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sarkozy - Page 11

  • Luc Ferry : « la discrimination positive est une catastrophe ! »

    Le philosophe Luc Ferry, ancien ministre de l’Éducation nationale, membre de la commission Balladur sur la réforme des institutions, était l’invité du journal du matin de France Culture le 21 novembre dernier.

    Il a tenu des propos très forts et des plus encourageants pour tous ceux qui continuent, malgré le parti pris des médias, de défendre la nécessité de mettre en échec les politiques qui travaillent à communautariser encore davantage la société française :

    « Je crains quelque chose de pire. Le vrai risque aujourd’hui, c’est ce que j’appellerais la constitutionnalisation des communautarismes, de la fragmentation sociale. Je pense que la discrimination positive, l’effet Obama, va relancer cette affaire de discrimination positive. Là, il y a un vrai danger, parce que constitutionnaliser les communautés, ce qu’on appelle la “diversité” entre guillemets on reste dans le flou, on va en effet abandonner la tradition républicaine à laquelle je suis très attaché. Non pas parce qu’elle est française. Je m’en fous qu’elle soit française. Ce n’est pas le problème. S’il y avait une tradition française qui n’est pas bonne, bien il faudrait la changer. On avait la tradition française de ne pas donner le droit de vote aux femmes, on l’a changée. Bon, ce n’est pas parce que je suis Français que je suis attaché à l’idée républicaine. C’est parce que le principe républicain est à mon avis le seul qui permet véritablement l’intégration réussie et qui évite en effet la fragmentation sociale.

    Quand je vois, nous, avec Olivier Duhamel, dans la commission présidée par Balladur de la réforme des institutions, nous avions refusé de nous occuper du préambule de la Constitution parce que nous savions en fait que derrière cette mission, il y avait la volonté d’introduire de la diversité, c’est à dire de la discrimination positive dans le préambule de la Constitution et nous ne voulions pas le faire, en tout cas majoritairement dans la commission. Nous ne voulions pas le faire et c’est pourquoi le Président de la République a nommé Madame Simone Veil pour justement tenter d’introduire cette fichue discrimination positive dans le droit français et je pense que c’est honnêtement une catastrophe ! »

    Catégories : Commission Veil - HCI, Discrimination positive
  • Offensive sur la République française : ils sortent l’artillerie lourde !

    Aujourd'hui a paru, dans le Journal du Dimanche, un tir d'obus sur les principes qui constituent le socle des valeurs fondamentales qui sculptent la société française. L'offensive est menée par Yazid Sabeg, un richissime homme d'affaires d'origine algérienne. Il est escorté par Carla Bruni-Sarkozy, qui figure en première page du journal.

    Après une menace à peine voilée à la France, « Nous sentons partout la crispation identitaire, des sifflements de la Marseillaise aux rappels à l'ordre civiques qui restent vains et incompris », l'appel de Yazid Sabeg met notre pays en accusation : « Mais quelle conception de l’homme faut-il se faire pour accepter que l’élite économique, politique, sociale, y reste une chasse gardée ? », pour finalement sommer la République française d’abandonner l’égalité républicaine, pour lui substituer un système de privilèges à la naissance, selon l'origine ethnique ou raciale.

    Voici les termes contenus dans la pétition, derrière lesquels se cache très habilement la discrimination positive :

    • égalité réelle
    • politiques résolument volontaristes pour l’équité et la diversité
    • actions positives
    • systématiser les politiques volontaristes de réussite éducative et la promotion des talents dans les quartiers populaires
    • inciter fortement les employeurs et le premier d’entre eux, l’État, à mettre en place des politiques de promotion de la diversité, fondées sur l’obligation de résultat [traduisez : mettre en place des quotas basés sur les statistiques ethniques et raciales]
    • soumettre les partis politiques à un pacte national de la diversité et organiser un Grenelle de l’égalité réelle et de la diversité

    Devant cette offensive d’ampleur inégalée, dans laquelle l’épouse du Président de la République française utilise sa position pour soutenir une pétition qui dénigre ouvertement la France, une entreprise qui vise à diviser les Français et les trier selon leur origine ethnique et raciale – division porteuse du ferment d’affrontements ethniques et raciaux dans notre pays, j’en développe les raisons en long et en large dans Le puzzle de l’intégration ;

    devant cette offensive dans laquelle le Président du groupe des Députés UMP, Jean-François Copé, apporte sa signature à une pétition dont le but est d’enterrer le pacte républicain qui lie tous les Français ;

