouveau entrée dans une période des plus instables, une période qui peut parfaitement déboucher sur une nouvelle révolution ? De fait, la violence que subit le peuple français, à qui on dénie l’existence d’une identité propre, pourrait bien conduire à l’avènement d’une convulsion majeure ; une crise économique prolongée pouvant jouer le rôle d’un puissant catalyseur.

    Voici une des soixante-seize recommandations formulées par Yazid Sabeg dans le rapport qu’il a remis le 7 mai dernier au Président de la République, Nicolas Sarkozy : « Action 53 : Introduire le thème de “la France aux identités multiples” dans les contenus de l’enseignement dès le primaire, au collège et au lycée. »

    Yazid Sabeg : « Les 76 actions ont suscité un accord complet de sa part… il apporte un soutien total à ce que j’ai proposé ». « Il », c'est Nicolas Sarkozy.

    Communiqué de la Présidence de la République : « Validant les grandes orientations du rapport, le Président de la République a demandé au Gouvernement d’examiner dans les meilleurs délais les différentes mesures proposées par le Commissaire. »

    Une étude très instructive sur les valeurs des Français, conduite tous les neuf ans, est passée inaperçue. Est-ce parce qu’elle met le doigt sur l’essentiel ? Dans cette étude dirigée par deux chercheurs, Pierre Bréchon et Jean-François Tchernia, on découvre que le sentiment de fierté nationale se raffermit, que 9 Français sur 10 se déclarent fiers d’être Français, et que 98% d’entre eux considèrent qu’être Français se mesure au respect de la loi et des institutions françaises. Voici l’un des enseignements de l’étude : « En 2008, être Français est donc avant tout perçu comme une donnée comportementale même si la dimension héritage par les origines n’est pas exclue. »[1]

    Pour le peuple français, la France ne possède pas d’identités multiples, mais une seule et même identité, celle que les Français transmettent, au fil de l’éducation, jour après jour, à leurs enfants.

    Selon le juriste et chercheur Hugues Fulchiron, « On peut définir la nation comme “une communauté généralement fixée sur un territoire déterminé dont la réalité résulte de caractéristiques ethniques, linguistiques, culturelles, de certaines coutumes sociales, de traditions historiques et religieuses, tous facteurs qui développent un sentiment d’appartenance et des aspirations politiques communes” […] Par la nationalité, un individu prend part à une culture, à une histoire, à un destin, devient une partie d’une nation. »[2]

    Que se passe-t-il désormais ? Tous ceux qui ne souhaitent pas prendre « part à une culture, à une histoire, à un destin » qui sont ceux du peuple français, entendent en changer les règles. La France ne serait plus le territoire d’un peuple unique, non, elle deviendrait le territoire d’un peuple qui serait à identités multiples.

    Voici un extrait de mon audition par la commission présidée par Simone Veil : « L’officialisation, par les textes, de l’existence d’une “diversité” consacrerait en réalité la coexistence, au sein de la société française, de groupes reconnus et identifiés comme ne partageant pas la même vision de la société et, ce qui est sous-jacent, pas la même définition des règles qui codifient le bien-vivre-ensemble. Cela signifie qu’à terme, chaque groupe souhaitera être régi par le corpus de lois qui découle de son propre projet de société. C’est ce vers quoi a très récemment failli glisser le Québec, et c’est ce contre quoi lutte actuellement, avec grande difficulté, la Grande-Bretagne. »

    Vous me demandez ce que je pense du rapport Sabeg ? À mes yeux, les plus condamnables ne sont pas ceux qui, venus de l’étranger, exigent que l’État français éreinte la France, mais notre classe politique, censée bien connaître l'âme du peuple français, qui, consciemment ou non, mais là n’est même plus la question, participe à placer la tête de notre pays sur le billot. Ne laissons pas mourir la France ! Mobilisons toutes nos forces pour la secourir !

    Depuis la naissance de ce blog, j’exprime à intervalles réguliers le vœu que le réveil du peuple français se produise dans le calme. Ce que je sous-entends par là, c’est que ce réveil pourrait être brutal, très brutal, car trop, c’est trop ! Je sens, comme beaucoup de Français, et comme l’a exprimé Dominique de Villepin, fin connaisseur de l’histoire de France, que le compte à rebours est enclenché et que seul un élan collectif, un rassemblement des Français autour de l’essentiel, pourra désormais l’arrêter. Quelle forme cet élan prendra-t-il ? Là est toute la question !

    ____________________________

    [1] « Égalité, tolérance, travail, bonheur : les nouvelles valeurs des Français », Le Monde daté du 25 avril 2009.

    [2] Hugues Fulchiron, « La nationalité française », Que sais-je ? - PUF, octobre 2000.

