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Insertion - intégration - Page 4

  • Décryptage d’un article du Figaro

    Voici décryptée pour vous une dépêche AFP publiée le 18 octobre dernier par le Figaro et intitulée « Mariage forcé : sursis pour les trois frères ».

    AFP : « Trois frères originaires de Tunisie et habitant en banlieue de Lyon, soupçonnés d’avoir voulu marier de force leur sœur de 18 ans, ont été condamnés ce soir à six mois de prison avec sursis et deux ans de mise à l’épreuve pour l’avoir enlevée, séquestrée et frappée. »

    Décryptage : « L’ordre social qui attribue à chaque sexe un rôle déterminé, structure la vie des garçons et des filles. Pour les premiers, elle les cantonne dans l’hétérosexualité – mais leur laisse une assez grande liberté en dehors du registre “romantique” perçu comme une faiblesse, voire un indice d’homosexualité. Pour les secondes, cet ordre social est nettement plus contraignant. "La sexualité féminine pour être jugée morale doit être contrôlée et les filles sont constamment sous contrôle, en liberté surveillée pour les plus libres d’entre elles. À partir de 12, 13 ans, elles existent d’abord dans le regard des autres. Les jugements sont définitifs. Selon les vêtements portés, selon leur attitude publique face aux garçons, selon leur histoire personnelle, les filles peuvent être qualifiées de “putes” ou “crevardes”.[1] »

    « Ces mariages dits mixtes d’après la nationalité des époux sont en fait, et dans une proportion importante, à l’origine de flux d’immigration de conjoints de Français, tout particulièrement lorsque le mariage a été célébré à l’étranger [...] 46 % des mariages dits mixtes enregistrés à l’état civil en France et 56 % de ceux qui ont été célébrés à l’étranger ont suscité ou régularisé une immigration en France en 2006. C’est particulièrement vrai des mariages franco-algériens. J’ai estimé que, pour ces derniers, deux tiers des mariages célébrés en France et la quasi-totalité des mariages célébrés à l’étranger marquaient le début d’une histoire migratoire légale en France [2] ».

    AFP : « Le tribunal correctionnel de Lyon a suivi les réquisitions de la procureur Anne Lacombe, qui avait demandé cette peine “significative, dissuasive et protectrice”. Ils ont aussi interdiction durant deux ans de rencontrer la jeune fille, Mouna, à qui ils doivent verser un total de 2 000 euros de dommages et intérêts.

    La magistrate avait de façon virulente dénoncé les actes de ces trois frères de 19, 25 et 26 ans, “bras armés du père, de la famille au sens élargi, de la tradition”. »

    Décryptage : « la question du contrôle des femmes par les hommes n’est pas seulement une affaire privée, c’est un acte social dont les hommes ont à répondre devant leur communauté tout entière. Il existe une pression sociale sur les hommes qui ne savent pas “tenir leurs femmes”, et par ricochet sur les mères qui ne savent pas “tenir leurs filles”. Ce sont les mères, véritables agents de “dressage”, qui sont chargées de ce travail.[3] »

    AFP : « À la barre, Salaheddine, Badreddine et Hassein, qui comparaissaient libres sous contrôle judiciaire, ont d’une seule voix expliqué avoir voulu pour une fête religieuse ramener à ses parents Mouna, qui ne donnait plus de nouvelles. Elle avait quitté le domicile familial à Vaulx-en-Velin trois mois auparavant pour habiter chez sa sœur de 21 ans Safa, à Villeurbanne.

    Le 16 septembre dernier, “je l’ai vue par hasard dans le bus, elle avait l’air amaigrie”, a déclaré dans un français haché le plus jeune, le seul à avoir la double nationalité. “On a donné un coup de main pour essayer de la ramener” à la famille, a-t-il ajouté, les bras croisés comme ses frères. Leur choix était ou bien d’“être un bon frère en respectant le désir d’indépendance” de Mouna, “ou d’être un bon fils en faisant plaisir aux parents”, qui leur faisaient subir “une pression morale permanente”, a fait valoir une de leurs avocates, Me Ingrid Poulet. »

