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immigration - Page 3

  • Invitation Figaro Live

    J’étais l’invitée du Figaro Live pour évoquer le projet de loi immigration.

    Ce projet de loi doit être dénoncé, combattu et rejeté. La France, eu égard à son état, n’a pas besoin d’une énième loi sur l’immigration, mais d’un moratoire sur l’immigration. J’en fais la preuve.

    Merci au Figaro, qui fait partie des très rares médias qui continuent de me donner la parole quand tant d’autres se sont appliqués au long des années à me censurer. Pauvre France, abandonnée par tant de ceux qui en ont hérité !

    Vous pouvez retrouver ici mon intervention.

    Catégories : Revue de presse
  • Que faire ?

    Marianne vient de publier un hors série consacré à l'immigration.

    Sous le titre "Que faire?", je débats avec le démographe Hervé Le Bras. Le débat est animé par le journaliste Kévin Boucaud-Victoire. De nombreux aspects du sujet sont abordés aussi bien dans notre débat, que dans l'ensemble de ce hors série de Marianne.

    Trois précisions :

    - Dans le passage : "une partie des immigrés sortent des statistiques", je souhaitais parler des étrangers qui disparaissent des statistiques "étrangers" aussitôt que la carte d'identité française leur a été octroyée. 

    -  Dans le passage : "Il a ainsi supprimé le respect de la bonne assimilation par les préfectures qui délivrent la carte d’identité", il fallait comprendre : il a supprimé la vérification, par les préfectures, du respect de l’assimilation ou encore de son effectivité.  

    - Dans le passage "le diplôme n’est pas un critère. Beaucoup de gens qui ont participé à la réislamisation de la France étaient ingénieurs ou docteur en sciences. A l’inverse, vous avez des gens qui parlent mal français, mais qui épousent le destin des Français". Bien entendu, je ne voulais pas parler de réislamisation de la France puisque la France n'a jamais été musulmane, mais de la réislamisation, en France, d'une partie des jeunes de l'immigration extra-européenne.

     

     

    Catégories : Identité, Immigration
  • "Ces deux angles morts majeurs de la loi sur le séparatisme"

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    Malika Sorel-Sutter, prix « Honneur et Patrie » de la Société des membres de la Légion d’Honneur pour « Décomposition française » (Fayard) et ancien membre du Haut Conseil à l’Intégration, analyse les faiblesses du projet de loi sur le « séparatisme ».

    Le projet de loi confortant le respect des principes de la République comporte quelques mesures intéressantes, notamment celles qui ont pour objet un meilleur contrôle des associations. En vérité, la question à l’aune de laquelle doit être jugé le projet de loi confortant les principes de la République est de savoir si son application aurait pu éviter « les tensions observées dans la société française et susceptibles de menacer l’unité de la Nation », selon les termes de l’avis rendu par le Conseil d’État.

    DES ANGLES MORTS

    Or ce projet de loi laisse de côté deux points majeurs qui participent à sculpter les contours du séparatisme. Le premier a trait à la hiérarchie entre la loi des hommes et les commandements religieux dans la gestion des affaires de la cité. C’est là que réside la véritable scission entre les sociétés laïques et celles qui ne le sont pas, et c’est pourquoi le président égyptien Al-Sissi, lors de sa venue en France, a déclaré que « les valeurs religieuses doivent avoir la suprématie sur les valeurs humaines. » L’Égypte, parce qu’elle abrite l’institution Al-Azhar qui rappelle ce qui doit être, occupe un rang particulier aux yeux de la rue musulmane. En France, 57 % des jeunes musulmans pensent que la charia est plus importante que la République (Ifop, nov. 2020). Pourtant, dans ce projet de loi, aucune mention du rôle que les parents doivent jouer. Or nous savons à quel point la période de la toute petite enfance, au travers des liens précoces, joue un rôle déterminant dans le processus d’apprentissage des normes et connaissances.

    Le deuxième point, c’est la perception du corps de la femme dont découle, en bonne part, son statut. Comme l’avait identifié Emmanuel Todd dans Le destin des immigrés, « le statut de la femme, bas ou élevé, est essentiel car il définit en lui-même un aspect de l’existence sur lequel les peuples ne sont guère prêts à transiger ». Nous sommes là au cœur de la problématique de l’identité. Comme le précise le chef de l’État aux Mureaux, où il expose sa stratégie qui « tourne autour de cinq piliers principaux » – allusion manifeste aux cinq piliers de l’Islam –, une série de « dérives se sont produites » de la part d’« agents qui exercent des services délégués par la commune, par le département, par l'État ; et donc qui portent ces signes dans le cadre de leurs missions. » Le projet de loi s’ouvre sur l’extension de l’obligation de neutralité à toute entité chargée de l’exécution d’un service public. L’accompagnement des sorties scolaires par les parents n’étant pas mentionné, il est légitime d’en déduire que ces sorties sortent désormais du cadre du service public de l’Éducation nationale. Il convient donc de les retirer de la scolarité.