    Catégories : Politique
  • Avis du Haut Conseil à l’Intégration

    Vignette_Rapport_HCI.jpgL’avis que le HCI a rendu la semaine dernière au sujet de la transmission des valeurs et symboles de la République dessine clairement une nouvelle voie ; une voie qui rompt avec beaucoup de ce qui a été fait depuis trente ans, mais aussi une voie en rupture totale avec la direction qu’a prise l’actuel Président de la République quant à l’intégration et au maintien de la cohésion nationale.

    Vous aurez compris que le contenu de l’avis du HCI me ravit. J’y retrouve la voie et la voix de la cohérence que je défends. Vous n’aurez aucune peine à y déceler ma contribution (j’ai été auditionnée par le HCI en vue de l’élaboration de cet avis).

    Je souhaite que vous sachiez que la tâche du HCI était tout sauf aisée. Pourtant, malgré les communautaristes qui l’ont infiltré, le HCI a su trouver le courage de défendre l’idéal français et de publier des recommandations et des observations qui constituent des premières. Dans un langage clair et direct, le HCI en appelle à afficher et revendiquer tout ce qui symbolise être Français et « faire France » : le buste de Marianne, le drapeau, la Marseillaise chantée et pas seulement jouée… Le HCI rappelle également l’article 2 de la Constitution, dans lequel il est stipulé que la langue de la République française est le Français (il était temps !) J’évoque cette question de la langue dans Le puzzle de l’intégration.

    Voici un passage de mon audition par le HCI : « Il est plus que nécessaire de réaffirmer le Français comme langue de la France et de faire des campagnes de communication autour du fait qu’une langue non pratiquée, et même rejetée, n’a aucune chance d’être maîtrisée. Ces élèves issus de l’immigration, même à la troisième et quatrième génération, qui ne possèdent pas la langue française et dont un grand nombre sont dès la sixième dans l’incapacité totale de comprendre les énoncés de problèmes, ont-ils une quelconque chance de réussir leur parcours scolaire, puis leur insertion économique ? De plus, je souhaite rappeler que la langue n’est pas simplement un outil de communication. C’est véritablement un vecteur ou un véhicule de la pensée et de la vision des autres et du monde […] »

    Le HCI demande que son avis sur la transmission des valeurs et symboles de la République ne soit pas réservé aux nouveaux migrants, mais qu’il soit aussi étendu aux jeunes (comprenez aux enfants issus de l’immigration).

    Le HCI reconnaît, en filigrane, que la nationalité française ne doit être accordée à un migrant qu’en fin du processus d’intégration (p.9). La nationalité doit venir reconnaître qu’une personne est devenue pleinement française, c’est-à-dire qu’elle est désormais porteuse de l’idéal français. Le HCI effectue une distinction entre l’obligation du respect des valeurs et symboles de la France, et l’adhésion à son idéal : « C’est pourquoi il est important de distinguer respect et adhésion [à l’idéal français], le premier étant indispensable pour s’intégrer et vivre dans la société d’accueil, la seconde résultant d’une longue imprégnation avec les codes de cette société. On doit ainsi expliquer au nouvel immigrant que si l’on exige le premier, son adhésion n’est pas attendue dès son arrivée sinon après un parcours personnel qui le conduit à vouloir devenir pleinement Français par naturalisation. » C’est la distinction que j’ai introduite entre insertion et intégration dans Le puzzle de l’intégration.

    Vous aurez déduit de vous-mêmes que l’acquisition automatique de la nationalité par le biais de la naissance sur le territoire français ou par le mariage avec un Français sont contraires aux recommandations du HCI.

    Voici un extrait du Puzzle de l’intégration : « Ce n’est que lorsque la nationalité attribuée par la France sera redevenue réelle, et non factice, que les Français cesseront d’éprouver le besoin de parler de “Français de souche” et de “Français d’origine étrangère”. C’est la France qui, en donnant sa nationalité à un nombre considérable de personnes qui ne portaient pas son idéal, s’est rendue coupable de l’introduction de la notion de deux classes de Français. »

    Le HCI rejette la discrimination positive et pointe du doigt les lobbys qui souhaitent amener la France à rompre avec son héritage historique (p.24) : « Certains lobbys demandent aujourd’hui, partant du constat d’une inégalité effective, une rupture de l’égalité républicaine en introduisant une discrimination positive notamment sur des critères ethno-raciaux. Autant dire que la notion d'égalité est aujourd'hui menacée dans un contexte économique difficile, impactant l'idée de liberté. Les individus vont-ils retomber dans les "lois de l'hérédité" dont les avaient si justement extirpé la Révolution française et la Déclaration des droits de l'homme?