    Décryptage : « La prescription d’obéissance imposée aux enfants se double d’une demande d’allégeance spirituelle et intellectuelle [...].[4] »

    AFP : « Ce matin-là dans le quartier Grange Blanche à Lyon, Mouna, qui se rendait à son travail, avait été contrainte par ses aînés de monter dans la voiture paternelle qu’ils conduisaient. La jeune femme d’1,50 m et 45 kg s’était débattue et plusieurs témoins de cette scène de violence avaient alerté les secours. “On l’a un peu poussée”, a admis Salaheddine, alors qu’elle a déclaré avoir reçu un coup de poing et a eu un jour d’interruption temporaire de travail (ITT). Grâce à la plaque d’immatriculation, la police la retrouvait une heure et quarante minutes après chez ses parents. Elle expliquait aux enquêteurs avoir voulu échapper à un mariage forcé en Tunisie.

    Safa avait elle-même été obligée de se marier à un “membre de la famille” un an auparavant en Tunisie, d’après Me Chrystelle Panzani, qui défend les deux sœurs. L’aînée vit séparée de son époux et a l’intention de faire annuler son mariage.

    Le tribunal a en revanche relaxé le frère accusé du vol du passeport de Safa.

    Les deux victimes, terrorisées, ne sont pas venues témoigner devant le tribunal. “Mouna ne va avoir d’autre choix que de rompre avec sa famille”, a déploré Me Panzani, saluant le courage de cette jeune fille qui “veut vivre sa vie comme elle la choisit”. »

    Décryptage : « Quand ils ont, au contraire, pu s’émanciper de leurs parents et se sont bien intégrés en France, c’est au prix d’une rupture avec eux.[5] »

    AFP : « La famille, arrivée en France en 1994, compte dix enfants dont quatre filles. Aucun des garçons prévenus n’a d’antécédent judiciaire et les trois ont une activité professionnelle. »

    Décryptage au sujet des dix enfants : « La conviction transmise de génération en génération selon laquelle c’est l’ordre divin qui pourvoirait aux besoins des enfants n’est pas toujours étrangère à la décision d’enfanter, même lorsque les conditions pour assurer le bien-être et le bonheur des enfants eux-mêmes ne sont manifestement pas réunies. La famille est-elle vraiment seulement une affaire privée ? Au vu des conséquences de la non-insertion, il est temps que l’État se saisisse de cette question essentielle qui concerne l’avenir de la cohésion sociale.[6] »

    Une observation : Les trois frères ont une activité professionnelle. Pourtant, la plupart de nos élites ne cessent de répéter, en chœur, que le manque de civilité et la violence trouvent leur source dans des difficultés qu’ils appellent « socio-économiques » ! Ces élites mentiraient-elles donc au peuple d’en-bas ?

    Quelques questions viennent immanquablement à l’esprit :

    • Où sont donc passés les défenseurs des droits de l’homme et les associations féministes historiques ?
    • Comment se fait-il que l’on accorde un droit de séjour, et souvent la nationalité française, à des personnes qui ne possèdent pas la mentalité française ? Quand les politiques se résoudront-ils à réformer le code de la nationalité française, qui est une absurdité ? (contrairement au code de la nationalité marocaine qui, lui, respecte l’identité du peuple marocain)

    Est-il besoin de rappeler que les papiers d’identité constituent un titre de propriété, et que la dissociation entre identité et papiers d’identité – accordés à large échelle – crée, à terme, les conditions d’une lutte sur la base de revendications d’ordre territorial ?

    « Dans l’esprit des jeunes de l’immigration, les papiers d’identité français n’engagent en rien leur propre identité.[7] »

    L’article 21-24 du Code civil était pourtant clair : « nul ne peut être naturalisé s’il ne justifie de son assimilation à la communauté française ».

