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Identité - Page 12

  • Préservons notre cohésion nationale !

    Jean-François Copé, Président du groupe UMP à l’Assemblée Nationale, m’a proposé de publier un article sur le site de son club de réflexion Génération France :

    Ce n’est pas tant le contenu de notre identité nationale qui préoccupe les Français ; ils savent en effet très bien ce qu’« être Français » signifie, et ce que « nation française » signifie. Ce qui les angoisse au plus haut point, c’est le devenir de cette identité quand leur socle de valeurs fondamentales se trouve de plus en plus contesté. Un peuple peut-il continuer d’exister si ses fondations sont démantelées ? L’identité nationale est un sujet majeur pour notre pays.

    Puisque Goethe nous enseigne que tout ce qui est sage a déjà été pensé et que l’important est d’y penser à nouveau, faisons appel à Ernest Renan pour éclairer notre réflexion sur cette question qui concerne la nation française. Ernest Renan a identifié un certain nombre de conditions essentielles pour continuer d’exister en tant que nation : la fusion des populations ; le nécessaire oubli des pages sombres de l’histoire ; la possession en commun d’un riche legs de souvenirs ; le désir de vivre ensemble ; la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis ; le partage d’un long passé d’efforts, de sacrifices et de dévouements ; le culte des ancêtres, de tous le plus légitime […]

    Vous retrouverez ici l’intégralité de l’article.

    Catégories : Identité, Revue de presse
  • La parole à un Américain

    La différence fondamentale entre la France et les États-Unis, c’est qu’aux États-Unis, les Démocrates et les Républicains partagent un même amour de la nation américaine et ils en exigent le respect.

    Vendredi 4 décembre, j’ai assisté au colloque « Qu’est-ce qu’être Français ? » organisé par l’Institut Montaigne. Le discours de clôture du Premier ministre François Fillon était très beau. À un moment donné, j’ai eu envie de me lever et de lui crier « Aux actes, citoyen Fillon ! » Oui, nous en avons assez des beaux discours. Ce qu’il faut à présent à la France, ce sont des actes !

    Voici un extrait d’une table ronde qui avait pour sujet « Comment, concrètement, réhabiliter le sentiment d’appartenance à la communauté française ? » Et puisque nul n’est, paraît-il, prophète en son pays, laissons la parole à Thione Niang, citoyen américain.

    Thione Niang a 31 ans. Il est Américain d’origine sénégalaise. Il a fait partie de l’équipe de campagne de Barack Obama. Il est actuellement Président de la commission des affaires internationales des jeunes démocrates américains.

    Voici donc pour vous un extrait de son intervention :

    « Excusez mon Français car je suis aux États-Unis depuis neuf ans, mais pour le respect de la langue, je vais essayer de parler en français. »

    « Ce que j’ai constaté ici en France, ce que me disent les jeunes et les jeunes disent la même chose partout où je vais, c’est qu’on ne se sent pas Français surtout les minorités. Je leur parle de mon histoire. Je suis issu d’une famille pauvre du Sénégal. Quand je parle dans les conférences que je fais pour les encourager à s’engager dans leur pays, participer au développement de leur pays parce que le monde a besoin des jeunes qu’ils soient partout des acteurs de changement, ils me disent qu’en France c’est pas la même chose, ce n’est pas possible parce qu’on ne se sent pas Français, que le système ne nous inclut pas.

    Beaucoup d’entre nous qui ont quitté leur pays, on emmène notre culture avec nous. Quand je suis venu aux États-Unis, j’ai amené avec moi la culture wolof, le côté privé de cette culture, ma religion Islam. Il y a des choses que je ne vais pas laisser, mais il y a des choses dans ma culture qu’il fallait que je laisse pour m’intégrer dans la société américaine.

