Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

bayrou

  • Les valeurs de François Bayrou et celles de la République

    François Bayrou a beaucoup parlé de valeurs. La plupart des hommes et femmes politiques évoquent cette notion sans que l’on sache si leurs valeurs sont en accord avec celles du socle républicain.

    Regardez cet entretien de François Bayrou avec le Bondy Blog, diffusé par La Chaîne Parlementaire. À 40’, il évoque son ministère de l’Égalité et à 42’, une femme voilée lui pose la question suivante : « Vous pensez que je peux travailler dans la fonction publique ? » Dans cette même vidéo, François Bayrou, qui a été ministre de l’Éducation nationale, aborde également la question des mères voilées qui souhaitent accompagner les sorties scolaires, lesquelles, par définition, font partie du temps scolaire.

    Dans Banlieue de la République, Gilles Kepel évoque la campagne pour les élections municipales de 2008 à Clichy-sous-Bois (93). On apprend que « le maire sortant avait dénoncé le comportement de la liste conduite par Mohammed Dine – Modem – qui mélange, sans vergogne, à travers une campagne de terrain, la politique et une appartenance religieuse (…) dont le programme prévoit “d’interdire l’alcool sur le territoire”… et de “fermer la mairie le vendredi” (…) ». Tancé par l’hebdomadaire Marianne (dirigé à l’époque par un candidat MoDem, comme le précise Gilles Kepel), le maire PS Claude Dilain persiste et signe : « J’ai en en effet dénoncé ces comportements et je précise que je suis en capacité d’en apporter la preuve devant une autorité judiciaire si une procédure est engagée. »

    Vous pourrez également retrouver sur la Toile des informations relatives au ralliement du judoka Djamel Bouras à François Bayrou. Voici un petit rafraîchissement de mémoire.

    « La question à trancher, au fond, c’est de savoir ce qui est le plus important : les valeurs ou le programme », analyse Robert Rochefort, vice-président du MoDem, qui penche pour les valeurs.

    Alors, lorsque François Bayrou parle des valeurs, de quelles valeurs parle-t-il au juste ? Ses valeurs se confondent-elles avec celles du socle républicain ? Se confondent-elles avec celles d'une majorité de ses électeurs ? Pas si sûr.

    Catégories : Politique
  • Responsables ou irresponsables ?

    Martine Aubry, dimanche 22 novembre : « Le PS doit défendre une régularisation large des sans-papiers. »

    François Bayrou, le 24 novembre sur France Inter : « On ne peut pas continuer comme on le fait depuis des années avec des gens qui travaillent […] donc je pense qu’il faudra trouver un moyen de leur rendre ou de leur donner les papiers qu’ils devraient avoir. »

    Voilà des prises de positions que je juge totalement irresponsables de la part de personnalités membres de partis politiques de gouvernement, qui peuvent donc demain présider au destin de la France et des Français.

    Faut-il rappeler que les régularisations constituent un appel d’air extraordinaire pour tous les candidats à l’immigration, qui savent parfaitement qu’il suffit d’entrer illégalement sur le territoire français puis d’attendre patiemment l’obtention de papiers qui viendront tôt ou tard, ne serait-ce par le biais de l’enfantement sur le sol français ou par l’accession au pouvoir d’irresponsables en la matière ?

    Pourquoi employer le terme d’« irresponsables » :

    • Faut-il rappeler à ces « responsables » politiques que la France compte 3 millions de chômeurs « officiels » ? Que beaucoup de ceux qui n’espèrent plus rien (au vu de leur âge) ne s’inscrivent plus au Pôle Emploi ? Que les femmes sont durement frappées par le travail partiel ? Que l’État français dépense des sommes considérables en RMI, RSA et autres aides sociales, dont une partie va à des personnes qui pourraient parfaitement occuper les emplois détenus par des clandestins ?
    • Faut-il leur rappeler que l’intégration, à large échelle, de populations extra-européennes est un cuisant échec dont nous payons chaque jour les conséquences et que, plus grave encore, cet échec met désormais la République en danger ?

    Que nous préparent, sans le vouloir et sans le savoir, tous ces « responsables » politiques, dans lesquels j’inclus ceux qui prônent l’instauration de la discrimination positive en faveur des classes populaires ? Ils nous préparent, dans les faits, un violent conflit entre les classes moyennes et les classes populaires !

