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  • Vacances

    Bonjour à tous,

    Le blog prend quelques jours de vacances. J’encourage tous ceux qui le souhaitent à mettre à profit cette période pour lire les billets que j’y ai déjà publiés. Ils y trouveront les réponses à beaucoup de questions qui me sont régulièrement posées.

    Petit clin d’oeil à la natalité européenne :

    Olga Zaitzseva, championne olympique russe par équipes à Vancouver : « Mon enfant est mon plus grand bonheur et ma plus belle petite médaille d’or. Je recommande aux Françaises et aux Allemandes de faire comme moi, n’ayez pas peur, allez-y, faites des enfants – et vous serez encore meilleures en sport ! »

  • La marque de cécité selon Max Gallo

    Je vous recommande d’écouter cette intervention de Max Gallo, dans l’émission l’Esprit public sur France Culture. Dans la première partie de cette émission, il a été question des conclusions du débat sur l’Identité nationale. Max Gallo y a également évoqué la naissance de l’idée de nation française, qu’il situe dans le Haut Moyen-Âge.

    Max Gallo : « Je ne suis pas du tout d’accord pour que l’on prenne comme ça, à la légère, ce débat ou qu’on le résume à des manipulations, à la volonté de substituer un débat factice à de vrais problèmes. Je crois au contraire, que la nation française, comme les nations européennes, qui sont des réalités, mais on peut considérer que ce sont des formations politiques obsolètes “la nation”. Il y a ceux qui pensent, et c’est très répandu dans nos élites, à savoir que parler de nation aujourd’hui, en ce début du XXIe siècle à l’heure de la mondialisation, il vaut mieux dire ce que disent les manifestants souvent qui défendent les immigrés et les sans-papiers “no borders”, “pas de frontières”. Je pense que c’est une illusion mais ça existe. Mais cela dit, si on continue à penser que la nation existe et je crois qu’elle existe, qu’elle a des racines lointaines remontant au Haut Moyen-Âge, ne pas voir que les nations européennes, vieilles nations, la France étant une des plus vieilles, ont une crise d’identité c’est vraiment masquer la réalité […] Ne pas voir que ce traumatisme des évènements historiques a sa répercussion dans nos comportements de citoyens français et dire que tout ça est secondaire, qu’il faut supprimer les ministères, que poser la question de l’identité nationale ou de la nation est une question vraiment dépassée et relevant du XIXe siècle, c’est évidemment un enfantillage pour ne pas dire une marque de cécité… »

    Dans ces évènements historiques, Max Gallo inclut la première guerre, la seconde guerre, l'effondrement de l'empire colonial mais également la remise en cause de la nation par la construction européenne et par la mondialisation.

    Voici à présent ce qu’écrivait Alain-Gérard Slama, dans un article du Figaro daté du 9 novembre 2005 intitulé « impasse de la République » : « Mais le doute s’est installé au sommet du pouvoir, dans les milieux intellectuels, chez les enseignants, au sein de l’opinion. La profession de foi républicaine s’est accompagnée de mauvaise conscience. Plus l’échec des politiques d’intégration s’est profilé à l’horizon, plus le discours dominant est devenu ambigu, hésitant. C’était pain bénit pour les experts en sciences sociales, qui se sont imposés à la faveur de cette confusion, au point d’orienter des choix politiques de plus en plus indifférents aux leçons de l’histoire. Les tenants les plus fermes du principe d’égalité devant le droit, qui avait été la clé d’or du consensus national, se sont laissés ébranler par les arguments favorables aux discriminations positives. Les universalistes les plus ardents se sont demandés si les revendications identitaires et communautaires n’étaient pas le point de passage obligé des nouveaux processus d’intégration. Les maîtres se sont partagés sur la position à adopter devant des voiles islamiques, qu’ils ont d’abord interprétés comme des manifestations du malaise de l’adolescence. C’est ainsi que les piliers de l’idée républicaine, la loi, la laïcité et l’école se sont lentement fissurés… »

    Catégories : Identité, Insertion - intégration
  • Abandonner ceux qui s'abandonnent eux-mêmes ?

