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  • Persévérons !

    Dans un récent billet, j'ai rappelé à quel point le repli communautaire pouvait être imputé à un rejet de l’intégration, et même à un refus d’insertion. Mais c’est le refus des politiques de considérer la réalité du problème qui aura conduit la France au bord du gouffre. Nous n’avons pas fini de payer les conséquences de ce manque d’engagement au service de l’intérêt général.

    Je reçois de nombreux messages de soutien de la part de Français issus de l’immigration. Je souhaiterais en partager un avec vous. Ces messages renforcent ma détermination, et doivent nous motiver encore bien davantage à faire en sorte que de plus en plus de Français, de toutes origines, affirment de manière claire leur volonté de voir enfin ce sujet traité dans toutes ses dimensions.

    « Bonjour madame

    Je suis entièrement d'accord avec vous sur votre analyse de la situation actuelle vis à vis de l'intégration et du refus du paternalisme...

    Je suis né en Afghanistan, j'ai grandi dans une cité jusqu'à 14 ans et cela ne m'a pas empêché de faire des études de médecine, que je suis sur le point de terminer avec une spécialisation en imagerie.
    Pourquoi ? car mes parents m'ont toujours dit que le seul moyen de s'en sortir c'est le travail et le respect des autres.

    Bravo continuez

    Cordialement
    »

    Catégories : Politique
  • Autorité du savoir et respect de l’école

    Étant très attachée à la question de l’école, je suis très heureuse que Le puzzle de l’intégration ait retenu l’attention de l’association Lire-Écrire qui lui a réservé un chaleureux accueil. Je vous encourage à faire connaître autour de vous cette association, qui s’est fixé comme ligne d’action d’« informer le public et de conseiller des parents, en toute indépendance ». J’ai rencontré son équipe, qui dédie tout son temps et son énergie à la défense du bien commun, à l’avenir de la France. Je vous le redis : nous ne sommes pas isolés. Nous sommes majoritaires. Nous devons en prendre pleinement conscience, et puiser dans cette prise de conscience la force de toujours avancer !

    Voici la critique publiée sur le site de Lire-Écrire :

    « Contrairement à nos habitudes, nous présentons ici un ouvrage politique, au meilleur sens du terme. L’auteur, d’origine marocaine, a demandé la nationalité française à 30 ans. Elle sait de quoi elle parle, et développe une argumentation serrée, sans oublier aucune pièce du puzzle.

    L’intégration

    Malika Sorel décrit les difficultés d’intégration, non pas des nouveaux immigrants, mais de leurs enfants et petits-enfants ; difficultés étonnantes pour nous, puisque ce sont des Français, et spécialement de jeunes Français, qui affectent de rejeter la France. Ce phénomène se produit dans tous les pays occidentaux, et même au Canada, qui pratique une politique d’immigration “choisie”.

    Le puzzle

    Les politiques et les leaders d’opinion cherchent aux difficultés une cause simple, qu’un seul principe simple suffirait à traiter. Malika Sorel nous montre qu’une situation extrêmement complexe appelle un ensemble de mesures complémentaires.

    L’un des principes qui fait actuellement débat en France est celui de la discrimination positive en faveur des minorités, qui, comme le remarque l’auteur, est une discrimination négative à l’égard de la majorité. L’adoption de ce principe renforcerait le communautarisme, et conduirait à la reconnaissance juridique des communautés. Beaucoup aux États-Unis, y compris dans les minorités, voudraient revenir en arrière, mais ils n’y parviennent pas, du fait des avantages acquis par certains.

    Dans l’enseignement, les Américains ont facilité pour les minorités l’accès aux études supérieures et aux diplômes. Dans les faits, c’est un inconvénient pour les meilleurs éléments des minorités, qui se trouvent nantis de diplômes dévalués aux yeux des employeurs. Chez nous, une mesure analogue vient d’être adoptée par Sciences-Po.

    Malika Sorel demande - comme nous le faisons - que les enfants et les adolescents défavorisés de fait, ce qui inclut d’ailleurs des Français de souche, reçoivent une aide massive afin que, moyennant les efforts nécessaires, ils puissent accéder sans artifice à la même réussite que les autres. Elle ne dissimule pas que les efforts nécessaires sont beaucoup plus importants pour eux que pour les Français moyens.