    Catégories : Politique
  • Toucher à la laïcité, c’est mettre la paix civile en danger

    Février 2007, Michèle Alliot-Marie déclare : « Vous connaissez mon attachement aux valeurs qui fondent notre pacte républicain […] Et c’est parce que je suis attachée à notre pacte républicain que je défends ardemment la laïcité, principe fondamental de la République. La laïcité, c’est la protection des droits individuels. Et parce qu’elle s’oppose à toutes les discriminations, c’est également l’assurance pour chacun de vivre dans le respect de l’autre. »[1]

    Janvier 2008, Michèle Alliot-Marie, désormais Ministre de l’Intérieur, annonce qu’elle souhaite voir adaptées certaines dispositions de la Loi de 1905, une loi qu’elle juge inadaptée à « une société qui a changé » et qui, selon elle, créerait « des entraves à l’exercice des cultes ».

    Que s’est-il donc passé entre février 2007 et janvier 2008, et pour quelles raisons Michèle Alliot-Marie rejoint-elle aujourd’hui les rangs de ceux que Jean-Pierre Raffarin, alors Premier ministre, avait qualifiés d’« apprentis sorciers » ? Ces « apprentis-sorciers » qui « pourraient, en revenant sur la loi de 1905, déséquilibrer ce qu’est aujourd’hui l’organisation même de notre République. »[2]

    Dans un entretien accordé au journal La Croix, Michèle Alliot-Marie va jusqu’à fustiger les Républicains attachés à la laïcité : « Certains ont une conception que j’estime assez archaïque, voire sectaire, de la laïcité. Ce n’est pas le cas des représentants de toutes les religions et courants de pensée – y compris les obédiences maçonniques – que j’ai reçus »[3] Non seulement Michèle Alliot-Marie se permet d’opposer les Français, qui dans leur immense majorité, demeurent très attachés à la laïcité, aux représentants des religions, mais de plus elle laisse entendre que, sur la laïcité, la position des obédiences maçonniques s’accorderait à la sienne ; or, cela est totalement faux !

    Jean-Michel Quillardet, Grand Maître du Grand Orient de France, a d’ailleurs tenu à exprimer la vive inquiétude de la franc-maçonnerie, et sa mobilisation pour la préservation d’un principe républicain qui participe à la pacification de notre espace public : « C’est la première fois dans l’histoire de la Ve République qu’un chef de l’État va aussi loin dans la manifestation de sa foi, mais surtout dans la reconnaissance qu’il accorde au fait religieux. […] Nous assistons donc avec inquiétude à une nouvelle formulation des rapports entre la République et la religion […] On sent bien derrière ce projet politique une idéologie américaine - ou tocquevillienne - visant à investir la religion d’une mission de lien social. Débarrassée de toute conception théologique, métaphysique, la religion que nous propose le président de la République est un nouvel opium du peuple, avec pour fonction la paix publique, notamment dans certains quartiers en difficulté. C’est ainsi qu’en amendant la loi par le biais de mesures réglementaires, les associations cultuelles risquent de passer sous l’égide des associations de loi 1901, donc culturelles, ce qui permettrait aux collectivités locales de subventionner des activités cultuelles. Cela, nous ne l’acceptons pas. »[4] « La laïcité est un instrument de cohésion sociale permettant d’éviter toute dérive communautaire. »[5]

    Dans des temps difficiles où nous craignons que soit commis l’irréparable qui nous pousserait vers un dangereux engrenage, il est réconfortant d’entendre s’élever au sein de notre classe politique des voix de sagesse nourries par la connaissance de l’Histoire. Elles viennent rappeler aux Français des vérités que l’on aimerait voir guider la réflexion et l’action de tout homme ou femme politique. Ainsi François Bayrou est-il venu nous rappeler que « la laïcité est un bien très précieux que la France a su définir avant et mieux que les autres ».[6] Le 7 février dernier, au micro de RTL, l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin a tenu à avertir les Français du danger qui les guettait, ce danger qui plane aujourd’hui sur nombre de sociétés à travers le monde : « C’est un combat essentiel, celui de la laïcité. Il a causé, Dieu sait, beaucoup de morts dans notre pays, beaucoup de tensions dans notre pays. […] Je crois qu’il faut être vigilant […] Nous sommes dans un monde où les tensions religieuses, les tensions confessionnelles sont sources de beaucoup de crispations et de beaucoup de dangers. »[7]

    Quelle que soit leur place sur notre échiquier politique, nos hommes et femmes politiques doivent apprendre à se retrouver pour aider les Français à faire face aux dangers lorsqu’ils menacent l’essentiel, à savoir leur idéal républicain, noyau de leur identité intimement façonnée par les douleurs et cicatrices de l’Histoire. Car en ces moments, ce n’est ni sur la gauche, ni sur le centre, ni sur la droite que pèse la menace, mais bien sur la France.

