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Pape François, qui est responsable de ce sang ?

Aujourd’hui, de nouveau, des Français ont été sauvagement assassinés. Le terroriste qui a massacré trois personnes dans la basilique Notre-Dame de Nice est un Tunisien de 21 ans, arrivé en Europe par Lampedusa. J’ai repensé au pape, à son premier voyage, qu’il avait choisi de consacrer à Lampedusa. Et aussi à Fratelli tutti (« Tous frères »), l’encyclique signée par le pape François le 3 octobre 2020 dont il y aurait tant à redire !

Le pape, Lampedusa ; il faut relire Décomposition française :

“Il ne faut pas sous-estimer la responsabilité de la hiérarchie de l’Église, qui ne rate pas une occasion de culpabiliser ses ouailles et de leur faire encore plus courber l’échine.

Les différentes prises de parole de l’ensemble de la hiérarchie de l’Église resteront pour les générations futures comme autant de témoins de la pression morale qu’elle a exercée dans ce dossier. Les générations à venir qui auront à trouver la voie pour sortir du chaos engendré pourront mesurer à quel point l’ingérence continue et orientée des responsables de l’Église dans le débat sur l’accueil des migrants a participé à créer leur malheur à eux et aux migrants eux-mêmes, car quitter sa terre pour des raisons matérielles n’est jamais sans conséquence.

Début juillet 2013, c’est l’île de Lampedusa que le pape François choisit pour y faire sa première sortie médiatique, hors de Rome, en tant que pape. Il y va pour demander pardon pour les drames des migrants en Méditerranée. Au regard de tout ce que les Européens consentent comme efforts, j’ai trouvé son discours criant d’injustice. En voici des extraits, avec, au préalable, le rappel du contexte effectué par la Conférence des évêques de France :

« Une cinquantaine d’immigrés l’attendait sur le quai, à Punta Favarolo, dont beaucoup de musulmans, se trouvant dans les centres d’accueil de Lampedusa. Le Pape a salué personnellement chacun d’eux avant de se rendre au centre sportif Arena où il a célébré la messe. La formule liturgique choisie était celle de la rémission des péchés prévue par le Missel Romain. Les textes de la liturgie de la Parole (le récit de Caïn et Abel, le massacre des innocents, le psaume Miserere) soulignaient l’aspect pénitentiel de la Liturgie. […] »[1]

Extraits de l’homélie du pape :

« L’Église vous est proche dans la recherche d’une vie plus digne pour vous et vos familles […] »

« Tant de nous, et moi aussi, sont désorientés. Nous ne sommes plus attentifs au monde dans lequel nous vivons […] Nous ne prenons pas soin de ce que Dieu a créé pour tous et nous ne sommes plus capables non plus de prendre soin les uns des autres.

« Ces frères et sœurs cherchaient à sortir de situations difficiles pour trouver un peu de sérénité et de paix. Ils cherchaient un endroit meilleur pour eux et leurs familles, mais ils ont trouvé la mort. Combien de fois ceux qui cherchent cela ne trouvent pas compréhension, ne trouvent pas accueil, ne trouvent pas solidarité !

« Qui est responsable de ce sang ? […] Aujourd’hui, personne dans le monde ne se sent responsable de cela. Nous avons perdu le sens de la responsabilité fraternelle.

« Qui de nous a pleuré pour ce fait et pour d’autres comme celui-ci ? Pour la mort de ces frères et sœurs ? Qui a pleuré pour ces personnes qui étaient sur le bateau ? Pour les jeunes mamans qui portaient leurs enfants ? Pour ces hommes qui désiraient quelque chose pour soutenir leurs familles ?

« Nous avons perdu le sens de la responsabilité fraternelle […], la culture du bien-être nous rend insensibles aux cris d’autrui […], aboutit à une globalisation de l’indifférence.

« Seigneur, dans cette liturgie qui est une liturgie de pénitence, nous demandons pardon pour notre indifférence envers nos frères et sœurs. »

Le 6 septembre 2015, le pape lance un appel solennel en direction de l’Europe : « Chaque paroisse, chaque communauté religieuse, chaque monastère, chaque sanctuaire d’Europe accueille une famille [de réfugiés]. » Certains journaux iront jusqu’à écrire, pour le féliciter de son appel, que le pape lève son armée.

La position de l’Église n’est que de courte vue et elle participe de surcroît à déstabiliser les terres d’accueil, à les mettre en danger. Accueillir, et ensuite ? Assister impuissants à la transformation de l’Europe en Liban, en Balkans ou encore en Syrie, avec les conséquences que l’on sait ? Est-ce cela que l’on appelle la charité chrétienne : donner pour se ménager une place au Paradis en se lavant les mains des conséquences ici-bas ? (...)”

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[1] Site de l’Église catholique de France. Texte édité par la Conférence des évêques de France, à Lampedusa, « François demande pardon pour l’indifférence envers les migrants », 8 juillet 2013.

Catégories : Immigration

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