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maroc

  • Europe 1. Projet de loi immigration : les Français sont dupés !

    J'étais aujourd'hui l'invitée du 13h00 de Céline Géraud sur Europe 1.

    Sujet : Accord franco-algérien de 1968 : pourquoi cet accord divise la classe politique ?

    J'ai pu aborder un certain nombre de points que je vous laisse découvrir en suivant ce lien.

    Bien sûr, cet accord doit être abrogé, mais l'hystérie qui s'empare d'une partie de la classe politique masque en réalité le fait que l'essentiel n'est pas traité dans ce projet de loi et que, pire, c'est une régularisations massive, stupéfiante, inacceptable et inadmissible de clandestins - donc de personnes qui ont enfreint la loi- qui se profile.

    Pensée du jour, celle de Victor Hugo : « Tôt ou tard, la patrie submergée flotte à la surface et reparaît […]. La protestation du droit contre le fait persiste à jamais. Le vol d’un peuple ne se prescrit pas. Ces hautes escroqueries n’ont point d’avenir. On ne démarque pas une nation comme un mouchoir. »

    Catégories : Revue de presse
  • Envoyé spécial: Drogue, pas de reportage sur la mafia marocaine aux Pays-Bas

    Très récemment (8 février 2023), à l'antenne de Sud radio, Valérie Expert et Gilles Ganzmann ont reçu Romain Boutilly et Jérome Lévy de l'émission Envoyé spécial.

    Question de Gilles Ganzman: Par le passé, quel sujet on vous a refusé ?

    Réponse de Romain Boutilly : Par exemple, un reportage sur la mafia marocaine aux Pays-Bas. J'ai insisté plusieurs fois. C'est un peu compliqué donc on m'a dit "on verra plus tard".

    Il serait intéressant d'en savoir davantage quant aux raisons qui ont motivé l'équipe d'Envoyé spécial à refuser une telle enquête. Il y aurait pourtant probablement beaucoup à dire aussi bien sur les Pays-Bas que sur d'autres pays européens, dont la France. Le Maroc serait-il intouchable ? Et si oui, pour quelles raisons ?

    Paris : le trafiquant de cocaïne revient du Maroc et se rend après huit mois de cavale

    Un important trafic entre la Belgique, le Maroc et notamment la Bourgogne démantelé : plus de 300 kg de drogue saisis (...) Chaque semaine, d'importantes quantités de cocaïne depuis la Belgique et de Cannabis depuis le Maroc étaient importées dans plusieurs régions du pays, dont la Bourgogne Franche-Comté. 

    Pays-Bas: la princesse héritière menacée par la "Mocro Maffia", ne sort que pour aller à l'université.

    Europol annonce le démantèlement d'un "super-cartel" de la cocaïne à Dubaï et en Europe. Un "super-cartel" de la drogue, qui contrôlait environ un tiers du trafic de cocaïne en Europe, a été démantelé selon Europol. 49 suspects ont été arrêtés (...) L'un est un homme âgé de 37 ans avec la double nationalité néerlandaise et marocaine, accusé d'avoir importé des milliers de kilogrammes de cocaïne aux Pays-Bas en 2020 et 2021.

    En 2020, le Président de la République choisit de nommer comme ministre déléguée à la ville Nadia Hai, dont le Figaro a révélé la raison à peine croyable de sa démission de son poste de députée de la circonscription de Trappes (Yvelines), son suppléant ayant été mis en examen fin 2019 dans une enquête portant sur un trafic de stupéfiants entre le Maroc et la France : « cette démission survient alors que le suppléant de la marcheuse, Moussa Ouarouss, lui aussi d'origine marocaine, aurait dû hériter de son siège à l’Assemblée nationale. Cette démission permet d’“éviter une situation qui aurait pu être embarrassante”, a alors expliqué le chef de file des députés LREM Gilles Le Gendre devant la presse. Ainsi, “le groupe ne risque pas d’être entraîné dans une polémique”. »

    Qu'est devenue Nadia Hai une fois qu'elle a quitté le gouvernement ? Députée.

    Le Maroc serait-il intouchable ? Et si oui, pour quelles raisons ?

    Catégories : Politique
  • De l'autre côté de Gibraltar. Le Maroc, cet ami sournois de l'Europe

    Voici le contenu de mon entretien publié hier, le 19 mai 2021, sur le site d'Atlantico.

    DE L'AUTRE CÔTÉ DE GIBRALTAR. Le Maroc, cet ami sournois de l’Europe

    Le Maroc est souvent perçu comme un pôle de stabilité allié de la France et de l’Europe. Que ce soit sur les fronts de la drogue, de l’islamisme ou de l’immigration, la réalité est pourtant beaucoup plus complexe comme le souligne le chantage migratoire auquel le royaume chérifien se livre actuellement avec l’Espagne à Ceuta.


