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  • Ami, entends-tu…   Ohé, partisans…

    Ce matin, je me suis réveillée habitée d’une sourde angoisse. Pourtant, le 12 septembre dernier, en quittant la Cour d’appel de Versailles, j’étais très confiante. Je me disais « c’est bon, c’est gagné ! » Mais ce matin, j’ai pris peur. Si Baby Loup perdait, alors ce serait le raz-de-marée.

    Le téléphone a sonné en début d’après-midi. Lorsque j’ai raccroché, des larmes ont inondé mon visage. Ce n’était pas des larmes de joie. C’était des larmes de colère d’avoir aujourd’hui à défendre le bien le plus précieux du peuple français, la digue qui protège la France de la montée des eaux troubles de la discorde ; ces eaux que tant d’élites politiques, médiatiques et intellectuelles participent à faire monter.

    Si la France est aujourd’hui menacée, c’est parce que les hommes et femmes politiques ne font pas respecter la Constitution et ne la respectent souvent pas eux-mêmes. Il nous faut considérer cette victoire comme la première marche vers la grande victoire, celle qui verra les principes constitutionnels du peuple français de nouveau respectés sur le sol français.

    Je voudrais dire merci à Natalia Baleato, directrice de la crèche Baby Loup. Cette femme est tout simplement extraordinaire ; une véritable chance pour notre pays.

    Catégories : Politique
  • Je crois que nous nous endormons sur un volcan

    Je reproduis ici l’extrait d’un discours qui avait été prononcé en 1848. On croirait qu’il parle de notre époque !

    Alexis de Tocqueville, discours à la Chambre des députés, 27 janvier 1848 (un mois après, c’était la révolution) :

    « […] Messieurs, je ne sais si je me trompe, mais il me semble que l’état actuel des choses, l’état actuel de l’opinion, l’état des esprits en France, est de nature à alarmer et à affliger. Pour mon compte, je déclare sincèrement à la Chambre que, pour la première fois depuis quinze ans, j’éprouve une certaine crainte pour l’avenir ; et ce qui me prouve que j’ai raison, c’est que cette impression ne m’est pas particulière : je crois que je puis en appeler à tous ceux qui m’écoutent, et que tous me répondront que, dans les pays qu’ils représentent, une impression analogue subsiste ; qu’un certain malaise, une certaine crainte a envahi les esprits ; que, pour la première fois peut-être depuis seize ans, le sentiment, l’instinct de l’instabilité, ce sentiment précurseur des révolutions, qui souvent les annonce, qui quelquefois les fait naître, que ce sentiment existe à un degré très grave dans le pays. […]

    Si je jette, messieurs, un regard attentif sur la classe qui gouverne, sur la classe qui a des droits et sur celle qui est gouvernée, ce qui s’y passe m’effraie et m’inquiète. Et pour parler d’abord de ce que j’ai appelé la classe qui gouverne, et remarquez bien que je ne compose pas cette classe de ce qu’on a appelé improprement de nos jours la classe moyenne mais de tous ceux qui, dans quelque position qu’ils soient, qui usent des droits et s’en servent, prenant ces mots dans l’acception la plus générale, je dis que ce qui existe dans cette classe m’inquiète et m’effraye. Ce que j’y vois, messieurs, je puis l’exprimer par un mot : les mœurs publiques s’y altèrent, elles y sont déjà profondément altérées ; elles s’y altèrent de plus en plus tous les jours ; de plus en plus aux opinions, aux sentiments aux idées communes, succèdent des intérêts particuliers, des visées particulières, des points de vue empruntés à la vie et à l’intérêt privés.

