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Le blog de Malika Sorel - Page 8

  • Échecs de l’intégration : la France ne sait plus se faire respecter et ses élites en sont largement responsables

    Je remercie Atlantico d’avoir accepté de me publier. Publier des enfants de l’immigration qui ont fait le choix de l’assimilation est désormais un acte de courage. Par contre, les journalistes se bousculent pour publier ceux qui ont fait un tout autre choix, ou encore les “de souche” qui relativisent ce qui advient. La clé ne se trouve donc pas du côté de l’immigration mais bien du côté des “de souche”, comme je l’ai toujours écrit.

    Atlantico : Alors que 40 policiers ont à nouveau été blessés lors de la soirée ayant suivi la demi-finale France Maroc, il est surprenant que les questions politiques de fond s’effacent derrière de simples analyses sécuritaires.

    Voici l’intégralité du contenu de mon article :

        Le dispositif de sécurité inédit mis en place pour le match France-Maroc (10 000 policiers et gendarmes mobilisés, l’absence de fan zone dans les grandes villes et des demandes de suspension des services de transport qui s’étaient exprimés à travers tout le territoire), tout cela n’aura pas suffi à faire de la soirée de mercredi une fête bon enfant et familiale comme d’aucuns se plaisent à le marteler. À l’heure des réseaux sociaux – merci aux ingénieurs du numérique ! –, la méthode Coué ne peut plus fonctionner. Pléthore d’images et de vidéos circulent sur la toile. Bilan de la soirée : 40 policiers blessés, un mort, 266 interpellations, véhicules incendiés et nombreuses dégradations. Selon le commissaire de police David Le Bars, « sans ce dispositif policier, il y aurait eu du pillage et des exactions très graves à certains endroits »... Désormais, que les équipes nationales des pays d’origine gagnent ou perdent, le résultat est le même : la France encourt le risque d’être violentée et une partie de ses commerces vandalisés. Quel spectacle offrons-nous au monde entier ? Un pays qui a longtemps été une destination touristique qui faisait rêver…

        Étrangement, les questions de fond ne sont pas mises sur la table. Pourtant, la gravité de l’heure impose de ne rien éluder des causes des tensions qui grandissent dangereusement, année après année, pas seulement en France mais dans tous les pays d’Europe qui ont accueilli les mêmes flux migratoires.

        C’est l’incapacité du pays de leurs ancêtres à leur offrir des perspectives d’avenir qui a été à l’origine de leur exil, malgré cela nombre de parents de l’immigration éduquent leurs enfants dans un respect quasi religieux de leur pays d’origine, de ses mœurs et coutumes. En dépit du fait que ce pays n’a rien fait pour eux ni pour leurs enfants, tous l’adulent, et ne se privent pas de saisir chaque occasion de le signifier de manière souvent ostentatoire. Preuve s’il en fallait encore que jamais l’amour ne se décrète, ni ne s’achète ! Leur pays d’origine demeure leur véritable pays, celui de leur cœur et de leur esprit.

        Dès 2007, dans Le puzzle de l’intégration, j’alertais sur le fait qu’un nombre non négligeable de personnes d’origine maghrébine se sentaient d’emblée plus proches de n’importe quelle autre personne d’origine arabe vivant à l’autre bout du monde, que du Français d’origine occidentale qui vivait à côté de chez eux ; cela pour la simple raison qu’ils partagent un immense héritage commun. La nation arabe est une notion qui a un sens. Avoir le sentiment d’y appartenir recouvre une réalité à part entière, tout aussi respectable que celle d’appartenir à toute autre nation. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les conflits qui impliquent les peuples arabes sont vécus avec autant d’intensité et d’émotion dans les banlieues françaises. Nous en avons à présent une nouvelle démonstration avec les drapeaux des pays du Maghreb qui partout fleurissent pour soutenir le Maroc. Ce n’est pas seulement l’histoire coloniale qui se trouve ici mobilisée mais également la dimension culturelle, et les Français auront beau faire, ils seront assimilés à leur héritage occidental donc, entre autres, chrétien.