    à la veille de la réception par le Président de la République d’une association qui a basé tout son combat politique sur la nécessaire repentance de la France, j’ai nommé le Conseil Représentatif des Associations Noires ;

    il devient urgent et de la plus haute importance que chaque citoyen français, dans le calme et avec une sérénité déterminée et de chaque instant, relève la tête avec fierté, et s’engage pour aider la France – le bien le plus précieux que nous avons la responsabilité de léguer pacifié à nos descendants – à faire barrage à toute tentative de déstabilisation ! Oui, chaque Français, car les communautaristes sont désormais très puissants. Ils ont investi toutes les sphères du pouvoir médiatique et politique. Les trois pages du JDD nous démontrent que nous n’avons pas affaire à des individus esseulés aux faibles moyens.

    Nous réussirons, car nous n’avons pas d’autre choix. Nos élus ont pour mission première de veiller sur nos fondamentaux. Allez vers eux. Ils ont aussi besoin de notre soutien afin de résister aux pressions qui s’exercent sur eux.

    Catégories : Discrimination positive, Politique
  • Rachida Dati : quand l’hôpital se moque de la charité…

    L’annulation d’un mariage à Lille pour cause de non-conformité de la marchandise reçue, et donc retournée à l’envoyeur – car il s’agit de cela et de rien d’autre, tant le statut de la femme se trouve atrophié au sein de certaines familles – suscite de très vives réactions de la part de notre classe politique. Or, cela fait bien longtemps que de telles histoires se produisent sur la terre de France, terre dite des droits de l’Homme. De même que cela fait bien longtemps qu’une écrasante proportion de mariages « mixtes », qui ne possèdent de mixte que le nom, ne sont dans les faits que l’aboutissement de tractations entre deux parties, dans le but de permettre à l’heureux élu, qui réside de l’autre côté de la Méditerranée, d’obtenir ce que je dénomme dans Le puzzle de l’intégration « le fameux sésame ». Par leur nombre très élevé, ces mariages sont devenus une question centrale, car ils sont une cause directe de l’aggravation du problème de la non-insertion et de la non-intégration. Cette question n’est en effet pas étrangère au refus de plus en plus manifeste de l’utilisation, par les migrants et leurs descendants, de la langue française ; au durcissement des positions des « jeunes » issus de l’immigration ; à l’importation d’attitudes ou de convictions que les Français ne sont pas prêts à reconnaître, car ils les considèrent comme antinomiques de l’identité française… Si le taux de mariages mixtes pouvait, à une époque bien antérieure, être le signe d’une amélioration de l’intégration, il est à présent devenu le signe patent de l’échec de l’intégration.

    Alors, quoi de neuf sous nos tropiques ? Ce qui est nouveau, c’est qu’apparaît au grand jour, aux yeux des Français de souche, et grâce à l’inacceptable décision du TGI de Lille, la brutalité de situations bien réelles qui ont cours en France. Et à présent, beaucoup de nos hommes et femmes politiques qui savaient déjà tout cela ne peuvent plus détourner les yeux et faire comme s’ils n’avaient rien vu. La classe politique, dont le devoir est d’anticiper, démontre ici avec brio qu’elle est en réalité à la traîne. Afin que la question des mariages de complaisance, qui rend encore plus improbable l’intégration de ceux qui se trouvent déjà sur le territoire français, soit véritablement prise en considération par notre classe politique, souhaitons qu’une affaire terrible – aux yeux des Français – surgisse dans le paysage public. La gouvernance par scandales successifs viendrait ainsi au secours de notre société.

    Extrait du Puzzle de l’intégration : « Les familles de l’immigration récente qui ont des enfants en âge d’être mariés, se trouvent extrêmement sollicitées pour conclure des alliances […] Cela pose un problème d’une extrême gravité aux enfants de l’immigration, qui perdent par la même occasion la liberté du choix de leur conjoint, ou qui s’engagent dans une lutte acharnée et parfois désespérée pour la préserver.