    Messieurs, mon intention n’est point de forcer la Chambre à s’appesantir plus qu’il n’est nécessaire, sur ces tristes détails ; je me bornerai à m’adresser à mes adversaires eux-mêmes, à mes collègues de la majorité ministérielle. Je les prie de faire eux-mêmes une sorte de revue statistique des collèges électoraux qui les ont envoyés dans cette Chambre ; qu’ils composent une première catégorie de ceux qui ne votent pour eux que par suite, non pas d’opinion politique, mais des sentiments d’amitié particulière ou de bon voisinage. Dans une seconde catégorie, qu’ils mettent ceux qui votent pour eux, non pas dans un point de vue d’intérêt public ou d’intérêt général, mais dans un point de vue d’intérêt purement local. À cette seconde catégorie, qu’ils en ajoutent enfin une troisième composée de ceux qui votent pour eux pour des motifs d’intérêt purement individuels, et je leur demande si ceux qui votent, ceux qui votent par un sentiment public désintéressé, par suite d’opinions, de passions publiques, si ceux-là forment la majorité ; je m’assure qu’ils découvriront aisément le contraire. Je me permettrai encore de leur demander si, à leur connaissance, depuis cinq ans, dix ans, quinze ans, le nombre de ceux qui votent pour eux par suite d’intérêts personnels et particuliers, ne croît pas sans cesse ; si le nombre de ceux qui votent pour eux par opinion politique ne décroît pas sans cesse ? […] Or, qu’est-ce que tout cela, sinon une dégradation successive et profonde, une dépravation de plus en plus complète des mœurs publiques ? Et si, passant de la vie publique à la vie privée, je considère ce qui se passe, si je fais attention à tout ce dont vous avez été témoins, particulièrement depuis un an, à tous ces scandales éclatants, à tous ces crimes, à toutes ces fautes, à tous ces délits, à tous ces vices extraordinaires que chaque circonstance a semblé faire apparaître de toutes parts, que chaque instance judiciaire révèle ; si je fais attention à tout cela, n’ai-je pas lieu d’être effrayé ? N’ai-je pas raison de dire que ce ne sont pas seulement chez nous les mœurs publiques qui s’altèrent, mais que ce sont les mœurs privées qui se dépravent ? Et remarquez, je ne dis pas ceci à un point de vue de moraliste, je le dis à un point de vue politique ; savez-vous quelle est la cause générale, efficiente, profonde, qui fait que les mœurs privées se dépravent ? C’est que les mœurs publiques s’altèrent. C’est parce que la morale ne règne pas dans les actes principaux de la société, qu’elle ne descend pas dans les moindres. C’est parce que l’intérêt a remplacé dans la vie publique les sentiments désintéressés, que l’intérêt fait la loi dans la vie privée.

    […]

    Messieurs, si le spectacle que nous donnons produit un tel effet vu de loin des confins de l’Europe, que pensez-vous qu’il produit en France même sur ces classes qui n’ont point de droits, et qui, du sein de l’oisiveté à laquelle nos lois les condamnent, nous regardent seuls agir sur le grand théâtre où nous sommes ? Que pensez-vous que soit l’effet que produise sur elles un tel spectacle ? Pour moi, je m’en effraye. On dit qu’il n’y a point de péril, parce qu’il n’y a pas d’émeute ; on dit que, comme il n’y a pas de désordre matériel à la surface de la société, les révolutions sont loin de nous. Messieurs, permettez-moi de vous dire, avec une sincérité complète, que je crois que vous vous trompez. Sans doute, le désordre n’est pas dans les faits, mais il est entré bien profondément dans les esprits. Regardez ce qui se passe au sein de ces classes ouvrières, qui aujourd’hui, je le reconnais, sont tranquilles. Il est vrai qu’elles ne sont pas tourmentées par les passions politiques proprement dites, au même degré où elles ont été tourmentées jadis ; mais ne voyez-vous pas que leurs passions, de politiques, sont devenues sociales ? Ne voyez-vous pas qu’il se répand peu à peu dans leur sein des opinions, des idées, qui ne vont point seulement à renverser telles lois, tel ministère, tel gouvernement, mais la société même, à l’ébranler sur les bases sur lesquelles elles reposent aujourd’hui ? Ne voyez-vous pas que, peu à peu, il se dit dans leur sein que tout ce qui se trouve au-dessus d’elles est incapable et indigne de les gouverner ; que la division des biens faite jusqu’à présent dans le monde est injuste ; que la propriété y repose sur des bases qui ne sont pas des bases équitables ? Et ne croyez-vous pas que, quand de telles opinions prennent racine, quand elles se répandent d’une manière presque générale, quand elles descendent profondément dans les masses, elles amènent tôt ou tard, je ne sais pas quand, je ne sais comment, mais elles amènent tôt ou tard les révolutions les plus redoutables ? Telle est, messieurs, ma conviction profonde ; je crois que nous nous endormons à l’heure qu’il est sur un volcan; j’en suis profondément convaincu.

    […]

    mais j’ai une trop haute idée du rôle que le pouvoir joue dans ce monde pour ne pas être convaincu que, lorsqu’il se produit un très grand mal dans la société, un grand mal politique, un grand mal moral, le pouvoir y est pour beaucoup. Qu’a donc fait le pouvoir pour produire le mal que je viens de vous décrire ? Qu’a fait le pouvoir pour amener cette perturbation profonde dans les mœurs publiques, et ensuite dans les mœurs privées ? Comment y a-t-il contribué ?