    Vous me demandez régulièrement que faire. L’avis du HCI sur les valeurs et symboles de la République doit être relayé le plus largement possible. Vous pouvez vous employer à le diffuser sur la Toile, mais aussi dans votre entourage et chez les élus locaux, régionaux et nationaux. Le document du HCI souffre en effet d’une très pauvre couverture média. A contrario, les recommandations que Yazid Sabeg remettra au Président de la République le 7 mai prochain seront sans aucun doute très largement médiatisées. Il faut aider les élus et tous les Français à lui opposer la réponse républicaine du HCI. C’est pourquoi il est nécessaire que l’avis du HCI parvienne à leurs oreilles. Le Premier ministre François Fillon est lui-même un Républicain ; il doit désormais apprendre à tirer bénéfice de sa position pour servir véritablement le peuple français. Pour l’instant, son attitude est incompréhensible, nous ne l’avons guère entendu sur le sujet ; pire, il semble laisser la France être entraînée dans une voie périlleuse, celle que la commission Veil avait qualifiée de « matrice de dislocation accrue de la Nation » !

    Catégories : Commission Veil - HCI, Éducation - instruction, Insertion - intégration
  • Gérer la France à temps partiel, est-ce vraiment sérieux ?

    La France peut-elle continuer à s’offrir le luxe d’être gérée à temps partiel ? C’est sa situation économique et sociale qui nous en donne la réponse.

    Extrait du Puzzle de l’intégration : « L’accumulation de fonctions et d’honneurs ne laisse plus à nos élus le temps de réfléchir à ce pourquoi nous les avons élus. C’est la raison pour laquelle ils vont chercher dans d’autres pays des recettes ou du “prêt à poser”, souvent sans même se demander si elles sont compatibles avec l’héritage culturel et social des Français. Rares sont les citoyens qui croient qu’il puisse être possible, vu la complexité des sujets à traiter, à une seule et même personne d’assumer de manière satisfaisante plusieurs responsabilités simultanément. De plus, une trop grande concentration des pouvoirs entre les mains de trop peu de gens les rend superpuissants, de cette superpuissance qui fait peur, lie les langues et fait grossir les rangs des courtisans. »

    Lors d’un récent déplacement à Périgueux dans le cadre de sa campagne municipale, le ministre de l’Éducation nationale Xavier Darcos s’est laissé aller à la confidence. Il a assuré les Pétrocoriens de sa présence régulière à leurs côtés, puisqu’il n’était, selon ses dires, à son ministère que « 2 à 3 jours par semaine ». Peut-il être réellement efficace en exerçant un temps si partiel à la tête d’un ministère qui a en charge l’avenir de la France, puisqu’il prépare les générations futures ? Depuis sa nomination, Xavier Darcos s’est surtout illustré en reprenant à son compte des mesures déjà annoncées et programmées par son prédécesseur Gilles de Robien…

    Près des deux tiers des membres du gouvernement sont candidats aux élections municipales. Même le Premier d’entre eux s’y présente. À croire que Matignon lui laisserait encore des ressources cérébrales et de l’énergie physique disponibles. Il est vrai que la situation économique et sociale de la France est si belle et si paisible, et qu’un avenir radieux est déjà assuré…

    Rien ne saurait donc détourner nos dirigeants de la recherche de la gloire du mandat électif, pas même les résultats de leur gestion, pourtant sans appel. Seule Valérie Pécresse a renoncé à se présenter à Versailles, arguant que son ministère exigeait de sa part concentration et investissement. Merci Madame Pécresse, de venir nous rappeler la nécessité d’un minimum de sérieux dans l’engagement.

    Les Français se sont laissés piéger par la règle d’un suffrage qui serait devenu une onction, règle colportée précisément par ceux qui se pensent surnaturellement si efficaces qu’ils osent encore et toujours cumuler. La confrontation au suffrage universel est-elle une condition nécessaire pour rendre l’homme ou la femme politique pertinent, sérieux et efficace ? Si tel était le cas, alors la France se porterait à merveille.

    Peut-on espérer que ceux qui cumulent des charges importantes s’assagiront un jour d’eux-mêmes, et se résoudront à exercer leur fonction à temps complet avec le niveau d’investissement que devrait spontanément leur commander le service de la France et des Français ? Je ne le crois pas une seule seconde. Ce sont véritablement les électeurs qui détiennent la solution. Ces derniers ont compris depuis fort longtemps que le cumul était à l’origine de beaucoup de leurs misères. Tant qu’ils ne se résoudront pas à émettre un signal fort et sans équivoque à leur classe politique, en sanctionnant très sévèrement les candidats au cumul déjà en charge d’une mission exigeante au service de la France, le cumul continuera d’opérer ses ravages, pour le plus grand malheur des électeurs eux-mêmes.

    Catégories : Politique