    __________________

    Définition de la mentalité, à méditer intensément : « Une mentalité, c’est un ensemble d’acquis communs aux membres du groupe. Ces acquis, comme dans le cas de la culture intériorisée, servent de références permanentes et inconscientes pour la perception des choses, pour les évaluations faites et interviennent dans l’orientation des conduites. Une mentalité porte en elle une vision du monde et génère des attitudes (c’est-à-dire des manières d’être envers les choses) concernant les éléments de l’environnement. Ces éléments de l’environnement ne sont pas n’importe lesquels. Ce sont les éléments clés de la vision du monde : les référents essentiels de l’identité. Ces éléments importants par rapport auxquels le groupe a pris position sont les points d’ancrage de son identité.[8] »

    ____________________________

    [1] Luc Bronner dans « La loi du ghetto », Calmann-Lévy, 2010, s’appuyant sur les travaux de la sociologue Isabelle Clair, « Les jeunes et l’amour dans les cités ». ↩

    [2] Michèle Tribalat, « Les Yeux grands fermés. L’immigration en France », Denoël, 2010. ↩

    [3] Horia Kebabza, Daniel Welzer-Lang, « Jeunes filles et garçons des quartiers, une approche des injonctions de genre », rapport réalisé pour la Délégation interministérielle à la Ville, septembre 2003. ↩

    [4] Claudine Attias-Donfut, François-Charles Wolff, « Le Destin des enfants d’immigrés », Stock, 2009. ↩

    [5] Claudine Attias-Donfut, François-Charles Wolff, « Le Destin des enfants d’immigrés », Stock, 2009. ↩

    [6] Malika Sorel-Sutter, « Immigration-intégration : le langage de vérité », Mille et une nuits, avril 2011. ↩

    [7] Évelyne Ribert, « Liberté, égalité, carte d’identité. Les jeunes issus de l’immigration et l’appartenance nationale », La Découverte, 2006. ↩

    [8] Alex Mucchielli, « L’Identité », PUF, coll. « Que sais-je ? », 2009. ↩

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  • L’inacceptable ingérence américaine

    Extrait du Langage de vérité 

    « Wikileaks a publié un câble diplomatique intitulé “Minority Engagement Strategy” qui émane de Charles Hammerman Rivkin, l’ambassadeur des États-Unis d’Amérique en France, nommé par le président Barack Obama le 1er juin 2009 rendant compte de ses activités :

    […] l’ambassade de Paris a créé une stratégie d’engagement pour les minorités qui englobe, entre autres groupes, les populations musulmanes françaises et répond aux objectifs du REFTEL A […] Nous focaliserons notre discours sur le problème des discriminations. Lorsque nous nous exprimerons en public sur la communauté des démocraties, nous mettrons en avant, parmi les qualités de la démocratie, le droit d’être différent, la protection des droits des minorités, la valeur de l’égalité des chances, et l’importance d’une représentation politique fidèle […]

    De plus, nous continuerons et renforcerons notre travail avec les musées français et les enseignants pour réformer le programme d’histoire enseigné dans les écoles françaises, pour qu’ils prennent en compte le rôle et les perspectives des minorités dans l’histoire de France […]

    Lorsque nous enverrons des dirigeants français aux États-Unis, nous inclurons, aussi souvent que possible, une partie de leur voyage qui se focalisera sur l’égalité des chances. […]

    Lancer une campagne de sensibilisation agressive vers les jeunes : nous continuerons nos efforts de sensibilisation des jeunes pour communiquer sur nos valeurs partagées avec les jeunes Français de tous milieux socio-culturels. […]

    En pesant fortement sur les médias, nous voulons gagner la confiance et améliorer notre compréhension des jeunes de différentes origines. […]

    Pour atteindre ces objectifs, nous nous baserons sur les programmes extensifs de diplomatie publique déjà en place, et développerons des moyens supplémentaires pour influencer la jeunesse française, utilisant de nouveaux médias, des partenariats d’entreprises, compétitions nationales, événements ciblés de sensibilisation, et spécialement avec des invités américains […]

    En s’appuyant sur notre travail avec les deux sites Web de premier plan axés vers les jeunes musulmans de langue française – oumma.fr et saphirnews.com –, nous soutiendrons, formerons et nous investirons dans des médias et des militants politiques qui partagent nos valeurs […]

    De plus, nous suivrons attentivement les mesures abstraites de succès : un sens d’intégration, par exemple, parmi les jeunes minorités françaises, et un espoir grandissant qu’eux aussi peuvent représenter leur pays chez eux et à l’étranger, et même un jour arriver au sommet de la vie publique française en tant que président de la République […]” »