    En particulier, elle réclame, comme nous, un effort important dès la maternelle et retour, dans le primaire et le secondaire, à l’enseignement explicite et systématique du français, de la littérature, des mathématiques, au rebours de tout ce qui a été fait depuis des décennies, et particulièrement depuis 1989.

    Intégration ou insertion ?

    L’intégration, conforme aux principes français et républicains, devrait, d’après l’auteur, procéder du choix délibéré, et mûrement réfléchi, d’une nouvelle patrie. Pour les immigrés et leurs descendants immédiats, ce devrait être par excellence un choix d’adulte.

    Intégrer d’office selon le droit du sol impose un choix que beaucoup récusent : ils se disent “Français de papier” (et pour les avantages attachés aux papiers) tout en rêvant à une patrie imaginaire qui n’est pas celle que leurs parents et grands-parents ont quittée.

    Malika Sorel propose donc d’abandonner le droit du sol. Mais elle reconnaît à la France le droit d’imposer aux étrangers qu’elle héberge un devoir d’insertion, c’est-à-dire le devoir d’apprendre les lois et coutumes, et de s’y conformer dans leurs rapports avec les citoyens français.

    Le communautarisme est un frein à l’insertion, car il isole de la majorité, et maintient des règles et des coutumes propres, en fait discriminantes. Les grandes idées généreuses que certains voudraient institutionnaliser : le droit à la différence, la discrimination positive, ont trop souvent pour effet de culpabiliser les français de souche et de victimiser les autres, substituant ainsi des sentiments subjectifs à l’acceptation des réalités en France et dans les pays d’origine, réalités que Malika Sorel décrit parfaitement. Tout cela aggrave les problèmes au lieu de les résoudre.

    Pour nous, qui militons pour la refondation de l’école, nous retenons parmi les pièces du puzzle l’impératif de restaurer, aux yeux des élèves et de leurs parents, l’autorité du savoir et le respect de l’école. »

    Catégories : Éducation - instruction, Insertion - intégration, Revue de presse
  • Répliques : émission d'Alain Finkielkraut

    France Culture :

    Émission du samedi 13 décembre 2008 de 9h à 10h
    Insertion et intégration : les subtilités de l'assimilation

     
      Avec Malika Sorel et Hakim El Karoui.

     
       
    Catégories : Revue de presse
  • Rachida Dati : quand l’hôpital se moque de la charité…

    L’annulation d’un mariage à Lille pour cause de non-conformité de la marchandise reçue, et donc retournée à l’envoyeur – car il s’agit de cela et de rien d’autre, tant le statut de la femme se trouve atrophié au sein de certaines familles – suscite de très vives réactions de la part de notre classe politique. Or, cela fait bien longtemps que de telles histoires se produisent sur la terre de France, terre dite des droits de l’Homme. De même que cela fait bien longtemps qu’une écrasante proportion de mariages « mixtes », qui ne possèdent de mixte que le nom, ne sont dans les faits que l’aboutissement de tractations entre deux parties, dans le but de permettre à l’heureux élu, qui réside de l’autre côté de la Méditerranée, d’obtenir ce que je dénomme dans Le puzzle de l’intégration « le fameux sésame ». Par leur nombre très élevé, ces mariages sont devenus une question centrale, car ils sont une cause directe de l’aggravation du problème de la non-insertion et de la non-intégration. Cette question n’est en effet pas étrangère au refus de plus en plus manifeste de l’utilisation, par les migrants et leurs descendants, de la langue française ; au durcissement des positions des « jeunes » issus de l’immigration ; à l’importation d’attitudes ou de convictions que les Français ne sont pas prêts à reconnaître, car ils les considèrent comme antinomiques de l’identité française… Si le taux de mariages mixtes pouvait, à une époque bien antérieure, être le signe d’une amélioration de l’intégration, il est à présent devenu le signe patent de l’échec de l’intégration.