    Quand je suis devenu Américain, j’ai pris la nation américaine très très très au sérieux. Je suis prêt à mourir pour les États-Unis parce qu’il m’a tout donné. C’est un pays qui m’a tout donné. Même l’Afrique ne pouvait pas me donner. Et ça c’est ce que je dis aux jeunes ici. Il ne faut pas juste dire que le système ne marche pas. Ils ne me reconnaissent pas donc je ne fais pas partie. Mais tu vis en France et tu hais la France. Si tu hais la France alors prends tes affaires et rentre chez toi. Si le Sénégal était très bien, j’allais pas aller aux États-Unis. Il faut que les gens comprennent qu’ils doivent avoir la fierté et l’amour de leur pays. Prendre la nationalité d’un pays, c’est quelque chose de vraiment très sérieux. Le succès d’un pays dépend de la conscience des gens dans le fait qu’ils doivent donner à leur pays.
    »

    Catégories : Identité
  • Les leçons du référendum suisse

    Dimanche dernier, les citoyens helvètes étaient appelés à se prononcer sur l’interdiction d’ériger de nouveaux minarets en Suisse.

    Les derniers sondages publiés avant la votation donnaient un “oui” à 37%. Le gouvernement ainsi que la plupart des partis avaient milité en faveur du “non”, donc en faveur de la poursuite de la construction de minarets.

    En général, les taux de participation aux référendums suisses ne dépassent pas 40%.

    Voici quels ont été les résultat du référendum de ce dimanche :

    • Taux de participation : 55%
    • Réponse : “oui” à 57,5%, donc majorité favorable à l’interdiction.

    Quelles leçons tirer de ce référendum ?

    1. Les instituts de sondage se sont lourdement trompés, à moins que les sondages n’aient été truqués pour influencer le vote des citoyens. Si tel est le cas, nous ne le saurons vraisemblablement jamais. Mais une autre explication pourrait être tout à fait plausible : c’est la dictature de la pensée unique qui aura poussé les citoyens helvètes à s’autocensurer et à mentir aux sondeurs sur leurs intentions de vote.
    2. En Suisse aussi, les « élites » sont, comme partout en Europe, totalement déconnectées de leur peuple, et se trouvent ainsi dans l’incapacité d’en percevoir les sentiments et d’en prévoir les réactions. Souvenons-nous de la réplique de Jacques Chirac à un groupe d’étudiants, lors de la campagne sur le référendum européen : « Je ne vous comprends pas ! »
    3. La Suisse est l’une des très rares démocraties encore vivantes en Europe. Il n’y a, de ce fait, guère de risque que le choix du peuple, donc l’expression de la démocratie, y soit contrarié. Seuls les « verts » suisses ont l’intention de s’engager dans la voie d’une remise en cause.
    4. Les Suisses n’ont pas voté contre la pratique de la prière ni contre la liberté de conscience ou de culte, mais contre un signe religieux qu’ils considèrent comme ostentatoire.
    5. Le peuple helvète aura choisi de ne pas faire confiance à la parole de son Président, qui avait pourtant donné la garantie, avant même la tenue du scrutin, que jamais l’appel à la prière « Allah ô Akbar » ne retentirait sur le sol suisse. En effet, derrière la question du minaret se profilait également celle de l’appel à la prière qui aurait un jour pu retentir plusieurs fois par jour à travers la Suisse, donnant ainsi le sentiment que la Suisse était devenue terre d’Islam.
    6. Au-delà de la question posée, les Suisses ont vraisemblablement aussi utilisé ce vote pour exprimer leur peur d’une religion dont certains pratiquants leur semblent rencontrer de sérieuses difficultés à respecter les codes du bien-vivre ensemble de la société d’accueil. Dans une telle situation, il est stérile de tancer les Suisses et les autres Européens qui se sont rués sur les sondages en ligne pour exprimer le même sentiment. Il serait nettement plus constructif de saisir cette occasion pour travailler sur le fond du problème et rappeler la nécessité du respect par tous, y compris par les autochtones, des principes et valeurs de la société : « Avoir occulté aux migrants et à leurs descendants la réalité du contrat social et moral qui lie l’ensemble des membres de la société française ne pouvait aboutir qu’à leur exclusion. » (extrait d’un entretien que j’avais accordé à l’Observatoire du communautarisme)
    7. En France, les réactions de Noël Mamère et de Daniel Cohn-Bendit démontrent une fois de plus que les Français devraient se méfier de ceux qui se présentent comme portant la question verte : ces derniers apportent bien d’autres idéologies dans leur besace.