    Voici ce que le Figaro publie aujourd’hui : « Chassez la statistique ethnique, elle revient au galop. Dix élus de banlieue d’origine maghrébine viennent de rentrer des États-Unis convaincus qu’il faut relancer le débat sur ce mode de recensement des populations encore proscrit en France. Ils annoncent qu’ils s’y emploieront dès septembre, alors que toutes les tentatives, plus ou moins soutenues par les autorités, se sont heurtées jusqu’à présent à un obstacle légal, constitutionnel et culturel […] Conviés huit jours à Washington par l’ambassade des États-Unis à Paris, tous sont revenus conquis par le système américain […] »

    Les statistiques ethniques sont dangereuses pour notre pays. J’avais développé ce point lors de mon audition par la commission Veil sur le Préambule de la Constitution. Nous ne possédons pas la même histoire que le peuple américain. Barack Obama lui-même avait rendu responsable de bien des maux la fracture raciale inscrite dans le marbre du fait de cette catégorisation de la population.

    Le peuple américain tolérerait-il une telle ingérence dans sa politique intérieure ? Non, et c’est bien normal, compréhensible et respectable. Pourquoi acceptons-nous cette ingérence ? Notez le caractère incroyablement insolent de l’entreprise : on agit de manière décomplexée, au vu et au su de tous. Jamais le Général de Gaulle ne l’aurait toléré ! Quand notre gouvernement ou notre Président de la République signifieront-ils aux Américains qu’ils doivent cesser leur ingérence dans la politique intérieure française ? Quand nos parlementaires prendront-ils position et agiront-ils pour que notre pays cesse de constituer une zone d’intervention pour une puissance étrangère, fût-elle “amie” ?

    Catégories : Insertion - intégration, Politique
  • La Revue Parlementaire

    Je remercie bien vivement Antoine de Font-Réaulx, rédacteur en chef de La Revue Parlementaire, qui m’a offert la possibilité de publier un article dans son numéro de juin :

    « […] Les difficultés scolaires de nombre de ces élèves sont directement liées à leur crispation vis-à-vis de la culture de l’école ainsi qu’à leur désormais peu d’appétence pour la pratique de la langue française. C’est à l’école maternelle, puis dans les premières classes du primaire, qu’il convient de se mobiliser sur le devenir de ces élèves, et non à l’entrée au collège où il est souvent trop tard. L’école doit être déclarée priorité nationale et être à ce titre érigée en domaine régalien.

    Le regard porté par une partie des élites sur les enfants de l’immigration a également joué un rôle dévastateur. Ce regard a participé à dégrader l’image des populations de l’immigration du Sud en propageant l’idée, au fondement raciste, selon laquelle leurs enfants ne seraient pas aptes à réussir selon les mêmes exigences de savoirs et de comportements que les autres enfants, et que pour eux il était nécessaire d’adapter le niveau de ces exigences. […]

    Dans le sujet qui nous concerne ici, la question socio-économique est mineure, et non majeure. La gloutonne rénovation urbaine ne produira jamais les résultats espérés, car elle est tout simplement hors sujet. Ces approches politiques “écume des vagues” créent un rideau de fumée qui empêche que ce sujet capital pour notre avenir collectif ne soit abordé en profondeur. Le langage de vérité doit être tenu sur l’immigration-intégration. Traiter, tant qu’il est encore temps, cette problématique dans toutes ses dimensions est le meilleur cadeau que l’on puisse offrir aux générations futures. »

    Vous pouvez lire l’intégralité de l’article sur le site de La Revue Parlementaire. Vous pouvez également l’adresser à vos élus locaux et/ou nationaux.

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  • BFM et LCI

    Mardi était une journée médias, avec deux entretiens pour des revues dont je vous reparlerai au moment de leur parution, et deux émissions.