        À la plupart d’entre eux, la France a donné tout ce qu’ils possèdent, car c’est elle qui leur a permis d’accomplir un bond social que jamais leurs pays d’origine n’auraient pu leur offrir.  C’est la France qui finance les études de leurs enfants. Cependant, combien la respectent, respectent ses principes et ses valeurs et lui témoignent reconnaissance ? La réponse se trouve entre autres dans les 56 % d’enseignants du secondaire public qui déclarent s’autocensurer dans leurs enseignements pour éviter tout incident avec leurs élèves, soit 7 points de plus qu’en 2020. Et c’est pourtant à la chanteuse Yseult, qui clamait « On est dans un délire de on doit quelque chose à la France. Mais qu’est-ce qu’on doit en fait ? Qu’est-ce qu’on doit ? Mais j’ai l’impression qu’on ne voit pas ce qu’on nous a pris ou ce qu’on a pris à nos parents : leur dignité, le respect, l’empathie (...) », que le Président de la France, Emmanuel Macron, a confié l’honneur de défendre la langue française, c’est-à-dire la langue du peuple français. Avant elle, c’est à Leila Slimani qu’Emmanuel Macron avait confié le même rôle : « Le Maroc n’a pas seulement joué pour le Maroc, mais pour tout un continent. J’espère que le Maroc va gagner et aller en finale. Le Maroc reste l’équipe de mon cœur ». Son choix de politiser la portée de ce qui aurait dû demeurer ce qu’il est, à savoir une rencontre entre sportifs talentueux de haut niveau n’est pas anodin. Dans un entretien, son compatriote Abdellah Taïa parle quant à lui d’une “forme de justice historique”. Il évoque ce qu’il entend dans les rues du Maroc : « On s’est débarrassés des Portugais, des Espagnols et bientôt des Français » et poursuit son analyse : « Le parallèle historique est évident. C’est encore plus fort dans le cas de la France qui conserve une grande influence au Maroc. Il existe donc un sentiment de revanche (...) ». Quant au fait de jouer pour toute l’Afrique, on notera que, contrairement à l’équipe de France, aucun noir ne figurait à l’affiche de l’équipe marocaine, et il suffit de lire les propos recueillis par Le Monde Afrique pour comprendre que le Maroc est loin de constituer un paradis pour les noirs : « On ne va pas se mentir, ce pays ne nous fait pas de cadeaux, acquiesce Bouba, 20 ans, originaire de Guinée. On vit dans la rue, on n’a aucune perspective d’avenir. On subit beaucoup de racisme. »

        Existe-t-il symbole plus politique qu’un drapeau ou qu’un hymne national ? Non. Or on entend dire, ici et là, que ceux qui déferlent dans les rues ou les avenues de France et de Navarre arborant des drapeaux étrangers ne portent aucune revendication d’ordre politique. S’ils avaient été Français, c’est le drapeau tricolore qui aurait claqué au vent. Encore et toujours cette volonté de minimiser ce qui advient de la France !

        Dans sa conférence de presse, l’entraîneur de l’équipe du Maroc – qui détient aussi la carte d’identité française – s’exprime avec une franchise dont il faut lui savoir gré : « On veut changer la mentalité de notre continent (...) On veut réécrire l’histoire. On veut mettre l’Afrique sur le toit du monde. Ce seront des valeurs importantes. » Il affirme que le Maroc « a les meilleurs fans du monde » et se dit « heureux et fier que le monde découvre ce que sont les supporters marocains ». Et au cas où la question se poserait au vu de sa “double nationalité”, il précise : « Je suis marocain » Sommes-nous là seulement dans le sport, ou déjà dans la politique ? Si au moins cette coupe du monde permettait aux Français de sortir de leur tropisme hérité du Maréchal Lyautey ! Hassan II, dont j’avais retranscrit une partie du propos, avait averti : « Je vous décourage en ce qui concerne les miens, les Marocains, d’essayer des détournements de nationalité, car ils ne seront jamais français à cent pour cent. Ça, je peux vous l’assurer. » Le roi aurait bien mérité d’être écouté, et remercié pour son honnêteté intellectuelle.