    Atlantico : Entre le Maroc et l’Espagne, l’enclave de Ceuta a connu une situation exceptionnelle. Au moins 5000 migrants ont atteint l’enclave espagnole, un record ! Cet événement apparu en plein épisode de tensions entre Rabat et Madrid montre-t-il que le royaume Chérifien n’hésite pas à utiliser « l’arme migratoire » pour arriver à ses fins ? Quel a été l’élément déclencheur de cet événement ? Cela arrive-t-il souvent ?

    Oui, cela est déjà arrivé. À la fin de l'été 2020 des migrants ont afflué en masse aux Canaries. Plusieurs sujets sensibles peuvent conduire le Maroc à exercer des pressions. Et comme avec le Président turc Recep Tayyip Erdogan, les migrants sont utilisés comme moyen de pression sur les pays européens. La souveraineté sur le Sahara occidental fait partie de ces sujets sensibles. Or, il se trouve que l’Espagne a récemment accueilli, pour soins médicaux, le chef des indépendantistes sahraouis Brahim Ghali, et cela est jugé inacceptable par les autorités marocaines qui dénient ainsi à un pays souverain, l’Espagne, le droit d’accepter qui il veut sur son propre sol.

    En 2020 déjà, lorsque le Maroc avait laissé filé des flux conséquents vers les Canaries, l’objectif était de contraindre les pays européens à reconnaître la souveraineté du Maroc sur cette ancienne colonie espagnole comme Donald Trump venait de le faire, obtenant en contrepartie une normalisation des relations du Maroc avec Israël. Nous voyons là, de manière concrète, les conséquences directes de l’ingérence des États-Unis dans des conflits qui se situent aux portes de l’Europe. Pour ceux qui ne le savent pas, c’est également le Sahara occidental qui a longtemps constitué, et peut-être encore aujourd’hui, la pomme de discorde entre l’Algérie et le Maroc.

    La suspension de la coopération dans la lutte anti-terroriste est une autre carte dans les mains du Maroc, utilisée en 2014 avec l’Espagne. Pourtant, l’implication de Marocains dans des attentats en Europe est indiscutable. Lors du procès des attentats d’août 2017 à Barcelone (une camionnette avait percuté la foule sur les Ramblas), trois djihadistes marocains se trouvent sur les bancs des accusés. Après l’attentat de l’Aude, où le lieutenant-colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame est assassiné, le spécialiste du Maghreb Pierre Vermeren constate « la surreprésentation de Marocains (de nationalité ou d'origine) chez les terroristes frappant l'Europe de l'Ouest ». Analysant différents attentats dont celui du Bataclan, le chercheur Farhad Khosrokhavar est allé jusqu’à écrire que « le Maroc exporte ses djihadistes » (le Monde, 23 août 2017).

    Atlantico : Souvent vu comme stable et positif par les observateurs étrangers, le Maroc cache-t-il un autre visage que celui d’un pôle de stabilité fantasmé par les occidentaux ? Est-il réellement l’allié indéfectible qu’on le pense être ?

    Pour ce qui est de la France, il est évident que depuis la vision du Maroc assise par le monarchiste Hubert Lyautey, un tropisme marocain empêche de regarder un certain nombre de réalités en face, et même seulement d’en parler. Citons plusieurs exemples.