    […]

    je pourrais dire dans leur compagnie journalière, des hommes qui ne voulaient ni d’un but honnête, ni de moyens honnêtes, qui ne voulaient que la satisfaction de leurs intérêts privés, à l’aide de la confiance qu’on leur confiait. Je ne veux citer qu’un exemple, pour montrer ce que je veux dire, c’est celui de ce ministre, dont je ne veux pas rappeler le nom, appelé dans le sein du cabinet, quand toute la France, ainsi que ses collègues, savait déjà qu’il était indigne d’y siéger ; sortant du cabinet sans que cette indignité devînt trop notoire, et placé où ? sur le siège le plus élevé de la justice, d’où il a dû bientôt descendre pour venir s’asseoir sur la sellette de l’accusé. Eh bien ! messieurs, quant à moi, je ne regarde pas ce fait comme un fait isolé ; je le considère comme le symptôme d’un mal général, le trait le plus saillant de toute une politique ; en marchant dans les voies que vous aviez choisies, vous aviez besoin de tels hommes.

    […]

    Je vous disais tout à l’heure que ce mal amènerait tôt ou tard, je ne sais comment, je ne sais d’où elles viendront, mais amèneront tôt ou tard les révolutions les plus graves dans ce pays ; soyez-en convaincus. Lorsque j’arrive à rechercher dans les différents temps, dans les différentes époques, chez les différents peuples, quelle a été la cause efficace qui a amené la ruine des classes qui gouvernaient, je vois bien tel événement, tel homme, telle cause accidentelle ou superficielle ; mais croyez que la cause réelle, la cause efficace qui fait perdre aux hommes le pouvoir, c’est qu’ils sont devenus indignes de le porter.

    Songez, messieurs, à l’ancienne monarchie ; elle était plus forte que vous, plus forte par son origine ; elle s’appuyait mieux que vous sur d’anciens usages, de vieilles mœurs, sur d’antiques croyances ; elle était plus forte que vous, et cependant elle est tombée dans la poussière. Et pourquoi est-elle tombée ? Croyez-vous que ce soit par tel accident particulier ? Pensez-vous que ce soit le fait de tel homme, le déficit, le serment du jeu de paume, La Fayette, Mirabeau ? Non, messieurs ; il y a une cause plus profonde et plus vraie, et cette cause c’est que la classe qui gouvernait alors était devenue, par son indifférence, par son égoïsme, par ses vices, incapable et indigne de gouverner.

    Voilà la véritable cause. Eh ! messieurs, s’il est juste d’avoir cette préoccupation patriotique dans tous les temps, à quel point n’est-il pas juste de l’avoir dans le nôtre ? Est-ce que vous ne ressentez pas, messieurs, par une sorte d’intuition instinctive, qui ne peut pas se discuter, s’analyser peut-être, mais qui est certaine, que le sol tremble de nouveau en Europe ? Est-ce que vous n’apercevez pas… que dirai-je ? un vent de révolution qui est dans l’air ? Ce vent, on ne sait où il naît, d’où il vient, ni, croyez-le bien, qui il enlève ; et c’est dans de pareils temps que vous restez calmes en présence de la dégradation des mœurs publiques, car le mot n’est pas trop fort.

    On a parlé de changements dans la législation. Je suis très porté à croire que ces changements sont non seulement utiles, mais nécessaires : ainsi je crois à l’utilité de la réforme électorale, à l’urgence de la réforme parlementaire ; mais je ne suis pas assez insensé, messieurs, pour ne pas voir que ce ne sont pas les lois elles-mêmes qui ne sont, en définitive, que le détail des affaires, non ce n’est pas le mécanisme des lois qui produisent les grands événements : ce qui fait les grands événements, messieurs, c’est l’esprit même du gouvernement. Gardez les lois si vous voulez ; quoique je pense que vous auriez tort de le faire, gardez-les; gardez même les hommes, si cela vous fait plaisir, je n’y fais aucun obstacle ; mais, pour Dieu changez l’esprit du gouvernement, car je vous le répète, cet esprit-là vous conduit à l’abîme ! »

    Il vous est possible de lire l’intégralité de ce discours prophétique d’Alexis de Tocqueville, directement sur le site de l’Assemblée nationale.