    Le Figaro : « La justice confirme que l’accusation la plus lourde portée contre la tête de liste PS dans le Val-d’Oise par ses adversaires UMP est fausse. » Ce qui tendrait à valider les autres.

    Au vu de la difficulté de figurer sur une liste, pour des gens qui n’ont ni casier, ni casserole et qui disposent d’un parcours éducatif exemplaire, je trouve désormais la course aux personnes d’origine étrangère hautement scandaleuse.

    La segmentation politique bat son plein : mieux vaut donc à présent être estampillé « d’origine étrangère » avec casier et sans diplôme, qu’identifié comme Français sans casier judiciaire et avec diplômes. Je peux d’ailleurs vous dire que nombre de personnes issues de l’immigration ne sont pas considérées comme Françaises par le monde politique et par les médias, qui ne les considèrent que comme « minorités visibles ». Il y aurait, là aussi, matière à réfléchir sur ce que signifie concrètement être ouvert aux autres et les considérer comme des égaux. Ceux qui apparaissent de prime abord comme ouverts sont parfois très loin de l’être. La politique d’égalité des chances telle que nous la voyons se déployer depuis de nombreuses années cache souvent la pire des exclusions.

    Dans les estampillés « d’origine française », j’inclus évidemment les personnes issues de l’immigration qui se sont parfaitement intégrées. D’ailleurs, le comportement des politiques et des médias à leur égard est assez éloquent : ces personnes ne les intéressent pas. Cela constitue, paradoxalement, la meilleure preuve qu’à leurs yeux, ces personnes sont devenues françaises. Une autre qualité également très prisée dans le monde politique est d’être passé par une association de lutte contre le racisme supposé des Français.

    Certains parmi vous l’ont déjà évoqué : c’est bien la peur qui guide désormais de nombreux politiques. Ces derniers voient les populations d’origine étrangère comme étant capables de grande violence. Ils pensent donc qu’il leur faut absolument « l’Africain » ou « l’Arabe » qui saura entrer dans « leurs » quartiers et les calmer. Moralité, si les Français souhaitent que les politiques s’intéressent de nouveau aux Français, il faut que ces derniers soient craints ! Elle n’est pas belle, la régression démocratique ?

    Dans tous les cas, le silence des Français, et le fait qu’ils avalent toutes les couleuvres, joue contre eux et contre la France, donc en définitive contre tout le monde : Français et non Français. Le peuple pense encore être souverain, quand il a déjà perdu une grande partie de sa souveraineté. De quel véritable choix disposent en effet les électeurs ? Quand ils votent, ils le font bien souvent par défaut, ou encore pour faire barrage à ceux qu’ils jugent pires que leurs concurrents. Peut-on raisonnablement appeler cela un choix ? Mais comme j’ai déjà eu l’occasion de le préciser, ce sont les citoyens qui sont artisans de leur malheur, puisqu’ils ne votent que pour les « vus à la télé », ou « vus dans les magazines people », ou « a ses entrées à Paris ».

    « Abandonnez ceux qui s’abandonnent eux-mêmes » (Shakespeare). Peut-on sauver un peuple du suicide s’il a décidé de se laisser mourir ? C’est LA question qui se pose. Je n’ai pas la réponse. Il arrive que l’entreprise me paraisse hors de portée. Il y a en effet tellement de forces qui se conjuguent dans le même sens, opposé aux intérêts de la France et des Français. Dans ces conditions, seul le peuple détient les clés de son propre destin. Mais le peuple ne dit rien et continue de baisser la tête. Si Marc Bloch revenait, il décèlerait probablement de nouveau le goût amer de l’étrange défaite. L’histoire ne serait donc qu’un éternel recommencement ? Espérons que cette fois encore, la France en sorte vivante. C’est le véritable enjeu. Pour cette raison, notre devoir est de continuer à travailler au réveil des consciences, avant qu’il ne soit trop tard. Oui, éviter de se rendre complices d’un crime contre l’humanité : la disparition d’une civilisation.