    "Dans ce projet de loi, pas un traître mot sur l’immigration, hormis une mention relative aux polygames"

    Dans son discours aux Mureaux, le Président a parlé de la « concentration de populations souvent en fonction de leurs origines, de leurs milieux sociaux. » Aussi, le projet de loi comporte des « dispositions relatives à la mixité sociale dans les logements » pour retirer aux maires certaines prérogatives au profit du gouvernement, habilité à intervenir par ordonnances. C’est le durcissement de la loi SRU de décembre 2000. Comment une telle situation, devenue insoluble, a-t-elle bien pu advenir alors même que les conséquences des flux migratoires sont parfaitement connues depuis 40 ans ? En témoignent les propos de 1981 de Georges Marchais, secrétaire général du Parti communiste. Il évoquait « les charges d’aide sociale nécessaires qui deviennent insupportables pour les budgets des communes », et des « familles aux traditions, aux langues, aux façons de vivre différentes », rendant « difficiles leurs relations avec les Français. » Sa proposition ? « Stopper l’immigration officielle et clandestine. » Or, dans ce projet de loi, pas un traître mot sur l’immigration, hormis une mention relative aux polygames.

    ABANDON DE L'ASSIMILATION

    Reprenant à son compte l’antienne selon laquelle la provenance des fonds qui financent les cultes constitue l’alpha et l’omega, le Président expose son stratagème : renforcer le contrôle des associations à activités cultuelles ayant fait le choix du régime prévu par la loi 1901, afin de les faire « basculer vers le régime prévu par la loi de 1905, à la fois plus avantageuse fiscalement et davantage contrôlée sur les plans des financements venant de l'étranger ». Lorsque les financements seront devenus entièrement locaux, et même en partie publics grâce à d’avantageuses exemptions fiscales, les Français constateront que le problème demeure entier. Le vœu du Président trouve sa traduction dans le titre II du projet de loi. Les dits avantages sont nombreux : pas de droits de mutation sur les donations et legs, exonération de la taxe foncière pour les édifices de culte, forte réduction d’impôt sur les dons des particuliers, possibilité pour l’État et les communes de garantir des emprunts et d’octroyer des baux emphytéotiques au loyer symbolique. À noter qu’un certain nombre de ces libéralités ont été introduites par la loi du 23 juillet 1987 sur le mécénat. Peut-on, en toute honnêteté, persister à parler de « neutralité de l’État » ?

    "Le Président n’en serait pas à parler « séparatisme », si l’État avait respecté le Code civil qui posait l’assimilation comme prérequis à toute attribution de la citoyenneté"

    Comment en est-on arrivé là ? Au fil du temps, les principes fondamentaux de la République sont devenus des variables d’ajustement, l’évolution de la démographie électorale dictant aux politiques leurs actions et décisions. Le Président n’en serait pas à parler « séparatisme » ni, avant lui, François Hollande de « partition », si l’État – hauts fonctionnaires et élites politiques nationales indubitablement associés dans cette affaire – avait respecté le Code civil qui posait l’assimilation comme prérequis à toute attribution de la citoyenneté. Ce projet de loi laissant soigneusement de côté cette clé de voûte de la nation prépare, sans l’ombre d’un doute, une loi stérile.

    En s’amputant de sa capacité à agir dans le respect du seul intérêt général, qui plus est lorsqu’il s’agit de cohésion nationale, les élites se sont dépossédées de l’indispensable légitimité sans laquelle gouverner en démocratie devient impossible. Ernest Renan, dont j’ai souvent cité le brillant discours sur la nation, aura oublié un élément de taille. Pour que le culte des ancêtres soit « de tous le plus légitime », il y faut des conditions : quel « passé héroïque », et quelle « gloire » ?

    Lorsque Marc Bloch proclame « la France, la patrie dont je ne saurais déraciner mon cœur… j’ai bu aux sources de sa culture. J’ai fait mien son passé… », et mieux encore : « je me suis efforcé, à mon tour, de la défendre de mon mieux », il définit ce qu’être Français signifie, et trace assurément les lignes du véritable séparatisme, lequel transcende l’ethnie et la race. Dans ce portrait esquissé par Marc Bloch, on serait bien en peine de reconnaître les traits de ceux qui, à l’instar de certaines élites, font le procès de la France, accablent son passé, exigent qu’elle fasse repentance et nourrissent ainsi contre elle, jour après jour, le ressentiment d'une part des enfants de l’immigration.

    Catégories : Éducation - instruction, Identité, Immigration, Insertion - intégration, Politique, Revue de presse
  • Pape François, qui est responsable de ce sang ?