    Alors, quoi de neuf sous nos tropiques ? Ce qui est nouveau, c’est qu’apparaît au grand jour, aux yeux des Français de souche, et grâce à l’inacceptable décision du TGI de Lille, la brutalité de situations bien réelles qui ont cours en France. Et à présent, beaucoup de nos hommes et femmes politiques qui savaient déjà tout cela ne peuvent plus détourner les yeux et faire comme s’ils n’avaient rien vu. La classe politique, dont le devoir est d’anticiper, démontre ici avec brio qu’elle est en réalité à la traîne. Afin que la question des mariages de complaisance, qui rend encore plus improbable l’intégration de ceux qui se trouvent déjà sur le territoire français, soit véritablement prise en considération par notre classe politique, souhaitons qu’une affaire terrible – aux yeux des Français – surgisse dans le paysage public. La gouvernance par scandales successifs viendrait ainsi au secours de notre société.

    Extrait du Puzzle de l’intégration : « Les familles de l’immigration récente qui ont des enfants en âge d’être mariés, se trouvent extrêmement sollicitées pour conclure des alliances […] Cela pose un problème d’une extrême gravité aux enfants de l’immigration, qui perdent par la même occasion la liberté du choix de leur conjoint, ou qui s’engagent dans une lutte acharnée et parfois désespérée pour la préserver.

    Cette aberration couvre tantôt des mariages de complaisance, tantôt des mariages forcés pour que les heureux bénéficiaires puissent à leur tour devenir « Français ». Ce phénomène est connu depuis très longtemps par notre classe politique. En pensant défendre la liberté de mariage des enfants issus de l’immigration avec des étrangers, les Français soutiennent le plus souvent, dans les faits, la confiscation de la liberté de ces enfants de se marier avec le conjoint de leur choix. »

    Dans ce contexte, Rachida Dati fait preuve d’un incroyable toupet en rejetant sur la gauche la responsabilité de tous les errements en matière de politique d’intégration, alors que la droite et la gauche ont partagé le pouvoir à quasi-égalité depuis trois décennies. Comment peut-elle se permettre de telles attaques, elle qui a de prime abord trouvé des justifications à cette annulation de mariage ? Rachida Dati est-elle bien placée pour critiquer la politique d’intégration menée par la gauche ? Elle qui fut conseillère à la prévention de la délinquance de Nicolas Sarkozy Place Beauvau ; période qui n’a pas vu la délinquance des enfants issus de l’immigration régresser, mais au contraire exploser, comme elle l’exposait elle-même le 22 juin 2007 au Tribunal de Grande Instance de Bobigny. Le coût de l’incarcération d’un mineur, arme lourde mais impuissante bien que très prisée de l’actuel Ministre de la Justice, est d’environ 230 000 euros par an. Ne serait-ce que pour contribuer au nécessaire allégement de la dépense publique, l’État ne devrait-il pas se muscler davantage sur les dossiers dont il se doit d’assumer la responsabilité, puisque le « bien vivre ensemble » en dépend ? Pour mémoire, je rappellerai ici ce que Rachida Dati ne peut en aucun cas ignorer : contrairement à ce qu’elle a osé affirmer devant la représentation nationale, ce qu’elle dénomme « la politique des grands frères » n’a jamais été fabriquée par la gauche…

    Il me semble par ailleurs important de préciser que ni la gauche, ni la droite n’ont souhaité mener la France au chaos. Notre personnel politique a considérablement sous-estimé la complexité des problèmes. Il a parié sur le fait que le temps viendrait à bout de toutes les difficultés. Combien de fois ai-je entendu dans le milieu politique : « la France en a vu d’autres » ! Quel regard la société porterait-elle sur un parent qui aurait observé avec autant de détachement et d’indifférence son enfant soumis à une terrible épreuve ?

    Vu la gravité des défis que nous devons tous participer à relever, il est irresponsable de dépenser la moindre énergie à tenter de déterminer qui, de la gauche ou de la droite, sur le sujet de l’intégration, a par le passé perpétré le plus grand nombre de mauvaises actions politiques. Je pense qu'il est désormais bien trop tard pour se permettre un tel luxe. Nous devons veiller à nous focaliser sur ce qui se déroule, et il est manifeste que l'équipe politique qui détient aujourd’hui le pouvoir de décision, si elle n’est pas raisonnée à temps, affaiblira de manière irréversible, sans l’avoir prémédité, les fondations de la maison France ; j’insiste sur le terme « irréversible ». L’ironie du sort pour les Français est que l’élection présidentielle de 2007 se sera gagnée sur le thème de l’identité nationale.

    Catégories : Insertion - intégration, Politique