    Catégories : Politique
  • Décryptage d’un article du Figaro

    Voici décryptée pour vous une dépêche AFP publiée le 18 octobre dernier par le Figaro et intitulée « Mariage forcé : sursis pour les trois frères ».

    AFP : « Trois frères originaires de Tunisie et habitant en banlieue de Lyon, soupçonnés d’avoir voulu marier de force leur sœur de 18 ans, ont été condamnés ce soir à six mois de prison avec sursis et deux ans de mise à l’épreuve pour l’avoir enlevée, séquestrée et frappée. »

    Décryptage : « L’ordre social qui attribue à chaque sexe un rôle déterminé, structure la vie des garçons et des filles. Pour les premiers, elle les cantonne dans l’hétérosexualité – mais leur laisse une assez grande liberté en dehors du registre “romantique” perçu comme une faiblesse, voire un indice d’homosexualité. Pour les secondes, cet ordre social est nettement plus contraignant. "La sexualité féminine pour être jugée morale doit être contrôlée et les filles sont constamment sous contrôle, en liberté surveillée pour les plus libres d’entre elles. À partir de 12, 13 ans, elles existent d’abord dans le regard des autres. Les jugements sont définitifs. Selon les vêtements portés, selon leur attitude publique face aux garçons, selon leur histoire personnelle, les filles peuvent être qualifiées de “putes” ou “crevardes”.[1] »

    « Ces mariages dits mixtes d’après la nationalité des époux sont en fait, et dans une proportion importante, à l’origine de flux d’immigration de conjoints de Français, tout particulièrement lorsque le mariage a été célébré à l’étranger [...] 46 % des mariages dits mixtes enregistrés à l’état civil en France et 56 % de ceux qui ont été célébrés à l’étranger ont suscité ou régularisé une immigration en France en 2006. C’est particulièrement vrai des mariages franco-algériens. J’ai estimé que, pour ces derniers, deux tiers des mariages célébrés en France et la quasi-totalité des mariages célébrés à l’étranger marquaient le début d’une histoire migratoire légale en France [2] ».

    AFP : « Le tribunal correctionnel de Lyon a suivi les réquisitions de la procureur Anne Lacombe, qui avait demandé cette peine “significative, dissuasive et protectrice”. Ils ont aussi interdiction durant deux ans de rencontrer la jeune fille, Mouna, à qui ils doivent verser un total de 2 000 euros de dommages et intérêts.

    La magistrate avait de façon virulente dénoncé les actes de ces trois frères de 19, 25 et 26 ans, “bras armés du père, de la famille au sens élargi, de la tradition”. »

    Décryptage : « la question du contrôle des femmes par les hommes n’est pas seulement une affaire privée, c’est un acte social dont les hommes ont à répondre devant leur communauté tout entière. Il existe une pression sociale sur les hommes qui ne savent pas “tenir leurs femmes”, et par ricochet sur les mères qui ne savent pas “tenir leurs filles”. Ce sont les mères, véritables agents de “dressage”, qui sont chargées de ce travail.[3] »

    AFP : « À la barre, Salaheddine, Badreddine et Hassein, qui comparaissaient libres sous contrôle judiciaire, ont d’une seule voix expliqué avoir voulu pour une fête religieuse ramener à ses parents Mouna, qui ne donnait plus de nouvelles. Elle avait quitté le domicile familial à Vaulx-en-Velin trois mois auparavant pour habiter chez sa sœur de 21 ans Safa, à Villeurbanne.

    Le 16 septembre dernier, “je l’ai vue par hasard dans le bus, elle avait l’air amaigrie”, a déclaré dans un français haché le plus jeune, le seul à avoir la double nationalité. “On a donné un coup de main pour essayer de la ramener” à la famille, a-t-il ajouté, les bras croisés comme ses frères. Leur choix était ou bien d’“être un bon frère en respectant le désir d’indépendance” de Mouna, “ou d’être un bon fils en faisant plaisir aux parents”, qui leur faisaient subir “une pression morale permanente”, a fait valoir une de leurs avocates, Me Ingrid Poulet. »

    Décryptage : « La prescription d’obéissance imposée aux enfants se double d’une demande d’allégeance spirituelle et intellectuelle [...].[4] »

    AFP : « Ce matin-là dans le quartier Grange Blanche à Lyon, Mouna, qui se rendait à son travail, avait été contrainte par ses aînés de monter dans la voiture paternelle qu’ils conduisaient. La jeune femme d’1,50 m et 45 kg s’était débattue et plusieurs témoins de cette scène de violence avaient alerté les secours. “On l’a un peu poussée”, a admis Salaheddine, alors qu’elle a déclaré avoir reçu un coup de poing et a eu un jour d’interruption temporaire de travail (ITT). Grâce à la plaque d’immatriculation, la police la retrouvait une heure et quarante minutes après chez ses parents. Elle expliquait aux enquêteurs avoir voulu échapper à un mariage forcé en Tunisie.