    Cette aberration couvre tantôt des mariages de complaisance, tantôt des mariages forcés pour que les heureux bénéficiaires puissent à leur tour devenir « Français ». Ce phénomène est connu depuis très longtemps par notre classe politique. En pensant défendre la liberté de mariage des enfants issus de l’immigration avec des étrangers, les Français soutiennent le plus souvent, dans les faits, la confiscation de la liberté de ces enfants de se marier avec le conjoint de leur choix. »

    Dans ce contexte, Rachida Dati fait preuve d’un incroyable toupet en rejetant sur la gauche la responsabilité de tous les errements en matière de politique d’intégration, alors que la droite et la gauche ont partagé le pouvoir à quasi-égalité depuis trois décennies. Comment peut-elle se permettre de telles attaques, elle qui a de prime abord trouvé des justifications à cette annulation de mariage ? Rachida Dati est-elle bien placée pour critiquer la politique d’intégration menée par la gauche ? Elle qui fut conseillère à la prévention de la délinquance de Nicolas Sarkozy Place Beauvau ; période qui n’a pas vu la délinquance des enfants issus de l’immigration régresser, mais au contraire exploser, comme elle l’exposait elle-même le 22 juin 2007 au Tribunal de Grande Instance de Bobigny. Le coût de l’incarcération d’un mineur, arme lourde mais impuissante bien que très prisée de l’actuel Ministre de la Justice, est d’environ 230 000 euros par an. Ne serait-ce que pour contribuer au nécessaire allégement de la dépense publique, l’État ne devrait-il pas se muscler davantage sur les dossiers dont il se doit d’assumer la responsabilité, puisque le « bien vivre ensemble » en dépend ? Pour mémoire, je rappellerai ici ce que Rachida Dati ne peut en aucun cas ignorer : contrairement à ce qu’elle a osé affirmer devant la représentation nationale, ce qu’elle dénomme « la politique des grands frères » n’a jamais été fabriquée par la gauche…

    Il me semble par ailleurs important de préciser que ni la gauche, ni la droite n’ont souhaité mener la France au chaos. Notre personnel politique a considérablement sous-estimé la complexité des problèmes. Il a parié sur le fait que le temps viendrait à bout de toutes les difficultés. Combien de fois ai-je entendu dans le milieu politique : « la France en a vu d’autres » ! Quel regard la société porterait-elle sur un parent qui aurait observé avec autant de détachement et d’indifférence son enfant soumis à une terrible épreuve ?

    Vu la gravité des défis que nous devons tous participer à relever, il est irresponsable de dépenser la moindre énergie à tenter de déterminer qui, de la gauche ou de la droite, sur le sujet de l’intégration, a par le passé perpétré le plus grand nombre de mauvaises actions politiques. Je pense qu'il est désormais bien trop tard pour se permettre un tel luxe. Nous devons veiller à nous focaliser sur ce qui se déroule, et il est manifeste que l'équipe politique qui détient aujourd’hui le pouvoir de décision, si elle n’est pas raisonnée à temps, affaiblira de manière irréversible, sans l’avoir prémédité, les fondations de la maison France ; j’insiste sur le terme « irréversible ». L’ironie du sort pour les Français est que l’élection présidentielle de 2007 se sera gagnée sur le thème de l’identité nationale.

    Catégories : Insertion - intégration, Politique
  • Une pensée pour ce si cher Liban, et aussi pour l’Europe

    Le Liban plonge à nouveau dans la guerre civile, traduction de la haine que se vouent désormais les différentes sensibilités en présence. Que dire de ce cher Liban, autrefois surnommé « la Suisse du Moyen-Orient » ? Il y a seulement quelques jours, je lisais des spécialistes exprimant la conviction que le Liban ne renouerait plus jamais avec les guerres fratricides : non, les Libanais avaient bien trop souffert pour s’y replonger ; ils avaient désormais compris que leur destin ne pouvait qu’être collectif. La grande naïveté de ces conclusions m’avait sidérée : je savais le contraire plus que probable, pour une multitude de raisons dont je ne citerai qu’une : toute la structure politique du Liban, toute l’organisation de sa société entretiennent, sur le terrain, le séparatisme des Libanais, le communautarisme. Comment, dans ces conditions, espérer faire naître, à moyen ou long terme, un sentiment d’unité des citoyens qui viendrait transcender toutes les autres dimensions, qui tiendrait à distance tout ce qui fournit prétexte à se regarder comme différents et à se déchirer ? C’est tout simplement impossible !

