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  • L'islamo-droitisme

    Dans le billet précédent, j'écrivais que l'on aurait tort de s'en tenir au seul islamo-gauchisme. En effet, si seule la gauche avait laissé faire, notre société n'en serait pas là. Bien sûr, certains ont été plus actifs que d'autres, mais il n'en demeure pas moins que le refus d'agir et pire encore, le consentement à une multitude de concessions et accommodements a été le fait de beaucoup de monde sur l'échiquier politique.

    Illustrations ci-après avec des informations parues récemment dans la presse. Pour d'autres éléments, se plonger ou de se replonger dans mes ouvrages où les exemples foisonnent.

    Journal du Dimanche du 22 février 2021 :

    ---> « À Trappes, le retour au réel après la polémique autour de la menace islamiste qui planerait sur la ville (...) Depuis, les deux camps s'invectivent, s'accusant mutuellement de clientélisme communautariste. Les partisans d'Ali Rabeh exhument un vieux tract de la campagne législative de 2012 de Jean-Michel Fourgous (LR), alors député des Yvelines, où l'on peut lire : "Mise en place d'un abattoir mobile pour les fêtes de l'Aïd dont l'organisation risque d'être annulée en cas de victoire de la gauche."

    “Ce n'était rien d'autre qu'une réponse au tract de Benoît Hamon qui proposait un abattoir fixe", réplique Fourgous, maire de la commune voisine d'Élancourt. Mais les pro-Rabeh dégainent aussi un courrier daté de 2019 du même Fourgous à l'Union des musulmans de Trappes sur le même sujet, mentionnant “l'intervention en […] faveur” d'Othman Nasrou.” »

    D'où les questions qui se posent : qui est Othmane Nasrou, et pourquoi l'élu de droite J.M Fergous fait-il état, auprès de l'Union des Musulmans de Trappes, d'Othmane Nasrou comme constituant un atout ? Et quelle est cette organisation ?

    Les extraits ci-dessous d'articles de presse apportent quelques éléments de réponses :

    Paris Match du 18 février 2021 :

    « Après les accusations d’un enseignant, la ville de Trappes (Yvelines) est devenue, depuis une semaine, le symbole du séparatisme.  (...) Des déclarations médiatiques très mal accueillies par Ali Rabeh. Le premier magistrat, étiqueté Génération.s (le parti de Benoît Hamon) (...) Ali Rabeh se rend aussi au lycée du professeur et distribue aux élèves un tract blâmant les prises de position de l’enseignant. Un geste de “pompier pyromane”, selon Othman Nasrou, principal opposant d’Ali Rabeh à Trappes.

    Pour le conseiller régional de droite, proche de Valérie Pécresse, la communication du maire s’expliquerait par la récente annulation de son élection par la justice et l’éventualité d’un nouveau vote : "Il est en campagne permanente. Il cherche à se refaire une santé en montrant qu’il défend les habitants, alors qu’il les prend en otage." Une thèse évidemment récusée par l’intéressé. »

    ---> Pour se rafraîchir la mémoire, voici un extrait de l'article intitulé “Trappes, le piège radical”, publié le 12 février 2004 dans le journal Libération, qui démontre que la situation était connue, dès cette époque là. Il y est question, entre autres, de l'Union des Musulmans de Trappes.

    « Frédéric Brunnquell a enquêté durant sept mois à Trappes, ce “ghetto pauvre” de la grande banlieue ouest de Paris, où l'UMT (l'Union des Musulmans de Trappes) tire profit du vide politique pour étendre son influence, prônant un islam dur, revendicatif et intransigeant. »

    ---> Ali Rabeh et Othmane Nasrou sont tous deux d'origine marocaine, tout comme la ministre déléguée à la ville  qui est, pareillement, élue de Trappes. Voici ce qu'elle déclarait, le 16 février 2021, dans le Talk du Figaro : “Tous les deux ont raison”. Elle parle ici du maire de Trappes Ali Rabeh et du professeur de philosophie Didier Lemaire. Elle poursuit avec des propos où il est question de stigmatisation... Nadia Hai :  “Il y a des phénomènes de séparatisme. Il y a des intégristes à Trappes, évidemment que oui. Mais résumer cette ville à cela, c'est tomber dans des travers qui peuvent être dangereux, graves et surtout stigmatisants pour nos habitants”.

    Qu'ont fait au juste, depuis tant d'années, les politiques de souche pour empêcher que la situation ne se tende puis dégénère ? Nombre d'entre eux n'ont eu de cesse d'oeuvrer à communautariser la société française, pour finir par courir après le vote des "communautés" qu'ils ont eux-mêmes installées. Et ce n'est pas faute de leur avoir expliqué pourquoi leurs actions et décisions ne rendraient service à personne, ni aux Français de souche, ni à ceux issus de l'immigration, sans compter que cela finirait par mettre la France en danger... Nous y sommes. Je le redis : tant que les politiques de souche, sur l'ensemble de l'échiquier politique, ne reconnaîtront pas l'extrême gravité de leurs erreurs et ne feront pas amende honorable, il n'y aura pas possibilité de redressement.

    Contrairement à moi, tous ces politiques portent des prénoms issus du calendrier chrétien et, selon la thèse simpliste d'Éric Zemmour, ils seraient donc bien plus Français que je ne le suis, en dépit de mon engagement constant, plein et entier au service de la France. L'approche binaire d'Éric Zemmour, au lieu de servir la France, la dessert et ce, dans un moment de l'Histoire où la France a plus que jamais besoin de l'engagement de tous ses enfants (*) à ses côtés.

