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Politique - Page 4

  • Conditions de vie des élites et conditions de vie de nos militaires

    “Nous sommes à l’os, le costume est taillé au plus juste”, avait dit le Chef d’État-Major des Armées Pierre de Villiers au moment de sa démission.

    Pour illustrer mon billet précédent (Dépossédés, même du 14 juillet) où j'évoque le fait que je ne me reconnais plus dans la fête nationale du 14 juillet devenue moment de divertissement pour hauts dignitaires et pour certains journalistes, je vous livre ici quelques passages d’une enquête publiée par l’Express, intitulée Toilettes bouchées, armes rouillées... Enquête sur la “misère” de l’armée française. Ce gouffre entre conditions de vie de nos élites et de nos militaires est choquant et révoltant, car sans justification aucune au regard des services rendus à la nation.

    Extraits :

    “Les chasses d’eau des toilettes du Charles-de-Gaulle sont hors service” (...) “Il n’y a pas une goutte d’eau. Alors, pour évacuer, on en est souvent réduit à utiliser un système de secours qu’on actionne derrière les toilettes, et qui aspire après avoir fait un petit tri”, poursuit pudiquement l’officier de réserve (...)
    La quinzaine de frégates qui voguent sous le drapeau tricolore sont elles aussi reconnues pour être... régulièrement obstruées. (...)

    “Dans le bâtiment de mon escadron, les douches se bouchaient. L’eau coulait d’un étage dans les tableaux électriques du rez-de-chaussée.” (...) Les logements du camp de Satory, près de Versailles – qui abrite notamment des soldats de la mission Sentinelle – sont un symbole du chemin qu’il reste à faire pour réhabiliter des infrastructures délabrées. “Des bâtiments n’ont même pas de chauffage ni de rideau. Nous étions une dizaine par chambre avec des lits superposés en métal, un matelas pourri et un seul drap. Certes, le militaire doit être rustique. Mais quand je pense aux soldats de Sentinelle qui se lèvent à 5 heures, patrouillent dans Paris, reviennent à 23 heures... C’est désespérant.”

    Catégories : Politique
  • Dépossédés, même du 14 juillet

    Pour la première fois de ma vie j’éprouve ce sentiment étrange : celui de ne pas me sentir concernée, en tant que citoyenne, par le 14 juillet. Jusqu’ici, chaque année, mon cœur s’emballait de fierté et d’émotion.

    Ce que je ressens, c’est que la fête nationale a été confisquée pour n’être plus désormais qu’une fête pour notables agrémentée d’un spectacle organisé à cette occasion pour leur plus grand plaisir. Une “simple” fête pour une nouvelle aristocratie revêtant ses costumes d’apparat, une noblesse qui a remplacé celle de l’Ancien Régime. Cette dernière avait fini par tomber à force de se goinfrer tout en renvoyant l’image d’une grande indifférence au sort du peuple, alimentant le sentiment de défiance qui allait conduire à sa destitution.

    Les médias ne s’y trompent pas qui depuis longtemps déjà, en ce jour de fête nationale, illustrent et résument cette journée par des images de tribunes garnies de dignitaires, autant d’hommes et de femmes heureux d’afficher leur rang. Les journalistes “vedettes” ne sont pas en reste, qui trouvent ici l’occasion de se divertir en se mettant eux-mêmes en scène aux côtés de nos soldats dont on sait les conditions précaires dans lesquelles, eux, vivent tout au long de l’année. “Nous sommes à l’os, le costume est taillé au plus juste”, avait dit le Chef d’État-Major des Armées Pierre de Villiers au moment de sa démission. Une démission pour sauver l’honneur de nos Armées.

    En quoi le peuple est-il concerné par cette journée ? En quoi la France, qui d’année en année tombe toujours un peu plus bas, est-elle concernée par cette fête organisée par et pour des élites ? Qu’ont fait ces élites – ou pas – pour que la nation en arrive là ? Où sont leurs mérites, leurs réalisations au service de l’essor de la France, ou même de sa simple préservation tandis que sa continuité historique se trouve désormais menacée ?

    Ce sont ces questions – et bien d’autres – qui me font sentir étrangère et indifférente à cette journée. L’enjeu est ailleurs et il est vertigineux : comment réussir à sauver la France dans un moment où les véritables leviers de pouvoir, parmi lesquels j’inclus la formation de la jeunesse, ont été confisqués ?

    Catégories : Politique
  • Les Français préfèrent un mensonge bien dit à une vérité mal formulée (Emil Cioran)

    On dit que c’est le verbe qui a fait la France. Le verbe va-t-il la tuer ?

    Comme je l’écris dans Les dindons de la farce, “Une société dans laquelle la forme finit par l’emporter sur le fond se met d’elle-même en danger : « Les forces du Mal ont commencé leur offensive décisive. Vous sentez déjà la pression qu’elles exercent, et pourtant, vos écrans et vos écrits sont pleins de sourires sur commande et de verres levés », s’alertait Alexandre Soljenitsyne. Et de s’interroger : « Pourquoi toute cette joie ? Comment l’Ouest a-t‑il pu décliner, de son pas triomphal à sa débilité présente ? » (Alexandre Soljenitsyne, Le Déclin du courage, conférence prononcée à Harvard en 1978)”

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  • Tribune dans FigaroVox : « Le “front républicain” prend en otage l’élection présidentielle »

    Depuis dimanche soir, un grand nombre de raisons sont avancées pour expliquer la déroute de la droite et l’ascension de Jean-Luc Mélenchon devenu, à lui seul, le «vote utile» pour toute la gauche ; mais la vraie raison n’est jamais évoquée.

    Étrangement, une variable décisive, à savoir l’évolution de la démographie électorale, se trouve passée sous silence. Un petit rappel s’impose. Dès 2011 Terra Nova, le laboratoire d’idées de la gauche, décrit «la France de demain, face à une droite dépositaire de la France traditionnelle» et écrit alors, noir sur blanc, que «la population française est en expansion démographique et en mutation identitaire: en 2006, près de 150 000 acquisitions de la nationalité française ont été accordées, en augmentation de 60 % par rapport à 1995. Dans l’hypothèse d’une continuation à l’identique, ce sont entre 500 000 et 750 000 nouveaux électeurs, naturalisés français entre 2007 et 2012, qui pourront participer au prochain scrutin présidentiel (...)» Et Terra Nova de préciser que ce sont « notamment les individus d’“autres religions”, composés à 80 % de musulmans, qui sont plutôt enclins à voter à gauche» et que «dans ces conditions, la dynamique démographique est très favorable à la gauche.»
    (…)

    Quel crédit accorder à un «front républicain» qui conduirait à marcher aux côtés de gens qui ont pu être, ne fût-ce qu’un seul jour, les compagnons de route d’«officines» qui «œuvrent contre la République» ? La notion de «vote utile» est étroitement corrélée à l’omniprésence des sondages. Si les électeurs n’en avaient pas été autant matraqués, ils auraient voté sur la base de leur seule conviction, nourrie par l’analyse comparative des offres programmatiques. Sans ces sondages, la notion même de vote utile, ou encore de vote pour faire barrage à des candidats, n’existerait pas. En France, l’élection présidentielle, qui est l’élection reine, constitue une salutaire soupape de sécurité.
    (…)

    Vous pouvez lire ici l’intégralité de ma tribune.

    Catégories : Politique, Revue de presse