        La pirouette d’un Djamel Debbouze disant qu’il ne peut choisir entre son père et sa mère illustre à la perfection la difficulté d’un certain nombre d’enfants de l’immigration à s’affirmer comme Français. Quel serait leur choix si demain la France traversait de fortes turbulences internes ? Nul ne le sait, et encore moins les élites politiques et de la haute administration qui ont violé le Code civil qui subordonnait l’octroi de la nationalité française à la réussite du parcours d’assimilation. La possession de la carte d’identité nourrit le sentiment d’impunité. Là est le nœud du problème.

        Plus préoccupant encore que l’incapacité d’une part des enfants de l’immigration extra-occidentale à tourner les pages sombres de l’Histoire – pour reprendre l’expression d’Ernest Renan –, est le fait que des Français de souche participent, par leurs actions et prises de positions, à constamment rabaisser leur propre peuple en lui faisant porter la responsabilité de tous les malheurs. Les conséquences en sont rudes car depuis François Mitterrand, les politiques de repentance n’ont fait qu’injecter le poison du ressentiment dans le cœur d’une part des enfants de l’immigration.

        Nous avons franchi un cap. Un point de non-retour a été atteint. Il signe la faillite des politiques d’intégration que l’État français a menées au long de ces quarante dernières années. Tant qu’il ne se trouvera pas une majorité d’élites de souche culturelle occidentale – politiques, de la haute administration, économiques, médiatiques, intellectuelles et artistiques – pour faire passer la défense des intérêts du peuple français avant toute autre considération, la France ne sera pas respectée.

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  • Entretien Atlantico : L’immigration incontrôlée, cette « fatalité » qui n’en était pas une

    Vous pouvez retrouver ici le contenu de notre entretien.

    Extraits :

    Atlantico : Dans une interview au Parisien ce dimanche , Emmanuel Macron a déclaré “La France a toujours été une terre d’immigration. Cela fait partie de notre ADN, c’est la force de notre pays, et on en a toujours eu besoin pour notre économie.” Il semble ici reprendre la rhétorique selon laquelle l’immigration massive est une fatalité et une chance pour le pays. Dans quelle mesure cette rhétorique est-elle réductrice, voire erronée ?

    Malika Sorel : Emmanuel Macron se trompe et confond avec l’histoire des États-Unis d’Amérique qui, eux, se sont constitués avec l’immigration. États-Unis dont il est par ailleurs Young Leader, promotion 2012.

    (...)

    Comment nous sommes-nous laissés enfermer, historiquement, dans cette rhétorique ?

    Je distinguerai pour ma part le peuple de ses élites politiques et de la Haute administration, économiques, médiatiques, intellectuelles et artistiques qui trouvent, pour une raison ou une autre, un intérêt à soutenir cette propagande. En effet, les enquêtes d’opinion mettent depuis longtemps en lumière le fait que les Français sont, dans une très large majorité, opposés à l’accueil de nouveaux migrants, qu’ils considèrent qu’il y a trop d’étrangers en France, et jugent négatifs les effets de l'immigration.

    (...)

    Certains pays autant, voire plus attractifs que la France, sont bien moins touchés par ces questions migratoires. Comment peut-on l’expliquer et y a-t-il un moyen pour nous rapprocher de ces modèles migratoires étrangers ?

    L'amateurisme génère de l'incompétence. Les autres pays obtiennent en effet de meilleurs résultats pour ce qui est du renvoi des clandestins. Ils sont plus fermes et se font davantage respecter par les pays sources de l'immigration. La France est vue comme le maillon faible.

    C’est probablement en France que les élites, au travers de la repentance coloniale, ont le plus versé dans le dénigrement de leur propre pays. Le summum a été atteint avec un Emmanuel Macron allant, à Alger, jusqu’à accuser son propre pays de crime contre l’humanité. J’ai toujours alerté sur le fait que le dénigrement de la France par ceux qui en avaient pourtant hérité, participait largement à exacerber les tensions en instillant le poison de la haine dans le coeur d’une part des enfants de l’immigration. Dans la mesure où ils sont éduqués dans une culture familiale où l’honneur n’est pas un concept vide de sens comme il l’est devenu en Occident, les représailles iraient crescendo. Le redressement de la France sera long et difficile.