    Safa avait elle-même été obligée de se marier à un “membre de la famille” un an auparavant en Tunisie, d’après Me Chrystelle Panzani, qui défend les deux sœurs. L’aînée vit séparée de son époux et a l’intention de faire annuler son mariage.

    Le tribunal a en revanche relaxé le frère accusé du vol du passeport de Safa.

    Les deux victimes, terrorisées, ne sont pas venues témoigner devant le tribunal. “Mouna ne va avoir d’autre choix que de rompre avec sa famille”, a déploré Me Panzani, saluant le courage de cette jeune fille qui “veut vivre sa vie comme elle la choisit”. »

    Décryptage : « Quand ils ont, au contraire, pu s’émanciper de leurs parents et se sont bien intégrés en France, c’est au prix d’une rupture avec eux.[5] »

    AFP : « La famille, arrivée en France en 1994, compte dix enfants dont quatre filles. Aucun des garçons prévenus n’a d’antécédent judiciaire et les trois ont une activité professionnelle. »

    Décryptage au sujet des dix enfants : « La conviction transmise de génération en génération selon laquelle c’est l’ordre divin qui pourvoirait aux besoins des enfants n’est pas toujours étrangère à la décision d’enfanter, même lorsque les conditions pour assurer le bien-être et le bonheur des enfants eux-mêmes ne sont manifestement pas réunies. La famille est-elle vraiment seulement une affaire privée ? Au vu des conséquences de la non-insertion, il est temps que l’État se saisisse de cette question essentielle qui concerne l’avenir de la cohésion sociale.[6] »

    Une observation : Les trois frères ont une activité professionnelle. Pourtant, la plupart de nos élites ne cessent de répéter, en chœur, que le manque de civilité et la violence trouvent leur source dans des difficultés qu’ils appellent « socio-économiques » ! Ces élites mentiraient-elles donc au peuple d’en-bas ?

    Quelques questions viennent immanquablement à l’esprit :

    • Où sont donc passés les défenseurs des droits de l’homme et les associations féministes historiques ?
    • Comment se fait-il que l’on accorde un droit de séjour, et souvent la nationalité française, à des personnes qui ne possèdent pas la mentalité française ? Quand les politiques se résoudront-ils à réformer le code de la nationalité française, qui est une absurdité ? (contrairement au code de la nationalité marocaine qui, lui, respecte l’identité du peuple marocain)

    Est-il besoin de rappeler que les papiers d’identité constituent un titre de propriété, et que la dissociation entre identité et papiers d’identité – accordés à large échelle – crée, à terme, les conditions d’une lutte sur la base de revendications d’ordre territorial ?

    « Dans l’esprit des jeunes de l’immigration, les papiers d’identité français n’engagent en rien leur propre identité.[7] »

    L’article 21-24 du Code civil était pourtant clair : « nul ne peut être naturalisé s’il ne justifie de son assimilation à la communauté française ».

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    Définition de la mentalité, à méditer intensément : « Une mentalité, c’est un ensemble d’acquis communs aux membres du groupe. Ces acquis, comme dans le cas de la culture intériorisée, servent de références permanentes et inconscientes pour la perception des choses, pour les évaluations faites et interviennent dans l’orientation des conduites. Une mentalité porte en elle une vision du monde et génère des attitudes (c’est-à-dire des manières d’être envers les choses) concernant les éléments de l’environnement. Ces éléments de l’environnement ne sont pas n’importe lesquels. Ce sont les éléments clés de la vision du monde : les référents essentiels de l’identité. Ces éléments importants par rapport auxquels le groupe a pris position sont les points d’ancrage de son identité.[8] »

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    [1] Luc Bronner dans « La loi du ghetto », Calmann-Lévy, 2010, s’appuyant sur les travaux de la sociologue Isabelle Clair, « Les jeunes et l’amour dans les cités ». ↩

    [2] Michèle Tribalat, « Les Yeux grands fermés. L’immigration en France », Denoël, 2010. ↩

