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académie

  • Hélène Carrère d’Encausse: une Française de cœur et d’esprit, tout simplement

    S’il est une situation qui m’insupporte, c’est d’entendre dire d’un enfant issu de l’immigration qu’il est “devenu plus Français que les Français eux-mêmes”.

    C’est cette expression que l’on entend parfois aujourd’hui dans la bouche de ceux qui ont connu Hélène Carrère d’Encausse. Et il se trouve que c’est cette même expression qui a souvent été employée par les opposants de la France pour disqualifier ceux des enfants de l’immigration qui alertaient les Français de souche quant aux périls qui menaçaient la continuité historique de la France.

    Pourquoi cette expression m’agace-t-elle autant ? Parce qu’elle n’est pas conforme à la réalité et qu’elle dessert de surcroît le combat au service de la France. En effet, ce n’est pas Hélène Carrère d’Encausse — ou encore d’autres enfants de l’immigration — qui sont devenus plus Français que les Français eux-mêmes, mais un nombre croissant de Français de souche qui sont devenus moins Français en délaissant la culture française et surtout, en délaissant l’amour de la France et la défense de la Patrie ! Voilà où se situe la vraie source des maux qui frappent la France. En effet, si les Français de souche avaient été largement majoritaires à être restés Français par le cœur et l’esprit, et patriotes, alors la France n’aurait aucunement pu être entraînée dans les malheurs qui la frappent désormais, malheurs que chacun peut constater de ses propres yeux.

    Dans mes écrits, j’ai eu l’occasion d’évoquer la grande Hélène Carrère d’Encausse.

    C’est ainsi que le 15 novembre 2011, lors de la remise officielle de la Charte des droits et des devoirs du Citoyen français au Ministre de l’Intérieur Claude Guéant, charte dont je suis l’une des rédactrices, j’avais pris la parole et tenu à dédier cette charte à l’Académicienne Hélène Carrère d’Encausse. Oui, j’avais dédié cette charte à Hélène Carrère d’Encausse, enfant de la première génération de l’immigration.

    Dans un magnifique documentaire qui lui était consacré et que je vous recommande [1], elle avait évoqué la forte déception qui l’avait envahie lors de sa visite au juge de paix auquel elle venait déclarer, au jour de sa majorité, qu’elle était française. Elle se disait « préparée à quelque chose de très solennel » pour un acte que ses parents jugeaient fort responsable : « Je savais par cœur la Constitution. J’étais disposée à chanter La Marseillaise. Je voulais prêter serment. » En guise de manifestation d’engagement, elle s’entendit dire par le juge de paix qu’elle n’avait rien à faire et qu’elle était automatiquement française, n’ayant pas refusé la nationalité avant l’âge de sa majorité.

    Lors de la réflexion autour de l’élaboration de la Charte des droits et des devoirs du Citoyen français qui, une fois déployée, avait permis de commettre moins d’erreurs dans les distributions de certificats de nationalité française, j’avais beaucoup pensé à Hélène Carrère d’Encausse car je me retrouvais pleinement dans ce qu’elle ressentait pour la France, et qu’elle savait exprimer à la perfection ! Un modèle, aussi bien pour les Français de souche que pour les enfants de l’immigration...

    [1] Hélène Carrère d’Encausse, Pour l’amour des mots, Production 17 juin Média, diffusé dans « Empreintes » sur France 5, octobre 2011.

    Catégories : Identité, Insertion - intégration