    ____________________________

    [1] Le Chêne, 22 février 2007 : « La laïcité »

    [2] Le Monde daté du 15 novembre 2004 : « Nicolas Sarkozy fixe ses objectifs au milieu des critiques de son camp »

    [3] La Croix, 24 janvier 2008 : « Michèle Alliot Marie : certains ont une conception archaïque de la laïcité »

    [4] Le Figaro, 29 janvier 2008 : « Verdin/Quillardet : “La laïcité est-elle vraiment en danger ?” »

    [5] Le Monde daté du 11 janvier 2008 : « Inquiets pour la laïcité, les francs-maçons disent avoir obtenu des assurances de l’Élysée »

    [6] Le Monde daté du 26 décembre 2007 : « Bayrou : Sarkozy remet en cause la Laïcité républicaine »

    [7] RTL, 7 février 2008, L’invité de Jean-Michel Aphatie : Dominique de Villepin

    Catégories : Insertion - intégration
  • Décision attendue du Conseil constitutionnel

    Le 25 octobre dernier, le Parti Socialiste a déposé un recours au Conseil constitutionnel sur la loi sur l’immigration. Le Conseil constitutionnel dispose d’un mois, à dater du 25 octobre, pour rendre sa décision.

    Le document de recours a également été signé par François Bayrou, Président du MoDem, ainsi que par des députés du groupe GDR (communistes et Verts). Ils ont demandé entre autres au Conseil constitutionnel de censurer l’article qui permettrait de légaliser le recours aux statistiques ethniques dans notre pays. Voici le passage en question :

    « Quant à l’article 63 autorisant les statistiques ethniques issu d’un amendement parlementaire, il convient de s’interroger sur son lien avec un texte relatif à l’immigration, alors de surcroît que le législateur n’a pas apporté toutes les garanties nécessaires à la protection des droits fondamentaux en cause dont ceux consacrés par l’article 1er de la Constitution. C’est pourquoi, il nous apparaît si important que vous fassiez prévaloir les droits et libertés fondamentaux, loin des exploitations électorales, en demeurant tout simplement fidèle à votre jurisprudence protectrice des principes républicains. Votre décision est donc, à cet égard, particulièrement espérée. »

    J’ai été très heureuse de constater à cette occasion que le sursaut sur le comptage ethnique s’était produit, même s’il fut extrêmement tardif. L’honneur de notre représentation nationale est donc sauf : tous nos élus ne se sont en effet pas laissés aveugler par la seule question des tests ADN. Il me semble que le premier devoir qui devrait incomber à chacun de nos parlementaires est la vigilance constante quant au respect des principes fondamentaux de notre pacte républicain. Comme je le développe dans Le puzzle de l’intégration, non seulement ces principes concourent à sculpter l’identité française, mais ils participent très largement à dessiner la société française de demain. Pour ces raisons, si « l’envie » prenait à nos gouvernants de modifier ces principes, la moindre des choses serait bien qu’ils consultent le peuple français sur des questions aussi lourdes de conséquences. Des choix qui à terme bouleverseraient notre société ne sauraient en effet être imposés au peuple français, sans même, il faut le signaler, l’avoir informé de tous les tenants et aboutissants. C’est moralement et éthiquement indéfendable.

    Je ne suis malheureusement pas certaine que l’on s’embarrasse vraiment de ces considérations, qui pourtant touchent véritablement au respect du peuple français. Il n’est qu’à observer ce qui se produit actuellement avec l’introduction dans notre pays du traitement inégalitaire des citoyens, dont les partis politiques tels que le PS ou l’UMP osent se glorifier dans le cadre du processus de désignation de leurs candidats aux prochaines municipales. La discrimination positive, à raison de la couleur de la peau ou de l’origine ethnique, est bel et bien à l’œuvre dans ces partis. La même approche anticonstitutionnelle (il est très important de le garder à l’esprit) prévaut également dans certaines entreprises. Ainsi, Jean-Paul Agon, Directeur Général du groupe l’Oréal, déclarait-il au mois de juillet dernier au journal le Monde : « L’Oréal fait de la discrimination positive et l’assume […] Aujourd’hui, lorsque nous rencontrons un candidat qui a un prénom d’origine étrangère, il a plus de chances d’être recruté que celui qui porte un prénom français de souche. »

    Quand verrons-nous nos propres élus soucieux de faire respecter la Constitution française ? La question est posée. Pourtant, tant que cette dernière est en vigueur, s’y conformer est une obligation légale : « Nul n’est censé ignorer la Loi ». Visiblement, ce n’est pas toujours le cas dans la République Française en 2007, à commencer par les élus du peuple eux-mêmes ; c’est un comble !

    Catégories : Discrimination positive, Politique