    Mon billet peut sembler pessimiste. Il ne l’est pas. Il est simplement réaliste. Seule la hauteur du défi peut faire que le peuple français sorte de sa léthargie et s’engage politiquement. Les Français ont souvent montré, et leur histoire le prouve, qu’ils savent être au rendez-vous des grandes causes. C’est donc l’Histoire qui nous dira s’ils ont considéré que leur vie méritait d’être érigée en grande cause.

    Catégories : Politique
  • Que faut-il penser de l’affaire Soumaré ?

    Je souhaite le dire en préalable, je soutiens la cause de la réinsertion, au sein de la société, de tous ceux qui se sont un jour égarés dans la voie de la délinquance. Je pense que le monde politique ne s’investit pas assez dans cette question de la réinsertion sociale. Comment accepter qu’une personne puisse être une seconde fois sanctionnée, et condamnée à vivre en marge de notre société, lorsqu’elle montre sa volonté de tourner le dos à la délinquance ?

    Ce préalable étant fait, je dois dire qu’après avoir découvert des éléments de son passé dans la presse, je suis profondément choquée par le choix d’Ali Soumaré comme tête de liste du PS en Île-de-France. Il aurait de plus été « condamné en 2009 à deux mois ferme pour rébellion à agents de la force publique. Lemonde.fr a pu consulter ce jugement. »

    Il existe en France un nombre incalculable de personnes issues de l’immigration qui ne possèdent aucun casier judiciaire, et qui de plus sont compétentes ; et voilà qu’un parti de gouvernement va chercher, en le présentant de surcroît comme « issu de la diversité », un jeune homme qui a été condamné pour des actes de délinquance et, qui plus est, pour rébellion à agent de la force publique. À quoi les partis politiques jouent-ils ? Ont-ils seulement conscience qu’ils participent ainsi à rendre plus difficile encore l’intégration des enfants issus de l’immigration ? Les politiques ne semblent pas comprendre – et c’est là que c’est grave – que présenter à l’opinion publique comme l’élite issue de l’immigration, des personnes à casier judiciaire, ou d’autres sur lesquelles pèsent des soupçons quant à la réalité de leurs diplômes… ne peut qu’appeler la conclusion suivante : « eh bien ça alors, si c’est ça leur élite… » Ces choix sont catastrophiques pour l’image des populations issues de l’immigration. Même si je me situe à l’opposé des prises de position communautaristes que prend parfois Rama Yade, elle a, à mes yeux, le mérite de présenter un parcours éducatif qui a valeur d’exemple.

    Le PS n’a probablement pas vérifié le parcours d’Ali Soumaré. Pendant plusieurs semaines, la presse a surveillé les partis politiques : combien de personnes issues de la diversité le PS et l’UMP inscriraient-ils sur leurs listes ? Cela relevait de l’obsession, et a vraisemblablement mis une forte pression sur les partis politiques. Dans ces conditions, peu importait le parcours ; seule comptait la couleur de la peau. Voilà à quoi conduit le choix d’individus à raison de leur origine ethnique ou raciale. Considérer l’autre sur la base de sa couleur de peau, et adapter son comportement en conséquence, n’est-ce pas là que commence le racisme ?

    Les politiques n’ont malheureusement pas encore compris à quel point l’image des populations issues de l’immigration est dégradée dans l’opinion publique. Ce sera une œuvre de longue haleine, de la part de tous les acteurs concernés, que d’en construire une image positive. Cela nécessitera la plus grande rigueur et une certaine hauteur d’exigence.

    Espérons que cette invraisemblable erreur de recrutement du PS pousse l’ensemble des politiques à réfléchir davantage, à l’avenir, à leurs responsabilités.

    J’aimerais connaître votre point de vue : doit-on considérer que le recrutement d’un ancien délinquant à un poste d’élu peut envoyer le signal que notre société sait pardonner et réhabiliter, ou est-ce une lamentable erreur qui pourrait, dans le cas présent, affecter encore un peu plus l’image de l’immigration ?

    Catégories : Politique