    Dans Le puzzle de l’intégration, j’évoque le grand risque qu’encourrait la France à se « libaniser ». Or elle est à présent en voie de libanisation avancée, et les Français l’ont au demeurant déjà compris. Il faudrait véritablement être aveugle pour ne pas le percevoir, tant cette libanisation se conjugue désormais au quotidien. Au Liban, les tensions dévastatrices sont le fait de groupes qui appartiennent pourtant à la même ethnie, qui partagent le même passé. Qu’adviendra-t-il de la société française, alors que nous sommes dans un cas de figure autrement plus complexe ?

    Nous disposions de quelques années seulement pour tenter de redresser la barre, quelques années pour tirer l’enseignement des erreurs passées et bâtir un projet de paix pour l’avenir. Or chaque jour nous apporte son lot d’errements politiques, qui nous coûteront à tous. Car il faut en prendre conscience, nul ne sortira vainqueur de l’irréparable ; le Liban et l’Algérie sont là pour en témoigner.

    Il manque à notre classe politique un fil conducteur, un esprit de cohérence qui la mènerait vers la réalisation d’une véritable vision au service de l’intérêt général. Cette regrettable faiblesse n’est pas l’apanage de la France ; elle est malheureusement largement partagée par d’autres classes politiques à travers l’Europe. Signe des temps, et il n’y a là nul hasard, la majorité des élections qui se sont tenues en Europe ont donné le pouvoir à des candidats de droite, flirtant avec l’extrême droite. Le risque est là, bien présent, que les peuples européens, désormais trop inquiets pour réfléchir un tant soit peu, ne réinstallent le populisme en Europe. L’Histoire ne serait-elle finalement qu’un éternel recommencement ? L’Humanité aurait-elle donc régulièrement besoin de nuages sombres, puis de déluges, pour savoir apprécier à nouveau à leur juste valeur les bienfaits des rayons du soleil ? Qui sont finalement les plus fautifs dans tout cela ? Sont-ce les populistes qui excellent dans l’exploitation de la faiblesse de peuples rendus hagards par la peur de disparaître ? Ou sont-ce les sages qui n’ont pas su puiser en eux le courage de parler, et surtout de se lever à temps ?

    Nous vivons à une époque où le père, le pouvoir politique, a perdu la raison. Non seulement le père ne protège plus ses enfants du pire, mais c’est lui qui leur en fait courir le risque ; celui d’une descente aux enfers. Après l’invitation à peine voilée faite au prêtre, au rabbin, à l’imam de venir s’immiscer dans l’espace public ; après l’alignement de la France sur les positions des adeptes de l’axe du bien et du mal pour départager les Hommes sur Terre ; après la lettre de mission envoyée à la commission Veil pour tenter de subdiviser, de manière officielle, le peuple français, voici l’Europe qui entre dans la danse macabre et demande à la France de transposer une directive qui a trait à la lutte contre les « discriminations ». Et l’impayable Nadine Morano de rappeler aux élus de la Nation encore habités de raison : « La Commission européenne nous a demandé très explicitement de reprendre sa définition des discriminations. Si le Parlement [français] retient une autre définition, la Commission n’hésitera pas à saisir la Cour de justice européenne, qui lui donne raison dans 95% des cas. »

    L’Europe organise elle-même sa subdivision en victimes et bourreaux, creusant ainsi le lit du torrent de sang qui pourrait un jour inonder ses plaines. La Saint-Barthélemy est un souvenir à présent trop fugace pour nous rappeler la fragilité du lien de cohésion. William Shakespeare ne conseillait-il pas d’« abandonner ceux qui s’abandonnent eux-mêmes » ? Oui, mais les peuples européens ont-ils jamais souhaité s’abandonner ? N’est-ce pas plutôt le pouvoir politique qui, sans le savoir bien sûr, et sans le vouloir, les conduit au sacrifice ?

    Le 6 mai dernier, lors d’un débat à l’université de Paris-Dauphine, l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin a tenu les propos suivants : « La politique, c’est le lieu et le moyen d’accompagner un peuple pour le destin qu’il s’est choisi. » C’est là où le bât blesse, car, à n’en point douter, ni le peuple français, ni les autres peuples européens n’ont choisi le destin qui leur est fait. C’est cette méprise qui toujours conduit aux révolutions : un peuple qui prend conscience d’avoir été dessaisi du choix de son destin tente de le reprendre en main.

    Rêvons donc que le père, le pouvoir politique, se ressaisisse ! La France doit à nouveau montrer le chemin. Elle doit ouvrir la voie.

    Catégories : Discrimination positive