    ---> Autre information très intéressante publiée par l'Express : Les méthodes du préfet des Yvelines Jean-Jacques Brot ne font pas l'unanimité :

    « Abdelaziz Al Jahouari (imam, président de l'association des musulmans de Mantes-Sud) est persuadé d'avoir été marginalisé par la préfecture à la suite d'un désaccord qu'il l'a opposé à Pierre Bédier, le président LR du conseil départemental, à l'occasion de l'entre-deux tours des élections législatives de 2017. Sur ce sujet, les récits s'opposent. Selon l'imam, l'élu lui aurait suggéré d'appeler à voter pour le candidat LR au second tour, ce que l'ex-ministre conteste. Une chose est en revanche certaine : Jean-Jacques Brot et Pierre Bédier sont proches. Tous deux collaborateurs historiques de Jacques Chirac - l'actuel préfet a même été son conseiller aux affaires corréziennes à l'Elysée - ils entretiennent les meilleures relations depuis l'arrivée du nouveau préfet dans le département. »

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    (*) Qu'est-ce qu'être Français ?

    Lorsque Marc Bloch proclame « la France, la patrie dont je ne saurais déraciner mon cœur… j’ai bu aux sources de sa culture. J’ai fait mien son passé… », et mieux encore : « je me suis efforcé, à mon tour, de la défendre de mon mieux », il définit ce qu’être Français signifie, et trace assurément les lignes du véritable séparatisme, lequel transcende l’ethnie et la race.

    Catégories : Identité
  • Islamo-gauchisme : beaucoup de bruit pour ne rien changer

    On aurait tort de s'en tenir au seul islamo-gauchisme. En effet, si seule la gauche avait laissé faire, notre société n'en serait pas là. Bien sûr, certains ont été plus actifs que d'autres, mais il n'en demeure pas moins que le refus d'agir et pire encore, le consentement à une multitude de concessions et accommodements a été le fait de beaucoup de monde sur l'échiquier politique. Dresser l'inventaire des conséquences de ces actions délétères demeure un passage obligé pour espérer pouvoir sauver notre société. Sans cet inventaire, il n'y a guère de chance pour que se produise la salutaire prise de conscience prélude au sursaut, puis au redressement national. Je crains que malheureusement, cet inventaire n'ait jamais lieu. En effet, trop d'intérêts sont en jeu. Aussi, les polémiques continueront et, une nouvelle fois, la France sera la principale victime de beaucoup de bruit pour ne surtout rien changer. Business as usual.

    Aujourd'hui, le monde politico-médiatique s'excite et s'agite dans tous les sens. Le but ? Donner le sentiment au peuple déboussolé que l'ampleur du phénomène, et surtout sa gravité, n'ont été découverts qu'à cette heure. Le cynisme à l'état pur.

    Le 21 avril 2014, dans un entretien au Figaro, j'évoquais les graves dysfonctionnements dans les universités. Je rappelais également que le rapport du Haut Conseil à l'Intégration dans lequel je siégeais avait, dès 2013, alerté sur les dérives communautaires qui se produisaient. Quel avait été le destin de ce rapport ? L'État avait refusé de le publier.

    Que s'est-il passé à l'époque de cet entretien, c'est-à-dire quand il était encore temps d'agir avec efficacité ? À part enterrer le rapport du HCI, rien. Aucune action politique digne de ce nom n'est venue conforter le respect des principes républicains. Pire, la plupart des décisions politiques n'ont eu de cesse d'alimenter le communautarisme, de le renforcer. Force est de constater que cela continue.

    Extrait de mon ouvrage Décomposition française :

    “Au HCI, nous étions informés d’un grand nombre de dérives qui se produisaient dans nos universités. Le pouvoir politique et la hiérarchie universitaire ont toujours été informés de tout. (…)”

    “Pour Christian Mestre, doyen de la faculté de droit de Strasbourg, « il y a trop de gens complaisants dans ce milieu, qui n’ont pas envie de faire des vagues ». Les problèmes qui se posent sur le terrain ne sont pas récents. Ils se sont aggravés au fil du temps, répandus à travers le territoire, par la faute des gouvernants, qui ont refusé de les traiter. Lors de nos travaux, au HCI, nous avons été stupéfaits de constater que ces problèmes pouvaient se poser partout, jusqu’au sein des classes préparatoires aux grandes écoles, ce qui tord le cou à la théorie de ceux qui osent encore dire à l’opinion publique que tout ne serait que conséquence de méconnaissance ou encore d’ignorance. De jeunes hommes refusent de passer l’oral avec un professeur femme, ou l’étude de la pensée de philosophes tels que Voltaire ou Thomas d’Aquin y est contestée.

    En 2004, la Conférence des présidents d’université avait déjà été saisie d’un si grand nombre de problèmes qu’elle avait dû élaborer un « guide laïcité et enseignement supérieur » pour aider le personnel à faire face sur le terrain (…)

    Tous les ministres de l’Enseignement supérieur qui se sont succédé depuis plus de dix ans étaient informés ou auraient dû l’être. Il suffit de retrouver leur appréciation sur ce sujet pour connaître ceux qui, avec leurs relais courtisans au sein de la structure, ont préféré adopter la stratégie du « pas de vagues » qu’évoque Christian Mestre. Ce sont nos autruches. C’est bien parce que les problèmes n’ont pas été traités au niveau politique qu’ils n’ont eu de cesse de s’amplifier sur le terrain. Dès 2004, la loi sur les signes religieux aurait dû être étendue à l’enseignement supérieur. Le climat sur les campus aurait été autre.”

    Catégories : Éducation - instruction, Politique