    Conclusion : quand la peur s'empare de la foule, il devient extrêmement difficile d’en appeler à la raison. Extrait du Puzzle de l’intégration : « Nous pouvons (mais pour combien de temps encore ?) débroussailler le chemin qui permettra aux immigrés animés par une réelle et sincère volonté de s’intégrer, de rejoindre la communauté nationale. Nous avons la fortune de vivre dans un pays ouvert qui permet le débat d’idées. Alors, place au débat sur l’un des sujets qui engagent véritablement l’avenir de la France. »

    Une seul ligne de conduite doit désormais prévaloir. Pour venir en aide à ceux qui sont animés d’une réelle et sincère volonté de s’intégrer, l’État doit de nouveau assumer ses responsabilités et réaffirmer la réalité des principes républicains. Que signifient-ils concrètement ? Par quels types de comportements et de règles de savoir-vivre se traduisent-ils au quotidien ?

    Il est urgent que l’État tourne le dos à la politique d’« accommodements déraisonnables » et aux politiques qui heurtent l’égalité républicaine. L’affaiblissement par l’État de nos codes et valeurs ne signifie nullement que le peuple français y renonce de son côté. C’est cette ligne de fracture entre le peuple et l’État qui nourrit un malaise de plus en plus palpable dans notre société, et qui pourrait conduire à une bataille de tranchées entre d’une part, les Français qui défendent les principes et valeurs qui structurent l’identité française, et d’autre part les multiculturalistes qui somment le peuple français d’admettre qu’il serait désormais porteur de plusieurs identités. On ne bouscule pas impunément un peuple sur son territoire. Bien sûr, dans la catégorie « Français qui défendent les principes et valeurs qui structurent l’identité française », nous retrouvons également des Français issus des dernières vagues d’immigration.

    Je tiens à rappeller qu’en matière d’intégration, nous sommes en présence d’un contrat entre deux parties : le nouvel entrant et la communauté française. La classe politique pourra bien raconter ce qu’elle veut, si le nouvel entrant n’apparaît pas porteur des valeurs de la République, il ne sera pas adopté, pas reconnu par les Français comme membre de la communauté française. Et n’oublions jamais que ce n’est pas avec la classe politique que les nouveaux entrants sont appelés à vivre, mais avec le peuple français.

    Catégories : Identité
  • Ne jamais renoncer !

    « Aujourd’hui tout a changé, vous le savez. Nous sommes seuls, entourés d’indifférents ou d’ennemis. On a cessé de nous admirer en cessant de nous craindre. On adresse à d’autres les adulations qu’on nous prodiguait jadis [...] Faut-il renoncer à l’espoir de reprendre la place qui est due à une puissante nation comme la nôtre ? Non, n’est-ce pas ? L’intérêt même de la civilisation exige que la France soit grande et forte. Notre patriotisme le veut aussi. Tous, nous souffrons de l’abaissement de notre patrie. Notre plus ardent désir doit donc être de la relever.
    […]
    Nous avons refait une armée. Mais ce n’est pas seulement par le perfectionnement de leur matériel de guerre que les peuples vaincus se relèvent. C’est bien plus encore par l’enseignement public, par l’éducation de la jeunesse. Il est temps de nous occuper maintenant de l’âme même de la France.
    […]
    L’histoire démontre avec la plus complète évidence que le patriotisme seul a fait les grands peuples. Aussi loin que nous puissions remonter dans le passé, nous voyons que les nations puissantes ont été celles où chaque citoyen était pénétré du sentiment de ses devoirs envers la patrie. La décadence de la Grèce et de l’Empire romain n’a pas eu de cause plus efficace que la diminution du patriotisme [...]
    »

    À présent, pour vous permettre de situer le contexte :

    « Nous sommes des vaincus. Depuis la fatale année 1871, la France a perdu le rang qu’elle occupait naguère à la tête des nations de l’Europe. On lui a pris deux provinces, on a mutilé ses frontières, on a détruit l’équilibre de ses finances en lui imposant une formidable indemnité de guerre. Si nos pertes militaires sont immenses, que dire de l’humiliation morale qu’on nous a infligée ? »

    Merci à Pierre pour ce texte de Georges Duruy, qui était professeur d’histoire à l’École Polytechnique. Nous connaissons la suite que les Français ont donnée à cette histoire… Les défis que notre époque nous commande de relever sont bien moindres. C’est pourquoi il est interdit de baisser les bras et de prétendre que la situation est inextricable !

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