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L'urgence, c'est de triompher de l'esprit munichois !

Les émeutiers ont détruit ce que l'État a construit pour eux et leurs familles : services publics de proximité, gymnases, centres culturels, cantines scolaires, écoles...

L'OCDE a chiffré à 30 milliards par an l'implication de la France sur les sujets liés à l'immigration. Pourtant, nombre d'élus, journalistes et autres "spécialistes" qui défilent dans les médias osent défendre que la source des maux qui frappent la France est d'ordre social, que les "quartiers" ont été relégués et qu'il conviendrait de refaire du Borloo pour que la France soit sauvée du chaos !

Extrait de mon dernier livre Les dindons de la farce :

"Le 6 février 2019, date de commémoration de l'assassinat du préfet Claude Érignac, l'Association du corps préfectoral organisait la troisième édition de son colloque Claude Érignac dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne avec pour thème « L'intégration républicaine en péril : comment la refonder ? ». J'y étais. Dans la salle, se trouvait la « fine fleur » de la haute administration française issue des grands corps de l'État qui sont alimentés par l'ENA, école créée par le Général et dont la France n'a pas fini de faire les frais.

Des tables rondes se sont succédé avec pour objectif d'interroger le modèle français d'intégration tout en le comparant avec ce qui a cours en Allemagne, Grande- Bretagne, Suède, aux États-Unis. Hormis l'intervention du sénateur du Haut Rhin Jean-Marie Bockel, ancien ministre, et celle tout aussi remarquable de Dominique Schnapper, ancienne membre du Conseil constitutionnel, le reste m'a donné la nausée. Une trop forte concentration de preuves d'incompétences et d'ignorance du sujet et une attaque de la France qui se trouve accablée de tous les torts ou presque. Écouter de bout en bout a constitué une véritable épreuve.

Lors de ce colloque, Jean-Marie Bockel reconnaît que les élites se sont trompées. Il s'exprime avec lucidité et droiture : « J'ai été d'emblée confronté, en qualité de maire de Mulhouse, et de manière assez brutale par rapport à la représentation que je pouvais avoir du devenir de ce territoire, à ce défi de l'intégration. J'ai le sentiment d'avoir tout expérimenté, d'avoir rencontré quelques réussites, mais également beaucoup d'échecs, pour souvent, d'ailleurs, des résultats en demi-teinte. » Il évoque le clientélisme répandu parmi les élites politiques, l'engagement des élus dans une démarche communautariste, l'insécurité grandissante, les premiers signaux de la montée de l'islamisme, la fuite en avant dans les politiques publiques. Il parle de « désintégration » et de ce qui l'inquiète : ce qu'il observe et entend sur le terrain se résume à une propension à «ne rien faire et attendre que la situation s'arrange d'elle-même, et que le développement économique reprenne ».

Cette fuite en avant qu'évoque Jean-Marie Bockel est toujours de mise sur la quasi-totalité de l'échiquier politique. En dépit de la situation pourtant alarmante, le logiciel n'a pas varié d'une ligne. En guise de solution, on parle encore et toujours : de prise en charge sociale de tous ordres ; de construction de logements sociaux ; de loi SRU qui contraint les communes à accepter une part de la misère du monde ; de discrimination positive ; de financement d'associations dont une part se révèlent communautaristes et misogynes. Et on propose aussi le vote par la représentation nationale de nouveaux flux entrants, comme si la France possédait les moyens financiers et d'intégration adéquats pour accueillir de nouveaux flux ! (...)"

Avec tout le recul que l'on a sur ce sujet de l'immigration, on entend pourtant dire qu'après ces nouvelles émeutes, il faudrait nous atteler à réfléchir aux causes !!! Il suffirait d'offrir mes livres au plus grand nombre pour comprendre que tout a déjà été dit, y compris quant au programme politique à dérouler de toute urgence car il est déjà tard, très tard. Peut-être même trop tard mais cela, c'est l'Histoire qui le dira donc baisser les bras n'est pas une option sauf pour les lâches, comme l'avait un jour exprimé le Général de Gaulle.

Voici ce que le philosophe Marcel Gauchet avait écrit dans la revue Le débat : "« Qu’est-ce que l’intégration ? Tous revendiquent l’objectif, mais personne, apparemment, ne se préoccupe de comprendre le processus. Que signifie-t-elle au fond ? Quelles sont ses conditions ? Par où passe-t-elle ? Malika Sorel plaide la nécessité d’une intelligence à part entière du phénomène. Elle est la seule à mettre en lumière les conséquences ravageuses qu’entraîne la méconnaissance de ses données de base. »

La morale de l'histoire : il est manifeste que parmi ceux qui persistent à soutenir que le problème réside dans le fait que les gouvernements successifs n'auraient pas assez donné et que la solution consiste à donner davantage, à refaire du Borloo, se trouve pléthore de gens qui ne connaissent rien au sujet et qui, en toute logique, devraient la boucler au regard de la gravité de la situation. Mais il est tout aussi manifeste que la France se trouve confrontée également au retour en force de l'esprit munichois que j'évoquais dans "Décomposition française", publié le 12 novembre 2015 soit exactement la veille de l'attentat du Bataclan. "Décomposition française" a reçu le prix Honneur et Patrie de la Société des Membres de la Légion d'honneur. Tout un symbole.

Catégories : Politique

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