    J’ai participé au 12-15 de BFM, diffusé simultanément sur BFM Radio et sur la chaîne de télévision BFM Business. L’émission d’Hedwige Chevrillon était présentée par la journaliste Caroline Brun. Vous ne pouvez pas savoir le bien que ça fait d’être interviewée par de vrais journalistes qui sont là pour amener à la réflexion et au débat, et qui ne sont pas, comme trop de leurs confrères, des intégristes de la pensée unique tentant de faire trébucher tous ceux qui n’appartiennent pas à leur secte. Vous pouvez écouter l’émission ci-dessous :

    En fin d’après-midi, j’étais invitée par Michel Field à réagir, sur LCI, au vote par l’Assemblée Nationale d’une résolution sur la laïcité. J’y ai rappelé, entre autres, que dès mars 2010, le Haut Conseil à l’Intégration avait, dans un avis sur la laïcité remis au Premier ministre et au Président de la République, demandé aux pouvoirs publics de se saisir sans tarder de ce sujet.

    Oui, la situation est très grave, et elle empire de jour en jour sur le terrain, car une partie des populations de l’immigration se révèle dans l’incapacité de respecter un certain nombre de règles et de lois qui existaient bien avant son arrivée en France. Voilà comment l’accueil de populations pour cause de pauvreté s’est finalement mué, en raison du refus d’un grand nombre d’hommes et femmes politiques de faire respecter la République, en exigences de renoncement à des éléments centraux de l’identité française. La laïcité est un important facilitateur de cohabitation. Les personnes d’origine étrangère qui s’attaquent à la laïcité ne connaissent pas grand-chose à l’histoire culturelle et politique du peuple français. Elles ne savent donc pas que se dresser contre la laïcité produit un effet dévastateur.

    Le peuple français possède sa propre identité. Le comparer au peuple américain sur cette question de la laïcité n’a aucun sens. Les Américains ne possèdent pas la même notion de vivre-ensemble. Le séparatisme est poussé à l’extrême sur leur propre sol. Les sourires sont de façade dans la vie publique, mais sitôt quitté l’espace public, les gens ne se mélangent quasiment jamais. Barack Obama a lui-même fustigé ce séparatisme et ce qu’il appelle l’impasse raciale.

    Il vous faut également savoir que dans nos ministères se trouvent certaines personnalités très catholiques qui, pour certaines, n’ont toujours pas compris que la laïcité protégeait aussi les catholiques. Aujourd’hui, ces hommes et ces femmes parfois très influents empêchent d’agir au service de la laïcité et participent de ce fait à mettre le peuple français en danger.

    Dans une réunion à laquelle je participais, il était question d’une grande entreprise du secteur des hautes technologies qui avait très vraisemblablement renoncé à promouvoir une femme au motif que certains hommes refusaient d’être dirigés par une femme. Des inspecteurs du travail signalaient que des petites entreprises, à effectif entièrement masculin, disaient ouvertement qu’elles ne recrutaient pas les femmes. J’aimerais bien que les signataires de la pétition sur le sexisme s’occupent des graves problèmes qui se posent de plus en plus à notre société, et qui menacent tous les acquis que les femmes n’ont obtenus qu’après plusieurs siècles de combats et de souffrances !

    Voici des exemples de recommandations qui avaient été émises par le HCI en mars 2010 et qui, toutes, correspondent à des problèmes qui tendent à s’accroître sur le terrain :

    - Faire respecter le principe de laïcité à tous les collaborateurs occasionnels du service public, (ce qui est déjà le cas des jurés d’assises, et les membres de jury de concours des fonctions publiques, mais pas, par exemple, des accompagnateurs scolaires des écoles, collèges et lycées publics) ;

    - Interdire des signes ou tenues ostensibles religieux, à l’occasion des cérémonies de remise des ampliations de décrets de naturalisation en préfecture ou en mairie, à l’exception des autorités religieuses ;

    Le Haut Conseil à l’intégration, dans son avis de 2007 sur la charte de la laïcité dans les services publics, avait repris à son compte les remarques des représentants des administrations préfectorales, de la Justice et de l’Éducation nationale principalement, qui, face à des manifestations caractérisées de prosélytisme, avaient fait part de leurs doutes juridiques et des difficultés rencontrées dans l’organisation des services et des cérémonies hautement symboliques d’accès à la citoyenneté française.