    Il était pourtant aisé de constater que d’autres pays occidentaux, bien que dénués de passé colonial, rencontraient eux aussi de grandes difficultés.

    (...)

    Comment faire pour lever les verrous, notamment juridiques mais aussi intellectuels et politiques qui nous ont menés à cette situation et sortir de la “fatalité” ?

    La France s’enfonce dans un sous-développement sans précédent, situation à laquelle nombre d’élites semblent indifférentes. Ne subsiste qu’une seule solution : que ces élites subissent les conséquences de leurs actions et prises de positions. Le peuple doit donc exiger que ceux qui sont immigrationnistes parmi les politiques, la haute administration, les patrons, les intellectuels, les journalistes, les artistes, etc. s’installent dans les quartiers pudiquement qualifiés de « sensibles », et que leurs enfants ou petits-enfants s’assoient sur les bancs de toutes ces écoles où, selon l’IFOP, 50 % des enseignants s’autocensurent pour ne pas créer de problèmes avec les élèves. Oui, c’est désormais le seul moyen qui conduira ces « élites » à tourner le dos à ce que Romain Gary dénonçait comme « une musique de chambre égoïste et intimiste qui ignore la rue pour se réfugier dans les salons. » Elles cesseront alors de jouer avec le destin de la France.

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  • Entretien avec Clémence Houdiakova sur Radio Courtoisie

    Notre entretien portait sur le projet de loi immigration. Vous pouvez le retrouver ici.

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  • Cnews, Face à Rioufol

    Je remercie Ivan Rioufol pour son invitation dans son émission ainsi que pour sa persévérance à défendre la France dans un moment tragique de son histoire où elle est de nouveau trahie par une partie des siens. Quel sera l’avenir ? Au regard des enjeux et de l’ampleur du défi de la continuité historique de la France, cette question donne tout simplement le vertige. Elle peut paralyser, tétaniser. Aussi, il convient de regarder droit devant soi et de participer, qui que l’on soit et où que l’on soit, au réarmement moral des Français de cœur et d’esprit, qu’ils soient de souche ou d’adoption comme je le suis ainsi que d’autres avec moi.

    Au cours de l’émission, pour contredire l’affirmation du Président de la République selon lequel la France a toujours été terre d’immigration (il parle même d’ADN !), j’ai cité l’historienne Marie-Claude Blanc-Chaléard. J’aurais pu y adjoindre les conclusions des travaux de l’historien Daniel Lefeuvre que je cite depuis longtemps, à savoir que sur le flux italien (1870-1940), seul un sur trois a fait souche et que 42 % du flux polonais (1920‑1939) est reparti...

    Voici un extrait de mon livre Immigration, intégration : le langage de vérité où j’évoque cette question :

    Or, dans les faits, au regard de la longue histoire de la France, à moins de remonter à la sortie de l’Homme de son berceau africain, l’immigration appartient à l’histoire contemporaine, comme le précise très bien l’historienne Marie-Claude Blanc-Chaléard : « Si d’emblée se trouve écartée la référence à la pureté d’un sang gaulois, on ne parlera pas pour autant d’“immigration”. Le terme ne vaut pas non plus pour évoquer les étrangers de la longue période médiévale et moderne : artistes au service des princes (italiens notamment), techniciens habiles à moderniser l’économie nationale, Hollandais venus aménager les marais atlantiques au XVIIe siècle, entrepreneurs et “mécaniciens” anglais guidant, un peu plus tard, les premiers pas de la révolution industrielle. Si leur rôle est alors aussi éminent qu’utile, leur nombre demeure limité. »

    Et Marie-Claude Blanc-Chaléard d’enfoncer le clou : « À la fin de l’époque moderne, la France est un monde plein dont la population a augmenté sur place. […] La jeune Italie voit dès les lendemains de l’unité (années 1860-1870) s’évader ses paysans, ceux du Sud vers les Amériques, ceux du Nord vers la France ou l’Espagne centrale. Ces “émigrants” deviennent pour le pays d’accueil des “immigrants”. L’“immigration” est née, organiquement liée à ces mutations contemporaines. »

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