    Aujourd’hui, de nouveau, des Français ont été sauvagement assassinés. Le terroriste qui a massacré trois personnes dans la basilique Notre-Dame de Nice est un Tunisien de 21 ans, arrivé en Europe par Lampedusa. J’ai repensé au pape, à son premier voyage, qu’il avait choisi de consacrer à Lampedusa. Et aussi à Fratelli tutti (« Tous frères »), l’encyclique signée par le pape François le 3 octobre 2020 dont il y aurait tant à redire !

    Le pape, Lampedusa ; il faut relire Décomposition française :

    “Il ne faut pas sous-estimer la responsabilité de la hiérarchie de l’Église, qui ne rate pas une occasion de culpabiliser ses ouailles et de leur faire encore plus courber l’échine.

    Les différentes prises de parole de l’ensemble de la hiérarchie de l’Église resteront pour les générations futures comme autant de témoins de la pression morale qu’elle a exercée dans ce dossier. Les générations à venir qui auront à trouver la voie pour sortir du chaos engendré pourront mesurer à quel point l’ingérence continue et orientée des responsables de l’Église dans le débat sur l’accueil des migrants a participé à créer leur malheur à eux et aux migrants eux-mêmes, car quitter sa terre pour des raisons matérielles n’est jamais sans conséquence.

    Début juillet 2013, c’est l’île de Lampedusa que le pape François choisit pour y faire sa première sortie médiatique, hors de Rome, en tant que pape. Il y va pour demander pardon pour les drames des migrants en Méditerranée. Au regard de tout ce que les Européens consentent comme efforts, j’ai trouvé son discours criant d’injustice. En voici des extraits, avec, au préalable, le rappel du contexte effectué par la Conférence des évêques de France :

    « Une cinquantaine d’immigrés l’attendait sur le quai, à Punta Favarolo, dont beaucoup de musulmans, se trouvant dans les centres d’accueil de Lampedusa. Le Pape a salué personnellement chacun d’eux avant de se rendre au centre sportif Arena où il a célébré la messe. La formule liturgique choisie était celle de la rémission des péchés prévue par le Missel Romain. Les textes de la liturgie de la Parole (le récit de Caïn et Abel, le massacre des innocents, le psaume Miserere) soulignaient l’aspect pénitentiel de la Liturgie. […] »[1]

    Extraits de l’homélie du pape :

    « L’Église vous est proche dans la recherche d’une vie plus digne pour vous et vos familles […] »

    « Tant de nous, et moi aussi, sont désorientés. Nous ne sommes plus attentifs au monde dans lequel nous vivons […] Nous ne prenons pas soin de ce que Dieu a créé pour tous et nous ne sommes plus capables non plus de prendre soin les uns des autres.

    « Ces frères et sœurs cherchaient à sortir de situations difficiles pour trouver un peu de sérénité et de paix. Ils cherchaient un endroit meilleur pour eux et leurs familles, mais ils ont trouvé la mort. Combien de fois ceux qui cherchent cela ne trouvent pas compréhension, ne trouvent pas accueil, ne trouvent pas solidarité !

    « Qui est responsable de ce sang ? […] Aujourd’hui, personne dans le monde ne se sent responsable de cela. Nous avons perdu le sens de la responsabilité fraternelle.

    « Qui de nous a pleuré pour ce fait et pour d’autres comme celui-ci ? Pour la mort de ces frères et sœurs ? Qui a pleuré pour ces personnes qui étaient sur le bateau ? Pour les jeunes mamans qui portaient leurs enfants ? Pour ces hommes qui désiraient quelque chose pour soutenir leurs familles ?

    « Nous avons perdu le sens de la responsabilité fraternelle […], la culture du bien-être nous rend insensibles aux cris d’autrui […], aboutit à une globalisation de l’indifférence.

    « Seigneur, dans cette liturgie qui est une liturgie de pénitence, nous demandons pardon pour notre indifférence envers nos frères et sœurs. »

    Le 6 septembre 2015, le pape lance un appel solennel en direction de l’Europe : « Chaque paroisse, chaque communauté religieuse, chaque monastère, chaque sanctuaire d’Europe accueille une famille [de réfugiés]. » Certains journaux iront jusqu’à écrire, pour le féliciter de son appel, que le pape lève son armée.

    La position de l’Église n’est que de courte vue et elle participe de surcroît à déstabiliser les terres d’accueil, à les mettre en danger. Accueillir, et ensuite ? Assister impuissants à la transformation de l’Europe en Liban, en Balkans ou encore en Syrie, avec les conséquences que l’on sait ? Est-ce cela que l’on appelle la charité chrétienne : donner pour se ménager une place au Paradis en se lavant les mains des conséquences ici-bas ? (...)”

    ____________________________

    [1] Site de l’Église catholique de France. Texte édité par la Conférence des évêques de France, à Lampedusa, « François demande pardon pour l’indifférence envers les migrants », 8 juillet 2013.

    Catégories : Immigration