    - Prohiber tous signes et tenues religieux au sein des assemblées délibérantes des collectivités publiques. Si les élus jouissent d’une pleine liberté d’expression au sein de ces assemblées, le Haut Conseil propose, qu’en tant que représentants de l’ensemble des citoyens, ils n’y manifestent pas de manière visible leur appartenance.

    - Développer à l’école une pédagogie de la laïcité. L’école est le lieu privilégié des apprentissages des valeurs républicaines en général, et de la laïcité en particulier. Or, il apparaît que les personnels d’éducation et les enseignements sont de plus en plus souvent l’objet de contestations de nature religieuse. Le Haut Conseil à I’intégration demande que la laïcité soit enseignée comme valeur citoyenne fondamentale mais aussi que les personnels soient formés pour assurer un enseignement et un encadrement scolaire laïque. Cela les aiderait à répondre aux mises en cause des contenus d’enseignement.

    - Inviter les autorités universitaires à compléter leur règlement intérieur afin que, pendant les cours :

    • soit renforcée la liberté de l’enseignement et de la recherche en les soustrayant à toute tentative de contrôle ou de main mise par des pressions religieuses ;
    • soit interdit le prosélytisme manifeste ;
    • et que soient préservés la mixité et le respect de l’égalité hommes / femmes.

    - Affirmer l’impossibilité de choix du médecin dans les services hospitaliers d’urgence. Face au principe général de liberté de choix du médecin, certaines circonstances, et tout particulièrement l’urgence, imposent la limitation de ce principe au nom du bon fonctionnement du service public.

    - Inviter les maires à faire respecter la liberté de circulation sur le domaine public. À cet effet, le Haut Conseil rappelle aux maires qu’ils disposent d’un pouvoir d’autorisation, voire d’interdiction, en ce qui concerne les manifestations religieuses susceptibles de se dérouler sur la voie publique, pour des motifs d’ordre public (sécurité, tranquillité, salubrité et dignité humaine).

    - Insérer dans le code du travail un article pour que les entreprises puissent intégrer dans leur règlement intérieur des dispositions relatives aux tenues vestimentaires et au port de signes religieux pour des impératifs tenant à la sécurité, au contact avec la clientèle ou à la paix sociale interne”. Le Haut Conseil reprend cette proposition du rapport du 11 décembre 2003 de la Commission de réflexion sur l’application du principe de laïcité dans la République présidée par M. Bernard Stasi.

    - Faire du 9 décembre, date anniversaire de la loi de séparation des Églises et de l’État, la journée nationale de la laïcité.

    Cette dernière recommandation du HCI va probablement bientôt devenir effective, puisque le Sénat vient de voter une proposition de résolution en ce sens. Il appartiendra à chaque Français de faire vivre cette date du 9 décembre dans notre calendrier en participant à en faire un moment de fête et de partage avec nos concitoyens.

    Dépêche AFP, 1er juin 2011

    « Le Sénat a voté dans la nuit de mercredi à jeudi une proposition de résolution UMP-PS visant à instituer une journée nationale de la laïcité le 9 décembre, date anniversaire de la loi de 1905 de séparation de l’Église et de l’État.

    La proposition, qui exprime un vœu mais n’a pas force de loi, a été adoptée par 183 voix contre 26, quelques heures seulement après le vote par l’Assemblée nationale d’une résolution sur la laïcité mais qui, elle, n’a recueilli que les seules voix de l’UMP.
    “La laïcité n’a pas à être débattue : elle se vit, comme principe fondateur de la République. D’où notre proposition d’une journée pour en faire la pédagogie”, a déclaré Claude Domeizel (PS) co-auteur du texte avec Sophie Joissains (UMP).
    “La laïcité, héritage essentiel de la Révolution est menacée. Notre société souffre d’un effritement des valeurs, d’un cloisonnement des communautés”, a souligné cette dernière.
    L’Union centriste, seul groupe à voter contre, s’est inscrite en faux contre cette affirmation. “Il n’y a pas de contestation sérieuse du principe de la laïcité”, a assuré sa représentante Roselle Cros, évoquant “certains faits divers montés en épingle par les médias”.
     »

    « Il n’y a pas de contestation sérieuse du principe de la laïcité » ? Mais sur quelle planète ces gens vivent-ils ? Assurément pas sur la même que les Français !

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