    1- Le Maroc est présenté à l’opinion publique comme un pays progressiste. Peu d’Occidentaux savent qu’au Maroc, les mariages de mineures représentent « 20% des mariages sur l'ensemble du territoire », selon la présidente du Conseil national des droits de l'Homme, Amina Bouayach (chiffres 2018).
    2- Chaque fois que les élites politiques abordent le financement de l’implantation de l’islam en France et la nécessité de stopper l’ingérence étrangère, elles évoquent, auprès de l’opinion publique, les pays du Golfe. Or, c’est le Maroc qui, certaines années, est le premier financeur de mosquées en France, comme cela apparait dans le rapport du Sénat de 2016 sur « l’organisation, la place et le financement de l’Islam en France et de ses lieux de culte ». C’est le Maroc que le Président François Hollande a choisi pour assurer la formation des imams devant prêcher en France. Il suffit de lire Quatre-Vingt-Treize de Gilles Kepel, qui détaille « l’islam des Darons et de la soumission » et développe la façon dont l’islam s’est structuré puis a évolué en France depuis les années 1970, ainsi que l’influence de différents pays musulmans, pour comprendre qu’il ne fallait pas confier une telle formation à des pays étrangers. En Octobre 2019, Marianne avait également consacré une enquête fort instructive sur les Frères musulmans en France.
    3- Autre sujet, le trafic de drogues dont nos policiers subissent de plein fouet les conséquences. Les autorités des pays européens le savent parfaitement, c’est le Maroc qui est le principal fournisseur du marché européen en cannabis, comme l’indique l’Observatoire européen des Drogues et des toxicomanies. En 2020, le réseau indépendant Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée établit que la production de haschich, au Maroc, pèse environ 19 milliards d'euros ! Dès décembre 1980, le Maire communiste de Montigny dans le Val d’Oise, Robert Hue, conduit une manifestation contre la drogue sous les fenêtres de l’appartement d’une famille marocaine soupçonnée de se livrer à du trafic. Plus proche de nous, c’est la ministre de la ville Nadia Hai qui démissionne de son mandat de députée pour empêcher que son suppléant, un Marocain mis en examen fin 2019 dans une enquête portant sur un trafic de stupéfiants entre le Maroc et la France, ne puisse siéger à l’Assemblée Nationale française (Figaro 7 juillet 2020).
    Les intérêts du Maroc ne coïncident manifestement pas avec ceux des Européens. Il est légitime et normal que les dirigeants marocains défendent prioritairement les intérêts du Maroc et du peuple marocain. Ce qui ne l’est pas, c’est que des dirigeants de pays européens n’en fassent pas autant pour les intérêts de leurs propres pays et de leurs peuples.

    Atlantico : Les occidentaux doivent-ils poser des limites à leur collaboration avec le pays ? Si oui, lesquelles ?

    Si les pressions marocaines agissent, c’est parce que les dirigeants des pays européens ont montré l’étendue de leurs faiblesses et de leur impuissance. L’Europe est pourtant celle qui détient le plus de moyens de pression. Dès 1996, les autorités européennes ont signé un accord d'association UE-Maroc, accord de libre échange industriel entré en vigueur en 2000. En février 2012, ce sont les députés européens qui ont signé un accord de libre échange avec le Maroc sur les produits agricoles et de la pêche. En 2020, le commerce Maroc-Union-Européenne s’est élevé à près de 60% des échanges extérieurs du Maroc et les échanges de biens entre le Maroc et l’Union européenne ont atteint 35 milliards d’euros. En 2019, la Commission européenne a signé de nouveaux programmes de coopération avec le Maroc dont 101,7M€ en soutien à la gestion des frontières. Cela rappelle le comportement des pays européens avec la Turquie.
    Il faut également savoir que l’émigration des Marocains concourt de manière décisive à l’économie du Maroc. Les transferts d’argent de la diaspora des Marocains à travers le monde constituent 10% du PIB. Le Maroc n’a donc aucun intérêt à empêcher l’émigration. Par contre, les pays d’accueil n’ont aucun intérêt à faciliter, comme ils le font, la délocalisation de cette épargne des familles dans les pays d’origine, car ce sont autant de ressources ôtées au projet éducatif de leurs enfants.

    Parlons enfin de l’importance majeure du Conseil de la Communauté Marocaine à l’Étranger, directement géré par le Palais. Les personnalités choisies pour siéger dans ce Conseil participent au développement des politiques publiques qui aident les ressortissants marocains, partout dans le monde, à maintenir « des liens étroits avec leur identité marocaine et notamment celles relatives à l’enseignement des langues, l’éducation religieuse et l’action culturelle ». On y trouve les noms de personnalités très investies dans le développement de l’islam en France. Y a figuré aussi Najat Vallaud-Belkacem, devenue ministre de l’Éducation nationale et qui va, en 2016, introduire l’enseignement de la langue arabe à l’école primaire. Je citerai une nouvelle fois Marianne qui avait, en novembre 2017, consacré un grand dossier pour décrypter « comment le Maroc infiltre la France ».

    En 1993, interrogé par Anne Sinclair au sujet de l’intégration, le roi Hassan II tenait des propos que nul occidental n’aurait le droit de tenir, à savoir que les Marocains demeurent des sujets du roi : « Je vous décourage en ce qui concerne les miens, les Marocains, d’essayer des détournements de nationalité, car ils ne seront jamais français à cent pour cent. Ça, je peux vous l’assurer. »

    Il convient également d’attirer l’attention sur le lobby extrêmement puissant de personnalités politiques et culturelles qui ne sont pas de culture musulmane, mais ont des attaches fortes au Maroc et qui sont autant de cartes maîtresses dans la diplomatie du soft power du Maroc.

    La solution ? Que les dirigeants des pays de l’Union Européenne, ainsi que les institutions européennes, placent enfin au sommet de leurs priorités la défense des intérêts des peuples européens. Si cela avait été le cas, nous n'en serions pas là.

    Catégories : Éducation - instruction, Immigration