    [3] Horia Kebabza, Daniel Welzer-Lang, « Jeunes filles et garçons des quartiers, une approche des injonctions de genre », rapport réalisé pour la Délégation interministérielle à la Ville, septembre 2003. ↩

    [4] Claudine Attias-Donfut, François-Charles Wolff, « Le Destin des enfants d’immigrés », Stock, 2009. ↩

    [5] Claudine Attias-Donfut, François-Charles Wolff, « Le Destin des enfants d’immigrés », Stock, 2009. ↩

    [6] Malika Sorel-Sutter, « Immigration-intégration : le langage de vérité », Mille et une nuits, avril 2011. ↩

    [7] Évelyne Ribert, « Liberté, égalité, carte d’identité. Les jeunes issus de l’immigration et l’appartenance nationale », La Découverte, 2006. ↩

    [8] Alex Mucchielli, « L’Identité », PUF, coll. « Que sais-je ? », 2009. ↩

    Catégories : Insertion - intégration, Politique
  • RMC : les « Grandes Gueules »

    Ce matin, j’ai participé à l’émission « Les Grandes Gueules » animée par Alain Marschall et Olivier Truchot. Parmi les sujets qui ont été abordés : la primaire à gauche, et la tentative de suicide d’une enseignante à Béziers.

    Vous pouvez réécouter ci-dessous cette émission.

    Partie 1 (durée: 44 mn)

    Partie 2 (durée: 46 mn)

    Partie 3 (durée: 41 mn)

    Voici un petit extrait publié sur le site de RMC.

     

    Sur la primaire, j’ai tenu à rappeler ce qui suit :

    Constitution

    * ARTICLE 3

    La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum. 

    Le suffrage peut être direct ou indirect dans les conditions prévues par la Constitution. Il est toujours universel, égal et secret.

    Sont électeurs, dans les conditions déterminées par la loi, tous les nationaux français majeurs des deux sexes, jouissant de leurs droits civils et politiques.

    * ARTICLE 4

    Les partis et groupements politiques concourent à l’expression du suffrage.

     

    N’y a-t-il pas violation de la Constitution et du code électoral, puisque des étrangers auraient participé au choix d’un candidat qui pourrait demain devenir Président de la République ? La citoyenneté-résidence qui est défendue pour des élections à caractère local est ici étendue, au mépris des textes et à l’insu des citoyens français, au niveau national. J’ai eu beaucoup de mal à le faire comprendre à l’antenne. Pourtant, cela paraît évident. Et vous, qu’en pensez-vous ?

    Au sujet du vote des étrangers, voir les réactions et commentaires de Laurianne Deniaud, présidente du Mouvement des jeunes socialistes : http://www.lepoint.fr/politique/election-presidentielle-2012/primaire-PS/le-ps-juge-tout-a-fait-normal-le-vote-des-mineurs-etrangers-a-la-primaire-12-10-2011-1383811_325.php

    et François Pupponi : http://www.dailymotion.com/video/xl28m8_francois-pupponi-sur-le-vote-des-etrangers-aux-primaires_news

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    16h30, l’enseignante de Béziers est décédée. Je suis bouleversée par ce qui arrive à la France. En seulement 20 ans, j’ai vu cette descente aux enfers. Je ne reconnais plus la France que j’avais retrouvée à mon retour. Des professeurs qui travaillent la peur au ventre. Des parents de plus en plus impliqués dans les violences scolaires[1]. Des femmes qui ont peur de prendre les transports en commun. Les agressions qui se multiplient sur le territoire national et les délinquants qui affichent au grand jour leur impunité. Des policiers et des pompiers attaqués. La préférence extra-nationale érigée au rang de politique publique par des bobos bien-pensants qui sont les véritables dictateurs des temps modernes. Citoyens, c’est la France qu’on assassine à petit feu sous nos yeux !

    « Celui qui voit un problème et ne fait rien fait partie du problème » (Mahatma Gandhi). Ceux qui ont empêché et continuent d’empêcher la prise en compte du réel pour tenter de sauver notre pays devront rendre des comptes. Si ce n’est pas devant la justice des hommes, ce sera devant le tribunal de l’Histoire. C’est une certitude !

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    [1] Observatoire International de la Violence à l'École. Éric Debardieux, Georges Fotinos, « Violence et climat scolaire dans les établissements du second degré en France. Enquête quantitative de victimation auprès des personnels de direction des lycées et collèges », avril 2011.

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